Deux missiles tirés depuis le Yémen ont visé le destroyer américain USS Mason

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Plus d’une semaine après avoir attaqué le navire à grande vitesse de type catamaran HSV-2 Swift, loué par la National Marine Dredging Company des Émirats arabes unis, près du détroit de Bab al-Mandeb, en mer Rouge, les rebelles yéménites houthis, liés à l’Iran, ont tiré deux missiles en direction du destroyer américain USS Mason (classe Arleigh Burke), sans pour autant faire de dégâts.

Le destroyer de l’US Navy effectuait, le 9 octobre au soir, des « opérations de routine dans les eaux internationales » quand deux missiles, tirés à 60 minutes d’intervalle, « sont tombés dans les eaux de la mer Rouge sans atteindre le navire et sans faire ni victime ni dégât », a annoncé le commandement central des forces navales américaines (Navcent). « Nous estimons que ces missiles ont été tirés depuis les territoires contrôlés par les houthis au Yémen », a-t-il ajouté.

« Les deux missiles ont touché l’eau avant d’atteindre le navire », a précisé le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. L’incident s’est produit précisément à « l’extrémité sud de la mer Rouge », c’est à dire juste avant le détroit de Bab al-Mandeb.

Selon un responsable militaire américain, cité par l’agence Reuters, le premier missile a déclenché les contre-mesures de l’USS Mason. Ce navire est en effet doté du système de guerre électronique AN/SLQ-32 (V) 2, du MK 36 MOD 12 Decoy Launching System et du AN/SLQ-39 CHAFF Buoys. Il n’est pas clair su le second engin tiré a été mis en échec de la même manière.

« Les États-Unis restent déterminés à assurer la liberté de navigation partout dans le monde, et nous continuerons à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de nos navires et de personnels », a assuré le capitaine de vaisseau Jeff Davis.

De leur côté, les rebelles houthis, via leur agence de presse SABA, ont démenti avoir tiré des missiles en direction de l’USS Mason, en affirmant qu’une telle information était « sans fondement ». Selon eux, il s’agit d’un « couvrir » la frappe aérienne « odieuse » qui, attribuée à la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, a tué au moins 140 personnes le 8 octobre, à Sanaa.

Dans un premier temps, Riyad a nié toute responsabilité dans ce raid aérien avant d’annoncer, plus tard, l’ouverture d’une enquête. La frappe en question a notamment été dénoncée par les Nations unies, l’Iran, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.

« La coopération sécuritaire des Etats-Unis avec l’Arabie saoudite n’est pas un chèque en blanc », a déclaré Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche. « À la lumière de ceci et d’autres incidents récents, nous avons lancé un examen immédiat de notre soutien à la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, qui a déjà considérablement été réduit », a-t-il ajouté.

Pour rappel, l’Arabie Saoudite a pris la tête d’une coalition internationale depuis mars 2015 afin de soutenir les autorités yéménites reconnues, qui font face aux rebelles houthis, alliés aux partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh.

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