Un pilote russe d’hélicoptère ayant fait défection en Ukraine a été assassiné en Espagne

Le 9 août 2023, un hélicoptère militaire russe Mil Mi-8 décolla de l’aérodrome de Koursk avec une cargaison de pièces de rechange pour des avions de combat Su-27, Su-30SM et Su-35. Mais au lieu de rejoindre la destination prévue, il parcourut environ 300 km, en volant à très basse altitude, pour ensuite se poser en Ukraine. Son pilote, le capitaine Maxim Kouzminov, venait de faire défection, après avoir établi un contact avec la Direction générale du renseignement de la défense ukrainien [GUR]. Les deux autres membres de l’équipage, les lieutenants Nikita Kiryanov et Toursounov Khouchbakht, furent tués.

Le GUR expliqua par la suite que cette opération, appelée Synytsia, avait été minutieusement préparée pendant plusieurs mois, afin notamment d’exfiltrer les proches de Maxim Kouzminov de Russie avant sa défection. L’ex-pilote russe devait recevoir de nouveaux papiers d’identité ainsi que des garanties pour sa sécurité. Puis, il décida de s’installer en Espagne.

Dans le même temps, le renseignement militaire russe [GRU] reçut l’ordre d’éliminer Maxim Kouzminov pour sa « trahison ». A priori, il n’aura pas tardé à retrouver sa trace…

En effet, le 13 février, la presse espagnole a rapporté la mort par balles d’un « citoyen ukrainien » lors d’un probable « règlement de comptes », survenu à la Villajoyosa, près d’Alicante. D’après le quotidien Información, deux tueurs ont attendu la victime dans un garage souterrain du quartier La Cala, où il habitait. Après avoir fait feu, ils ont pris la fuite à bord d’une voiture blanche, laquelle a été retrouvée, calcinée, par la Guardia civil, à El Campello.

Il aura fallu attendre une semaine pour avoir la confirmation de l’identité de la victime. En effet, le 19 février, le porte-parole du GUR, Andriy Yusov, a confirmé, auprès du Kyiv Post, qu’il s’agissait de Maxim Kouzminov.

Pour le moment, il n’est pas possible d’affirmer avec certitude si l’ex-pilote a été victime ou non de l’Unité 29155 du GRU. Mais nul doute que cette piste sera privilégiée par les enquêteurs espagnols. D’autant plus que, quand on songe, par exemple, à Alexandre Litvinenko [victime du polonium] ou à certains oligarques en délicatesse avec le Kremlin, il ne serait pas le premier transfuge russe à perdre la vie dans des circonstances troublantes.

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