Des militaires polonais renforceront la sécurité des Jeux olympiques de Paris

Déjà que, d’ordinaire, sécuriser un évènement comme les Jeux olympiques et paralympiques n’est pas une mince affaire, le comité d’organisation de ceux de Paris a compliqué la tâche en prévoyant une cérémonie d’ouverture « inédite », laquelle prendra la forme d’une parade nautique devant se dérouler sur six kilomètres, de Bercy au Trocadéro.

Selon Europe 1, la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI] souhaiterait qu’il y ait un « plan B » étant donné qu’un tel défilé d’athlètes sur la Seine présente trop de dangers au regard de la menace terroriste. Menace qui a été par ailleurs revue à la hausse après l’attaque menée à Moscou et revendiquée par la branche afghane de l’État islamique [EI-K].

En réalité, le risque sera permanent entre la date d’ouverture des JO, le 26 juillet, et celle de clôture des Jeux paralympiques, le 8 septembre. Et il pourrait concerner d’autres endroits que ceux où se tiendront les différentes compétitions, la période estivale étant riche en festivals et en manifestations sportives, comme par exemple le Tour de France.

Quoi qu’il en soit, pour assurer la sécurité des JO, 17’000 agents de sécurité privés seront mobilisés, de même que 45’000 policiers et gendarmes. Le ministère des Armées sera également sollicité, avec environ 20’000 soldats de l’armée de Terre. Et c’est sans compter sur l’appui que fournira l’armée de l’Air & de l’Espace pour sécuriser l’espace aérien. Même la Marine nationale mettra en oeuvre des navires hauturiers et des aéronefs pour assurer une « première couche de protection au large ».

Ce dispositif sera-t-il suffisant ? Jusqu’à présent, il n’avait jamais été question, dans la communication gouvernementale, de faire appel aux capacités militaires de pays alliés et de mettre sur pied une « coalition internationale » pour renforcer la sécurité des JO. D’où la surprise suscitée par la déclaration faite ce 28 mars par Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, le ministre polonais de la Défense.

« Les forces armées polonaises rejoindront la coalition internationale mise en place par la France pour soutenir les préparatifs et la sécurité des Jeux olympiques d’été de 2024. Une task force composée de nos soldats, dont des maîtres-chiens, sera envoyée à Paris. Sa mission principale consistera à mener des activités liées à la détection d’explosifs et à la lutte contre les menaces terroristes », a en effet déclaré M. Kosiniak-Kamysz, via X [anciennement Twitter].

Siły Zbrojne RP dołączą do międzynarodowej koalicji powołanej przez Francję w celu wsparcia przygotowań i zabezpieczenia Letnich Igrzysk Olimpijskich w 2024 roku. Do Paryża zostanie skierowana grupa zadaniowa naszych żołnierzy, w tym przewodników z psami. Jej głównym celem…

— Władysław Kosiniak-Kamysz (@KosiniakKamysz) March 28, 2024

A priori, le ministère des Armées n’était pas au courant d’une quelconque « coalition internationale »… En revanche, a-t-il précisé, auprès de l’AFP, plusieurs pays renforceront le dispositif de sécurité « dans certains domaines critiques, comme les capacités cynophiles, où les besoins sont énormes », durant les JO.

De son côté, le ministère de l’Intérieur a également sollicité des partenaires étrangers pour épauler les forces de sécurité intérieure durant la période olympique. Ainsi, le 13 mars, il a annoncé que des « forces opérationnelles de la Police fédérale » allemande seront présentes à Paris pour « assurer la protection de la ‘Maison de l’Allemagne’ et du ‘Festival allemand du sport’ au stade Jean Bouin ». Il s’agit d’un échange de bons procédés puisque des « agents français » seront mobilisés pour appuyer les patrouilles allemandes, notamment lors des rencontres impliquant l’équipe de France à l’occasion de l’Euro 2024 de football.

Photo : Ministère polonais de la Défense