Le consortium Eurofighter détaille son offre concernant le Typhoon pour la Belgique

typhoon-20161010

C’est à la fin de cette année que le gouvernement belge devrait lancer un appel d’offres pour acquérir 34 nouveaux avions de combat afin de remplacer les 54 F-16 de sa force aérienne pour un coût d’achat évalué à peu plus de 3 milliards d’euros.

Parmi les industriels sollicités, certains ont déjà fait connaître l’offre qu’ils entendent proposer à la Belgique. Pour rappel, cinq constructeurs seront en compétion, dont Dassault Aviation (Rafale), Lockheed-Martin (F-35), Boeing (F/A-18 Super Hornet), Saab (Gripen E/F) et le consortium Eurofighter (Typhoon).

Ainsi, Dassault Aviation compte soumettre la version F3R du Rafale (dotée d’un radar à antenne active, du système de guerre électronique SPECTRA, du missile air-air longue portée METEOR, etc) et a promis « un transfert de technologie à 100% » ainsi qu’un « programme de coopération industrielle qui assure à la Belgique un retour économique au moins équivalent à l’investissement qu’elle fera dans le remplacement des F-16. »

« Dassault est (…) sans doute le constructeur qui offre les meilleures promesses de retombées économiques, de ‘compensations’ même si le terme est devenu un peu tabou », a récemment estimé la RTBF. D’autant plus que le constructeur français est le principal actionnaire de la de la Société anonyme belge de construction aéronautique (SABCA) et que la formation des pilotes de chasse belges se fait en partie en France.

Cependant, il faudra compter aussi sur l’offre de Lockheed-Martin, qui assure que le prix unitaire de son F-35A sera inférieur à 85 millions d’euros à partir de 2018 (ce qui reste à démontrer…). Le constructeur américain a d’ores et déjà signé des protocoles d’accord en vue d’établir des partenariats industriels avec plusieurs entreprises belges et compte aller encore plus loin dès que l’appel d’offres (« Request for Government Proposal », RfGP) sera publié.

« Ces dernières années, nous avons entretenus un dialogue avec les industriels belges. Pour voir comment l’industrie belge pourrait participer à des projets de haute technologie qui ne serait pas seulement une opportunité pour aujourd’hui, mais aussi pour le futur », explique Kristi Mayfield, chargée des affaires internationales chez Lockheed-Martin.

Fin septembre, le consortium Eurofighter (BAE Systems, Airbus et Leonardo) a détaillé l’offre qu’il entend proposer au gouvernement belge. Le marché qui sera attribué devant être d’État à État, c’est le Royaume-Uni (donc BAE Systems) qui a été chargé de plaider la cause du Typhoon dans le cadre du « Belgian Defence – Air Combat Capability (ACCap) Successor Program. »

Dans le document [.pdf] diffusé par BAE Systems, l’accent est surtout mis sur les retombées industrielles pour la Belgique dans le cas où le Typhoon serait choisi par la Défense belge.

« Le Consortium industriel Eurofighter s’appuiera sur ses vastes capacités pour promouvoir un éventail d’activités à partir desquelles l’industrie et les institutions belges peuvent tirer d’importantes retombées économiques à long terme », peut-on y lire.

« Parallèlement à l’éventail des entreprises belges qui font déjà partie de la chaîne d’approvisionnement de l’Eurofighter Typhoon, des membres du Consortium industriel Eurofighter sont actuellement en pourparlers avec plus de 100 entreprises belges différentes dans les secteurs de la défense, de l’aérospatial et de l’espace – un important ancrage sur lequel il est possible de développer des relations permettant de nouvelles retombées économiques positives à l’avenir », ajoute le document.

Et de rappeler qu’Airbus a conclu pour « 500 millions d’euros de contrats annuels avec des entreprises belges ». Une somme qui pourrait dépasser les 600 millions « d’ici à la fin 2020, offrant ainsi
une solide base susceptible de créer de nouvelles activités et retombées économiques. »

Pour résumer l’offre d’Eurofighter, il est surtout proposé d’associer Bruxelles au développement continu du Typhoon et de faire de l’industrie belge un « partenaire à part entière ». Pour cela, la Belgique pourrait intégrer la NETMA (NATO Eurofighter and Tornado Management Agency), une agence créée par l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni.

« L’industrie belge se verrait offrir une chance unique de participer au
développement futur et aux améliorations des produits de l’Eurofighter, destinés à maintenir les systèmes d’armement à la pointe des capacités techniques », fait valoir BAE Systems.

Et d’insister : « S’agissant d’un produit authentiquement européen, la participation de l’industrie belge au programme Eurofighter Typhoon renforcerait non seulement plus avant le programme de défense européen le plus abouti, mais également la masse critique de capacité technologique et d’emplois durables de haute qualité associée à un tel programme. »

Enfin, le document diffusé par BAE Systems met en avant le commentaire d’un pilote britannique d’Eurofighter Typhoon. « Jamais la Royal Air Force n’a eu un avion avec une telle capacité actuelle ou future », a-t-il dit, alors qu’il est généralement affirmé que le F-35B (choisi par Londres) sera l’appareil le plus avancé jamais mis en service outre-Manche.

Quoi qu’il en soit, dans cette affaire, BAE Systems joue sur les deux tableaux étant donné que le groupe britannique est aussi un partenaire de niveau 1 dans le programme F-35…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]