Selon un rapport parlementaire, le ministère des Armées risque de tomber dans le « piège Microsoft »

« Avec des si, on mettrait Paris en bouteille », dit-on. Mais il n’en demeure pas moins que la France a eu en main tous les atouts pour favoriser l’essor de la micro-informatique dans les années 1970, avec le micro-ordinateur Micral, alors en avance sur les Altaïr 8800 et Apple II américains, ou encore avec le projet Cyclades qui, mené par l’ingénieur Louis Pouzin, annonçait l’Internet tel que nous le connaissons aujourd’hui. Mais les décisions prises à l’époque, comme le choix du réseau Transpac [et donc du Minitel], ne permirent pas de profiter pleinement de ces avancées [*]… Alors que, outre-Atlantique, une nouvelle industrie faisait ses premières gammes.

Aussi, faute de solution française [voire européenne], le ministère des Armées s’est donc tourné vers des logiciels américains, notamment ceux fournis par Microsoft. Évidemment, cela n’est pas sans poser quelques interrogations… Surtout quand l’on sait que cette société a collaboré avec la National Security Agency [NSA, renseignement électronique américain] pour renforcer la sécurité de son système d’exploitation Windows.

Quoi qu’il en soit, en 2009, le ministère des Armées notifia à Microsoft un contrat appelé « open bar » par la presse spécialisée car il permettait de puiser dans le catalogue de l’éditeur américain les logiciels utiles contre un prix forfaitaire de 100 euros [hors taxe] par poste de travail. Et dans le cadre d’une procédure opaque puisqu’il n’y avait pas eu d’appel d’offres. Malgré les polémiques qu’il suscita, ce contrat fut reconduit en 2013 et en 2017, pour un montant estimé à 120 millions d’euros.

Cependant, en 2021, selon l’APRIL, l’une des principales associations de promotion et de défense du logiciel libre, le ministère des Armées passe désormais par l’Union des groupements d’achats publics [UGAP] pour « la fourniture de licences et l’exécution de prestations associées aux programmes en volume Microsoft AE, OV, AMO et Adobe ETLA ».

Évidemment, le ministère des Armées prend toutes les précautions possibles pour éviter tout risque d’espionnage. Sa « stratégie consiste […] à miser sur des couches de chiffrement. Certes, le système d’exploitation est édité par Microsoft et n’est donc, de ce fait, pas souverain, mais les données ne peuvent pas être lues grâce au chiffrement. Ainsi, l’architecture de sécurité qui a été pensée pour les terminaux et les centres de données du ministère limite, en cas de compromission, l’accès aux données en clair », expliquent les députés Anne Le Hénanff [Horizons] et Frédéric Mathieu [Nupes/LFI], dans un rapport sur les défis de la cyberdéfense, rédigé dans le cadre d’une « mission flash » de la commission de la Défense.

« Si des données chiffrées ont été captées, le ministère des Armées indique que cela ne sera pas grave car il ne sera pas possible […] de les lire. Microsoft n’a donc, de ce fait, pas accès [à ses] données », insistent-ils.

S’agissant des réseaux classifiés fonctionnant grâce à Microsoft Windows, la solution est encore plus simple : ils ne sont pas connectés à Internet. C’est ainsi le cas au sein du Commandement de la cyberdéfense [COMCYBER]. « L’outil de travail au ministère est le réseau Intradef, lequel est au niveau ‘diffusion restreinte’ et sur lequel rien ne transite en clair. Ainsi, si des données sont interceptées, elles seront illisibles », précisent Mme Le Hénanff et M. Mathieu.

Cela étant, le ministère des Armées utilise aussi de nombreux logiciels fournis par Microsoft.

« Pour obtenir un système informatique [SI] entièrement souverain, il faudrait également une filière souveraine pour les composants matériels et leurs logiciels [processeurs, microcontrôleurs, etc.] ainsi qu’une filière pour les applications logicielles [suite bureautique, navigateurs, etc.]. Aussi, le développement d’un système d’information entièrement souverain paraît inatteignable et d’un coût prohibitif », soulignent les rapporteurs.

« S’agissant […] de Microsoft, son rôle se limite à fournir des logiciels. Les infrastructures sur lesquelles [ceux-ci] tournent sont propriété de l’État et les tâches de configuration et d’administration sont assurées entièrement par des personnels étatiques ou des sociétés de confiance de la Base industrielle et technologique de défense. À date, il n’est pas envisagé d’apporter de changement majeur à cette doctrine », poursuivent-ils.

Seulement, cette pratique pourrait ne pas durer étant donné que Microsoft envisage de commercialiser ses logiciels « en tant que services » [« Software as a Service  » – SaaS]. En clair, les applications ne seraient plus stockés sur le disque dur d’un ordinateur mais hébergées par un serveur distant.

« Ce risque est une véritable épée de Damoclès qui pèse sur la protection des données des services de l’État mais surtout sur notre souveraineté. Cela est dû au fait que le modèle émergent consiste au seul achat de droits d’utilisation de solutions hébergées à l’étranger. D’ailleurs, Microsoft a indiqué que d’ici 2030, voire 2027, il n’y aura plus que des logiciels sous forme de SaaS », a expliqué Mme Le Hénanff, lors de l’examen du rapport en commission. « Le ministère des Armées, compte tenu de ses exigences en matière de sécurité et de souveraineté, ne peut accepter cette situation, et aujourd’hui, il est difficile d’estimer l’ampleur des risques… », a-t-elle continué.

Plus précisément, le « passage de Windows à une logique de service présente le risque d’une réduction graduelle de la capacité du ministère des Armées à exploiter en propre des réseaux basés sur des technologies Microsoft », met en garde le rapport, qui évoque un « piège Microsoft ». Aussi plaide-t-il pour « explorer » les possibilités offertes par les logiciels libres, comme Linux.

Mais, visiblement, la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information [DIRISI] est prudente sur ce sujet.

« Contrairement à certaines idées reçues, libre ne veut pas dire gratuit et l’utilisation […] des logiciels libres a un coût. Réduire la dépendance à Microsoft poserait des problèmes de compatibilité, aurait un coût équivalent et serait chronophage en termes de formation et de maintien en compétence des administrateurs », a en effet expliqué la DIRISI aux deux députés. « Cela demanderait surtout de disposer d’un minimum de ressources humaines internes dédiées et expertes sur un large panel de logiciels libres, ce qui semble inaccessible à court ou moyen terme compte tenu des tensions actuelles en termes de ressources humaines dans le domaine du numérique », a-t-elle ajouté.

En outre, si la décision de passer aux logiciels libres devait être prise, il n’est pas certain que « toutes les fonctionnalités actuelles du socle et des systèmes métiers puissent être préservées en l’état ». Et elle « aurait des répercussions sur la capacité du ministère à faire évoluer l’architecture de sécurité de son socle et donc à assurer la sécurité de ce dernier » et serait susceptible de retarder « les travaux nécessaires pour s’assurer de notre interopérabilité avec nos alliés et la capacité de la France à être nation cadre », avancent les rapporteurs.

À noter que, depuis une dizaine d’années, la Gendarmerie nationale a déjà fait le grand saut vers les logiciels libres, avec le développement et la généralisation de « GendBuntu », un système d’exploitation basé sur Ubuntu.

[*] Lire : « Souveraineté technologique française : Abandons et reconquête« , de Maurice Allègre, qui était à la tête de la Délégation générale à l’informatique durant cette période.

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136 contributions

  1. Hermes dit :

    Il n’y a rien qui ne soit pas remplaçable sur une distrib linux qui peuvent être utilisé par n’importe qui.
    .
    Le piège c’est uniquement parce qu’on le veut bien, des solutions gratuite et libre, il en existe.

    • Czar2 dit :

      Gratuit et libre, on est rarement à l’abri d’un fork ou d’un support limite du matériel et un SAV aléatoire (même si pour le SAV, pour le payant certains ont besoin de grosses pénalités en face pour être correct).

      Attention, je suis fana de FreeBSD et Debian, mais entre les besoins persos et pro il y a un écart.

      • Popol dit :

        Vous vous placez toujours dans l’optique d’avoir besoin d’un support extérieur. Mais c’est faux ! Même au niveau pro, il vaut mieux construire ses propres solutions et en rester maître d’œuvre. A terme, vous serez TOUJOURS gagnant sur la dépendance. Mais actuellement on préfère dépenser notre fric en armement offert à des ukronazis sur nos impôts, via cette UE totalitaire, dans une guerre où nous n’avons AUCUN intérêt, créée par et pour les seuls USA qui nous ont encore poignardé dans le dos avec NS2 ! Si les USA sont nos amis – merde : c’est quoi un ennemi ?! De Gaulle avait raison : la défense, c’est erga omnes, et basta les USA et leur UE/OTAN ! Les logiciels libres permettent effectivement de reprendre la main – avec tous les chiffrements et sécurités possible. Il n’y a pas besoin de windows, de mac, de google, et de qui que ce soit d’autre déguisé en valet des USA.

  2. Bastan dit :

    Et dans Ubuntu il y a Ubu. Habitant Velizy à l’époque j’ai bénéficié du Minitel à titre expérimental. On nous avait fait croire, et on le croyait, que c’était révolutionnaire, que le monde entier nous l’enviait. Peut être que les photos de Ulla présentes sur tous les murs étaient plus prometteuses que le système par lui même.

    • Prof de physique dit :

      Ubuntu n’est pas la seule distribution Linux. Elle fonctionne bien, mais la politique de l’entreprise qui édite cette version de GNU/Linux est suspecte de manque de transparence et a eu un comportement prédateur envers d’autres distributions, en particulier envers Debian, qui est la version de Linux des « gardiens du temple ».
      Ubuntu n’est pas la version que je conseille.

      • jean dit :

        On avait une distribution linux française et commerciale éditée par Mandrakesoft.
        Il a été à un moment question d’équiper tous les députés avec Linux. Mais La société française n’a pas été choisie, alors que c’était la meilleure distribution (#1 sur distrowatch) au profit de Ubuntu (soutenue par un milliardaire)
        Grave erreur à mon avis.
        Nous aurions eu une distribution souveraine toute trouvée.
        Il reste toutefois son héritière : Mageia. http://www.mageia.org
        Avec les fonds nécessaires, il est tout à fait possible de mobiliser une communauté pour soutenir et relancer une distribution souveraine et locale.

        Ps: tous mes postes ont été sous Mandrake, puis Mandriva, puis aujourd’hui Mageia. Aucun windows ou mac chez moi.

        Seuls intrus au tableau : mon tel (android) et les puces qui ne sont pas ST (sauf la calculatrice numworks ! ) mais intel ou AMD 🙁

      • bonnechancemonpapa dit :

        A la maison nous avons un ordi double amorçage : windows/ubuntu. Ubuntu repose sur une couche Débian. En fait, c’est Débian + une interface graphique façon Windows ; ça marche bien.

    • Deres dit :

      Le minitel etait revolutionnaire a l’epoque. Ce n’est pas le souci. Le probleme a ete qu’une fois en place et géré par France Telecom, il n’a guere evolue de peur de casser la vache a lait avec paiement a la connection plus la minute alors que l »internet est apparu et s’est progressivement developpe en liberant l’acces. On a vu le meme souci que pour les operateurs telephoniques qui limitait l’acces aux applications en les faisant payer tres tres cher a l’utilisation et se sont donc fait immediatement ringardiser par Apple et Android avec leur librairies d’applications gratuite ou a caheter une seule fois. des sortes d’uberisation de leur marche en fait.

      • Tintinophile dit :

        La « connection », ce sont les anglophones qui la font.
        En français, on établit une connexion.
        Mais vous n’êtes pas le seul à faire cette faute. Elle a même longtemps figuré dans les aventures de Tintin (album « On a marché sur la Lune », dans la lettre manuscrite que laisse l’ingénieur Wolff) et n’a été corrigée qu’à la réédition du début des années 2000.

        • Et demain ? dit :

          J’ai bien aimé votre réflection. (Nous nous comprenons, of course…). Hergé a vu clair avant nous. Le traître (Wolff) était d’origine germaine… Comme ma cousine.

    • Gotoraptor dit :

      Si tu veux une distro stable et sans opacité alors je recommande plutôt une Debian.

    • totoro dit :

      Le minitel était effectivement révolutionnaire, mais son aspect figé et non évolutif l’a flingué, sans compter son système de rémunération au temps passé.
      Mais reprenez la chronologie : nous avons bénéficié de chats, messageries de tout type, guichets publics une décénnie avant le reste du monde.

  3. al DARAE dit :

    Quelle blague ! tous les info 1 et info2, et les autres savent que tout ce qui passe (E/S) obligatoirement par le BIOS n’est pas crypté, ca ne l’est que par des couches logicielles superieures, genre protocoles HTTP/LS ou autres! ce qui fait que les données sont récupérées à la fois « en clair » et en « crypté » et donc récupérables par la NSA par des ports qui peuvent etre ouvert à distance et à la demande!.. en plus on ne sait pas exactement ce qu’il y a dans les BIOs et encore moins dans les logiciels (Microsoft et autres editeurs…) dont les codes source ne sont pas connus. Alors pour le SEC/DEF et autres on repassera! Ce qui est etrange ce sont ces PC qui font du trafic alors que ce n’est aucunement demandé et sur lesquels on decouvre des fichiers cachés et des processus « zombie »… Enfin tout cela est trop long à expliquer ici. Bref tout ces PC tant apple que sous microsoft sont suspects!

    • peterr dit :

      >> en plus on ne sait pas exactement ce qu’il y a dans les BIOs
      Vous pouvez pousser l’analyse en descendant encore d’un niveau : qui sait exactement ce que contiennent les proces Intel ou AMD ? Je parle des micro codes.
      Les chinois (lenovo) avaient ajouté un petit composant « anodin » qui leur permettaient l’espionnage (genre de backdoor hardware). TOUS les lenovo avaient soudain disparu dans certaines entreprises liées à la défense. Que penser les proces et des chipset sur lesquels les US on entièrement la main ?

      Dans le même genre la messagerie Lotus avait (à l’époque) sa clé de cryptage de 128 bits scindées en 2 partie. Une des clés 64 bits était nommée … NSA. Et avant c’était 24 bits sur la clé 64 bits. Cela permettait de décrypter tous les messages à la volée.

      Que penser des « google apps » et de leurs services d’hébergement qu’ont retenus certaines entreprises industrielles avec tous leurs docs et leurs mails stockés sur des serveur US. Plus rien ne doit nous étonner 😉

    • Prof de physique dit :

      Exact.
      Tout ce qui vient des GAFAM est suspect, très suspect.
      Par exemple, je déconseille très fortement le navigateur Google Chrome.
      Il est joli, rapide, performant, et espionnant.

    • Félix GARCIA dit :

      « Ce qui est etrange ce sont ces PC qui font du trafic alors que ce n’est aucunement demandé et sur lesquels on decouvre des fichiers cachés et des processus « zombie »… Enfin tout cela est trop long à expliquer ici »
      —> « DEF CON 26 – Christopher Domas – GOD MODE UNLOCKED Hardware Backdoors in redacted x86 »
      https://www.youtube.com/watch?v=jmTwlEh8L7g
      C’est de cela dont il s’agit ?

      • al.DARAE dit :

        Non, ce n’est pas forcément dans ce que dit Domas (et qui est vrai en plus), mais aussi ailleurs sans doute dans des processus segmentés implantés dans plusieurs champs d’adresses apparemment éloignées comme si c’était de la programmation « spaghetti ». ce qui fait qu’on ne s’y retrouve pas car en plus ca semble déclencher des séquences en dur implémentées sur des ASIC sur les cartes mères dont on ne connait pas les fonctions réelles… il peut y avoir des codes déclenchés sur un mot clef, puis une fois détecté ce mot clef dans un document quelconque ou une base de données , un port est ouvert puis immédiatement refermé une fois la transmission encryptée effectuée. et là ni vu ni connu, la compromission est faite. un sniffer externe de surveillance verra arriver un paquet d’octets ou de mots et bien malin celui qui le décryptera!!!

        J’ai toujours considéré depuis le 8088 que n’importe quoi est possible sans être parano(*)… on tombe dans le domaine des « barbus » et autres geeks….

        Il n’y a pas qu’avec les x86 que ca se passe. Perso, Je m’étais rendu compte de cela en fouillant dans des ROM de cartes à MC 68000 et dérivés à l’aide d’un Exorciser (Motorola TM) et je m’étais demandé quelle était la fonction réelle de certaines séquences de codes non renseignées dans les docs. A l’époque on utilisait des décompilateurs genre « Sleuth ». J’en avais conclu à l’époque que c’était suspect donc pas fiable… 35 ans après j’attends toujours la réponse….. Et depuis on a fait beaucoup mieux!!!

        j’en conclus que pour des applications critiques, il vaut mieux utiliser autre chose que du Microsoft, et qu’il vaut mieux se retourner vers des dérivés d’UNIX où pratiquement tout est connu… mais il reste toujours le problème de ce qu’il y a réellement dans le BIOS et les ASICs des cartes achetées chez les fabricants…

        (*) : mais dans ce domaine il faut l’être car c’est une question de survie pour les copains et la réussite d’une mission.

    • on dit chiffrer dit :

      Ils savent aussi qu’on ne dit pas crypté mais chiffré, crypter n’existe pas, il n’y a que décrypter qui existe, et qui signifie casser le code pour déchiffrer sans la clé de déchiffrement.

      • On dit déchiffrer dit :

        @on dit chiffrer :
        Vrai, mais faux ensuite.
        On doit utiliser « déchiffrer » en lieu et place de décrypter.
        Décrypter signifie enlever la crypte (d’une Église) en archéologie, ou « y aller à fond » pour bâtir une crypte, en se référant à la construction de la crypte par les Anciens. Ce mot est alors construit comme déposer, démultiplier, démanteler, dépasser …

        • jacques dit :

          On a pas tous les jours l’occasion de démonter une crypte, heureusement que le sens des mots évolue dans un langage. Je propose chiffrer et déchiffrer pour transformer un texte en chiffres, crypter et décrypter pour le cacher (de son étymologie) et le révéler, coder pour l’utlisation du code, décoder pour l’enlever.

  4. pinel dit :

    il est à noter que les systèmes informatiques de la GN (institution qui ne fait plus partie du MinARM depuis 2009) sont gérés au sein du Ministère de l’Intérieur (comme ceux de la PN) par l’ AGENCE DU NUMÉRIQUE DES FORCES DE SÉCURITÉ INTÉRIEURE relevant directement de Beauvau

  5. Pirlouis dit :

    Le passage sur logiciels libres est tout à fait faisable et n’engendrerait pas de surcoûts significatifs par rapport à un maintien de Windows. Les jeunes sont naturellement formés depuis plus de 15 ans sur ce type de logiciels et sur les matériels associés. A mon époque, la gendarmerie avait été moteur sur ce point.
    Côté sécurité il faudra effectivement monter son niveau d’exigence et ne plus se reposer sur des cadors du marché inféodés à la NSA. Plus on avance plus les trappes sont refermées renforçant la sécurité. Le côté « ésotérique » et la multiplicité des logiciels libres les rendent plus imperméables que les produits grand publique. Les acheteurs du ministère devraient avoir plus de formation pour élaborer les contrats avec les éditeurs. Souvent leur problème est qu’ils maîtrisent la bureautique sous Windows et préfèrent privilégier des choix compatibles avec leur zone de confort au détriment de systèmes plus ésotériques pour eux.
    Côté performances, notre défense serait sans nul doute gagnante mais une fausse économie à court terme est souvent privilégiée à des économies à effets plus tardifs. Heureusement que les systèmes d’armes n’ont pas été en principe conçus dès le départ autour d’une architecture Intel.

    • Ératosthène dit :

      Contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, la gendarmerie n’a été aucunement courageuse en passant à linux.
      Si Wikipedia est fiable, la raison est qu’on avait calculé que ça couteraît plus cher de ne pas passer à linux.

  6. Lothringer dit :

    Il s’agit d’abord et avant tout d’une grosse fainéantise intellectuelle, et le poids des habitudes. On conserve microsoft parce qu’on a été biberonné à Microsoft depuis 40 ans.
    L’argument du coût final est une arnaque parfaite. Rien que d’une version à la suivant du pack Office, l’ergonomie est différente : on n’y retrouve pas ses petits, ce qui engendre des coûts.
    Mais c’est vrai que le géant américain a su (tout comme l’OTAN) nous étrangler petit à petit, sans qu’on s’en rende compte. Il suffit de voir la merde que c’est avec les BIOS UEFI et les puces (matériel) qui leur sont associées sur carte-mère.
    Et pourtant, développer en contexte de logiciel libre est tellement agréable : les bibliothèques logicielles sont documentées et accessibles. Un bémol toutefois : l’accès à certains pilotes de périphériques en raison d’une faible diffusion des specs par certains fabricants de matériels .

    Pourtant, nous avons tout ce qu’il faut pour être autonomes :
    – demander à STMicroelectronics de fabriquer des processeurs/microcontrôleurs ARM modernes capable de performances comparables à celles de Samsung ou Broadcom (leur catalogue actuel ARM date du déluge avec des vitesses qui datent de l’époque de l’Atari-ST)
    – Thales et Atos disposent d’informaticiens très qualifiés

    Rien qu’avec ces 3 fournisseurs, c’est de l’argent qui resterait en France, et ainsi continuerait à faire tourner la machine économique nationale, au lieu de partir vers les USA.

    Et au final, on se rendrait compte que ce n’est pas si cher.

    • Prof de physique dit :

      Je ne peux que confirmer votre commentaire en tous points.

      Je ne suis pas un vrai informaticien, mais j’installe, met en réseau, et administre des ordinateurs sous différentes distributions GNU/Linux sans soucis. (Debian, Mageia, …)
      Par contre il m’a été confirmé maintes fois par de vrais spécialistes que les produits Microsoft, dont le système Windows possède des portes dérobée que nous ne pouvons fermer.

      Un point positif est qu’en France nous avons des personnes capables de créer des processeurs libres, et même si leur production est encore confidentielle, elle est à la portée de notre pays.
      Cela permettra de se passer entre autre de cet UEFI dont même des windowsiens se plaignent.

      • C'est logique dit :

        Entre autres.
        Avec « autres » au pluriel.
        Entre autres choses.

        Il faut nécessairement qu’il y ait plusieurs autres choses pour que ce dont on parle puisse être « entre » ces autres choses.
        S’il n’y avait qu’une seule autre chose, ce dont on parle ne pourrait être que « devant », « à côté de » ou « derrière » cette autre chose.

    • PK dit :

      J’abonde. On se plaint du manque de souveraineté informatique pour acheter chez Microsoft, et quand on propose d’investir cet argent dans le logiciel libre pour devenir indépendant, cela freine des quatre fers.

      Le vrai problème, ce sont les traîtres et incompétents qui sont aux manettes de l’informatique à l’armée (enfin, pas partout, puisque la gendarmerie a fait le grand saut sans problème… autre qu’un matériel vétuste… mais c’est le matériel : pas le logiciel !).

      C’est assez facile à faire : on ne perd rien, on investit l’argent dans la souveraineté, on développe des savoir-faire locaux et des pax qui en connaissent un rayon.

      Si l’armée veut un DSI pour mener la migration, elle lui suffit de me siffler : j’organiserai le tout. C’est mon métier et c’est absolument faisable.

      Faut juste la volonté… et ne pas toucher des pots-de-vins arrosés à la sauce de Richmond… Mais chut, hein, faut pas le dire… Nos amis américains sont nos produits laitiers !

      Pour le matériel, c’est déjà beaucoup plus compliqué et les investissements sont d’un autre ordre. Mais fait à l’échelle de la nation, (i.e. en mutualisant sur tous les services de l’État), cela peut aussi le faire. Les technos alternatives sont assez mûres (comme le RISC V) et on aurait de quoi répondre à 99% de la demande rien qu’avec cela… Pareil, il suffit de me siffler : cela me passionnerait de lancer un projet de cette envergure…

      Mais bon, parler de souveraineté à des gus payés par nos meilleurs copains, je ne me fais aucune illusion.

      À la fin, c’est comme au foot : ce sont les Allemands qui gagnent (bon là, les Ricains, mais pour le foot, ça ne marche pas)

    • Industriel dit :

      Selon le fisc américain, des gens comme Steve Jobs, Bill Gates, etc, ont tous gagné durant leur vie plus de 250 milliards de dollars, grâce à leur génie. L’informaticien ou la société qui serait d’accord de concevoir et de vendre aux armées françaises un Microsoft français pour moins de 250 milliards serait vraiment le pire des imbéciles !!! Quand on est capable de faire ce que les autres ne sont pas capables de faire, on le fait (tout seul ou avec un ou deux copains, dans son garage) et ensuite on le vend le plus cher possible.

      • PK dit :

        Le génie de Bill Gate est surtout commercial. Avec des parents fortunés au départ, c’est beaucoup plus facile pour partir dans la vie aussi… surtout pour avoir des portes d’entrée ensuite dans les grands comptes.

        Mais bon, il a eu l’idée d’arnaquer IBM avec un truc pourri. C’est passé crème à l’époque. La faute à IBM. Ce qui a fait sa fortune. Ensuite, il a juste été un requin astucieux, qui fait encore son beurre avec tous les idiots utiles qu’il a à sa disposition. Notre armée en est un triste exemple (sur tous les plans d’ailleurs).

        • John dit :

          Vous avez raison de souligner que les parents de Bill Gates ont eu raison de ne pas dépenser stupidement leur argent mais ont eu la volonté de veiller à l’avenir de leur progéniture.

    • al.DARAE dit :

      « Biberonné à Microsoft depuis 40 ans. »
      Et Microsoft à l’époque n’hésitait pas à faire cadeau de licences gratuites pour leur suite Word…

      En plus les décideurs étaient surtout sensibles à des applications en « Technicolor » (TM) ce qui était une question de prestige pour les secrétaires et certains chefs…

    • Tipiak dit :

      Une vision claire avec peut être l’oubli de distributions d’enveloppes encourageant une flemme apparente au changement 😉

  7. v_atekor dit :

    « Cela demanderait surtout de disposer d’un minimum de ressources humaines internes dédiées et expertes sur un large panel de logiciels libres, ce qui semble inaccessible à court ou moyen terme compte tenu des tensions actuelles en termes de ressources humaines dans le domaine du numérique »
    .
    Mouais, en raisonnant comme ça, on reste piégé dans un silo jusqu’à la fin des temps. Demander de passer de Windows à Linux ce n’est pas demander de passer de l’opérateur de drone à boulanger. L’excuse des tensions alors que l’on a des compétences approchantes en interne ne tient pas . Si on pense qu’il y aura des soucis en 2027-2013, alors d’une part, les formations ne manquent pas (et il en faut, même en restant dans le silo microsoft), d’autre part, il doit bien y avoir régulièrement des personnes qui partent et qui peuvent être remplacées par d’autres ayant les deux compétences voulues.

    • peterr dit :

      Oui, quand on voit les enquètes de satisfaction internes sur le support informatique dans les boîtes on a des marges de progrès.
      Il faut dire que le plus souvent le support dit de « proximité » est confié à la S/T. En supposant (en supposant beaucoup !) qu’on tombe sur une équipe compétente et motivé elle ne pourra de toute façon pas rester plus de 3 ans pour des raisons légales. Donc tous les 3 ans max il faut tout leur ré expliquer.
      Il parrait que c’est moins cher … milliers voire dizaines de milliers d’heures perdues par des centaines d’utilisateurs non comptabilisées bien sûr. Mais les quelques directeurs, PDG, etc … qui décident de ça et qui eux sont dépannés dans la minutes ne voient pas trop le pb … l’ingé n’a qu’à rester plus tard pour compenser le temps perdu. On s’en fout, c’est gratuit. Il est au forfait.

      Même logique pour les hopitaux. Ceux qui décident n’iront pas dans le même que vous en cas de pb.
      Dernièrement on a appris que pour l’école … Je dis dernièrement en parlant de ceux qui pouvaient avoir encore quelques illusions

      • JC dit :

        À propos de maintenance, il y a un peu plus d’une vingtaine d’années, l’AA a expérimenté l’externalisation de la maintenance du parc informatique des bases aériennes du Sud-Ouest. Pour un forfait avoisinant le million d’euros. Les habitudes plus l’incompétence notoire des maintenanciers civils chargés de ce parc, ont fait que la société prestataire a eu peu d’appels au secours. Le commandement énervé a secoué le cocotier mais…. Plus tard, l’AA a poussé..le vice.. jusqu’à inciter ses maintenanciers a rejoindre la société civile de maintenance. Va comprendre Charles comme dit le dicton.

    • Prof de physique dit :

      Je connais des informaticiens au chômage, et même des militants du Libre qui pouraient s’impliquer dans l’aventure.

      Un peu d’audace :
      bien qu’étant à la retraite depuis peu, j’offrirai volontier mes services dans ce domaine à l’armée de mon pays.
      Depuis plus de 15 ans, bénévolement, j’installe des systèmes Linux chez les gens, et les accompagne un peu de temps pour qu’ils s’initient à leur utilisation.
      En général ils ne reviennent pas en arrière, leur ordinateur, même ancien ne tombe pas en panne (sauf matérielle), et c’est une occasion de clarifier et rationaliser bien des opérations qu’ils effectuaient avec Windows, sans vraiment les comprendre.

      • haha dit :

        informaticien au chômage ? impossible, sauf si leur diplôme d’informatique est bidon.

    • JILI dit :

      C’est vrai que nous avions une bonne avance en informatique, comme dans le solaire avec les fours et autres, mais à chaque fois chez nous, il y a une bande d’abrutis de députés qui décident dans des domaines où ils sont incompétents. Ainsi, on perd des secteurs entiers où nous étions le ou parmi les meilleurs, comme pour le char leclerc, le nucléaire, et ce résultat négatif on peut le vérifier par les derniers français qui ont obtenu un prix Nobel car pour l’une, elle travaille en Allemagne et les autres sont presque tous aux USA, tout comme dans le spatial à la NASA, il y a un petit prodige français qui est en train d’y faire des miracles, et je n’oublierai pas les autres qui y excellent, et aussi dans d’autres domaines, tout comme ils sont nombreux à des postes clefs dans des Universités et des entreprises américaines .
      C’est vrai, pourquoi ces gens resteraient chez nous car nos secteurs industriels d’excellence ont été vendus stupidement l’étranger ou sont perdus pour la même raison, et en autre exemple, il suffit de voir la main d’œuvre professionnelle qui manque dans notre industrie et les PMI-PME car nos chers politiciens de tous bords ont laissé s’effondrer la formation professionnelle, et ne parlons même pas de l’éducation nationale actuelle dont le niveau est déplorable, comme celui des hautes études où maintenant nous sommes les cancres en mathématiques, alors qu’avant et dans de nombreux autres domaines, nous étions en tête avec le Japon et la Corée du Sud. De plus, il suffit de constater que récemment EDF a dû faire venir des soudeurs américains pour remettre en état les centrales nucléaires et le programme spatial où plus rien ne sort. Bref pour notre pays et nous mêmes, c’est un désastre et encore personne ne parle du grand ras le bol qui comme chez les agriculteurs sévit dans le secteur privé où en tant que Conseil, je constate qu’un grand nombre d’entreprises quittent le pays pour aller s’installer au Portugal, en Bulgarie et ailleurs car leurs dirigeants qui font de 60 à 70 heures de travail par semaine et parfois plus, tout comme ils ne sont pas rémunérés en conséquence, ne supportent plus d’être les »Vaches à Lait » de l’état, et d’être incessamment vérifiés et contrôlés par l’Urssaf, les Impôts et autres, alors qu’en plus dans ces dernières et dit gentiment, les personnes qui y travaillent sont à 35 heures par semaine, et si encore elles les font! Bref, il faut que l’ organisation actuelle et décisionnaire de notre pays qui est bureaucratique et technocratique cesse car le résultat est grave et désastreux pour notre pays, et qu’enfin nous revenions aux méthodes d’il y a plus de 40 ans, qui avait amené notre pays, son industrie, notre armée et de nombreux autres secteurs
      d’activité au  » Zénith « , et qui est leur place!

      • peterr dit :

        >> il y a une bande d’abrutis de députés
        élus par une bande bien plus nombreuse
        >> qui décident dans des domaines où ils sont incompétents
        d’électeurs bien trop faciles à brosser dans le sens du poil en flatant leur feignantise et n’ayant aucune connaissance dans les domaines techniques, industriels ou économiques. Il ne faut pas oublier qu’une élection se joue souvent à qq %.
        Ceci dit beaucoup de députés font largement plus que 35h, sont loin d’être tous des cons et, pour certains, ont une réelle vocation pour défendre leurs concitoyens. D’autres auraient un comportement bien différents si, pour être élus, il leur fallait réaliser des action concrètes pour le bien du plus grand monde (revenir aux 40h comme vous le dites … par exemple, ne pas pouvoir acheter autant de fringues car elles sont plus chères mais made in France, ne pas vouloir consommer des fraises en plein hiver, etc, etc …).

  8. Alain d dit :

    « Évidemment, le ministère des Armées prend toutes les précautions possibles pour éviter tout risque d’espionnage.  »
    Et alors, hormis le risque de fuite de données, le problème c’est la dépendance, comme lors du différent sur la fiole qui a ouverte la deuxième guerre en Irak pilotée par les Etats-Unis.
    Si, suite à un différent géopolitique, les Etats-Unis menace la France de lui couper tous les accès aux services Microsoft qu’utilisent nos ministères, y’aura pas de plan B.
    La souveraineté, ça ne passe pas que par la dissuasion nucléaire, la liberté alimentaire, le Cloud souverain et le renseignement.
    La France doit dépenser énormément de moyens pour surveiller l’univers Microsoft, moyens qui pourrait servir ailleurs si nous disposions d’un univers souverain.

    • Abbé Cherèle dit :

      Pour parler de ce qui nous oppose à notre interlocuteur, on emploie le nom « différend », pas l’adjectif « différent ».

      Comme lors du différend sur la fiole.
      Suite à un différend géopolitique.

    • Ils sont 50 dit :

      Le « les » dans « les États-Unis » donne une utile indication quant au fait que ce nom appelle le pluriel.

      Si les États-Unis menacent la France.

  9. Castel dit :

    Comme je l’avais déjà indiqué sur ce site, il existe encore un système d’exploitation Français basé sur linux, qui se nomme « Mageia ».
    Il s’agit d’ anciens employés du logiciel « Mandriva », qui, faute d’un soutien financier, avait du stopper son existence commerciale.
    Malgré tout, un certain nombre d’entre eux ont continué à travailler sur ce système d’exploitation duquel ils en on extrapolé un nouveau qu’ils ont donc rebaptisé Mageia.
    Je l’ai moi-même essayé, et l’ai trouvé particulièrement réussit.
    A noter qu’il existe aussi bien en version 32 ou 64 bits, ce qui est assez rare actuellement.
    Ce serait peut-être l’occasion de donner une nouvelle chance à cette équipe, qui a refusé de baisser les bras, et qui continue à travailler sur ce logiciel sans être vraisemblablement rémunérée, en dehors de leurs heures de travail….

    • Prof de physique dit :

      Je les connais. J’utilise leur système. Il est très bien.
      Il fut une époque où de vrais informaticiens disaient que Mandriva étaient une distribution pour secrétaires.
      je leur répondais :
      C’est vrai, tu as raison. Parce qu’avec cette version de Linux, une secrétaire un peu futée peu mettre en place un serveur web ou un serveur de fichier avec un système de gestion de base de donnée, sans l’aide d’un informaticien !
      Testé par votre serviteur.
      (Grace soit rendu au MCC !)

    • Jack dit :

      Mageia, ex-Mandriva, ex-Mandrake Linx… Cette dernière distribution était éditée par Mandriva SA… dont la vie est loin d’être un conte de fée 🙁 La société n’aura pas survécu à son nième dépôt de bilan. Pour ou à cause de cette raison, les systèmes d’exploitation Mandriva Corporate Server et Workstation n’auront jamais réussi à s’implanter durablement dans l’administration française.
      .
      Déficit d’image, support technique (logiquement) nettement plus limité que celui des grands éditeurs, manque de ressources compétentes… tout cela n’a pas aidé à la montée en puissance des versions pro de Mandriva. Le pire, est que ses premiers détracteurs étaient les sites et les forums francophones ! A l’époque, chaque action, communication, mise à jour… étaient critiquées et moquées !
      .
      Devant ce constat navrant, c’est malheureusement un peu tard pour venir se plaindre de la mainmise de systèmes d’exploitation nord-américains (Microsoft, Red Hat, …) dans la BITD et l’armée française.
      .
      Signé Jack… un ex-fan de Mandriva Linux 😉

  10. miaou dit :

    « Contrairement à certaines idées reçues, libre ne veut pas dire gratuit et l’utilisation […] des logiciels libres a un coût. Réduire la dépendance à Microsoft poserait des problèmes de compatibilité, aurait un coût équivalent et serait chronophage en termes de formation et de maintien en compétence des administrateurs »

    À la bonne heure. L’autonomie stratégique a un prix ?
    La bonne nouvelle, c’est que cette autonomie peut être réalisée pour une fraction du prix normal d’investissement car le logiciel est libre. La mauvaise nouvelle, c’est que si Microsoft est si bon marché, c’est que nous sommes le produit/cible/pigeon.

    « toutes les fonctionnalités actuelles du socle et des systèmes métiers puissent être préservées en l’état »
    Ah oui, c’est différent, on ne connaît pas, il y a un risque, on va donc continuer comme avant vers le mur.

    « aurait des répercussions sur la capacité du ministère à faire évoluer l’architecture de sécurité de son socle et donc à assurer la sécurité de ce dernier »
    Oui, des répercussions en bien ; l’architecture pouvant ensuite être vendue/partagée/offerte à nos partenaires pour les mettre à leur tour en situation de dépendance ou soft-power. Et rien n’interdit de discuter avec Microsoft.

    Microsoft : L’un des plus gros contributeurs au noyau Linux. L’un des plus gros fournisseurs d’environnement Linux en machine virtuelle et conteneur.

  11. Alain d dit :

    Question souveraineté, qu’en est-il des turbines Arabelle?
    Quand les américains n’auront plus besoin du russe Rosatom, ils le sanctionneront un maximum.
    Les turbines de Belfort seront tuées, ou resteront définitivement dans l’escarcelle américaine.
    Au mieux, l’exportation des grosses centrales nucléaire françaises dépendront du bon vouloir américain.
    Merci Macron (ministre à l’époque)

  12. jo666 dit :

    oh joie, La gendarmerie a fait une distribution linux avec openoffice .

    • Cavaille dit :

      Ah oui

      le parefeu openoffice

      je l’avais oublie celui-ci

      Désolé ,je sors

      • PK dit :

        C’était avant l’arrivée de la ministre et de sa compétence légendaire…

    • Ysgawin dit :

      Oui, les gendarmes ont fait un énorme travail de contrôle et de correction du code source de Linux et de nombreux outils libres, comme LibreOffice (c’est son nom depuis près de 10 ans…) avant recompilation et mise en service.
      Ils ont développé un réseau avec de très fortes compétences. Mais le problème est que la plus part ne peuvent se targuer de titres ronflants « d’ingénieur système ». Ce ne sont, pour ceux avec lesquels j’ai eu le plaisir de travailler, « que » des sous-officiers passionnés, mais remarquablement compétents. Et on sait bien que pour bon nombre de militaires, hors Saint-Cyr, point de salut !

      • JILI dit :

        Hé, ils font bien mieux car ils arrivent à lire sur WhatsApp, alors que logiquement c’est impossible, tout comme ne parlons même pas des possibilités d’accès qu’auront les impôts sur quasiment tous les divers sites, et même sur celui des banques où légalement aujourd’hui, ils n’ont pas le droit d’accès. Pauvres contribuables, les impôts vont leurs rappeler que  » « l’Argent ne fait pas le Bonheur « !

  13. Aymard de Ledonner dit :

    Il est évident que migrer des milliers de postes et les applications qui vont avec de Microsoft vers Linux est un projet complexe.
    Maintenant de nombreuses entreprises l’ont mené à bien de même que la gendarmerie.
    Et cette migration est quasiment inévitable. Microsoft évolue vers une logique de service et le ministère devra choisir entre laisser Microsoft de plus en plus mettre son nez dans ses affaires ou bloquer cette évolution en acceptant une version de moins en moins soutenue.
    Au final le ministère n’acceptera pas cette évolution.
    La question est de savoir s’ils vont évoluer assez tôt et de manière planifiée ou bien contraints et forcés à la dernière minute comme ils le font trop souvent.

    • Ysgawin dit :

      Après, il y a une blague (assez réaliste) qui avait paru dans la presse informatique :
      3 informaticiens reçoivent l’annonce d’une mise à jour sur leur poste ils réagissent :
      Celui qui utilise un Mac : « Oh, ça va encore me couter 99$ ! »
      Celui qui fait tourner Windows : « Qu’est-ce qui ne va plus marcher cette fois ci… »
      Celui qui a installé Linux : « Chouette, je vais avoir des programmes et des fonctionnalités utiles en plus ! »

  14. Alain d dit :

    Turbines Arabelle, impunités, rappels utiles :
    https://www.youtube.com/watch?v=sDxX3CQutbo

  15. Robmac dit :

    Il me semble que la Gendarmerie a développé sa micro-informatique sur la base d’un système Unix modifié par ses soins.

    • Ysgawin dit :

      Et il fonctionne TRES bien. Il est téléchargeable gratuitement et je l’ai qui fonctionne impeccablement sur un vieux PC qui a plus de 15 ans…
      Seul soucis : impossible d’y installer des jeux ;o)

  16. Kernel dit :

    Le numérique c’est comme les technologies militaires. C’est le plus innovant (et le plus audacieux) qui forge les concepts et les imposent. Les autres suivent au détriment de leur souveraineté et de leurs intérêts.

  17. James dit :

    Tous dans les nuages… 🙂

  18. Patadouf dit :

    « mais les données ne peuvent pas être lues grâce au chiffrement »…
    « Microsoft n’a donc, de ce fait, pas accès [à ses] données », insistent-ils.
    Ben voyons… Ils ont mangé un clown pas frais !!

  19. N'abuse pas trop... dit :

    Désolé de le dire comme ça… mais microsoit c’est un piège à c..! De la merde pour l’utilisateur…

  20. lym dit :

    Libre ne veut certes pas dire gratuit, mais si Linux a gagné sous toutes ses formes (de l’infra télécoms au fork Android aux serveurs/HPC ou il domine) au point d’avoir bouté Microsoft de partout sauf le PC ce n’est pas un hasard: L’industrie à pris dans la 1ère moitié 2000 conscience des problèmes dits « supplier lock-in » et tout fait pour s’affranchir de cette menace existentielle.
    Nos crânes d’œuf de la défense on fait quoi, à part se faire mettre la carotte?

  21. Rakam dit :

    Pas grave….Nous sommes alliés tout de même, encore que …sérieusement ,nous avions tout les bon outils et comme d’habitude pour des questions budgétaires et ben nos couillons de politiciens font exactement le contraire « open bar  » qu ils disent ,ouais et là bingo!

  22. Le Breton dit :

    La gendarmerie utilise linux donc linux obligatoire pour les autres corps d’armées sauf cas exceptionnels et le problème sera résolu.

  23. précision dit :

    Félicitations à la gendarmerie pour ses 90% et qques de machines sous linux si mes chiffres sont à jour. A ma connaissance la seule institution d’ampleur à avoir eu ce courage en France malgré les voeux pieux récurrents de l’état depuis plus de vingt ans. A vrai dire une partie des enjeux s’est depuis déplacée des logiciels vers les données mais c’est une autre question.

  24. Raphaël dit :

    Personnellement, des distributions Linux, j’en ai installé quelques-unes. J’en suis revenu.

    • LinuxDef dit :

      . Quand ?
      . Lesquelles ?
      . Adaptées avec une bonne interface utilisateur ?
      . Vous utilisez des logiciels uniquement compatible windows ?
      Pour avoir fait la migration sur linux en 2019 (Linux Mint), jamais je ne retournerai en arrière.
      Même mes jeux fonctionnent dessus grâce à la couche proton sur steam.

      • Félix GARCIA dit :

        « Pour avoir fait la migration sur linux en 2019 (Linux Mint), jamais je ne retournerai en arrière.
        Même mes jeux fonctionnent dessus grâce à la couche proton sur steam. »
        Tous les jeux (anciens et récents) et toutes les plateformes (Steam, GOG, Epic, EA, Battle.Net …) fonctionnent correctement sur Linux ? Y a t-il des écarts de performances (IPS/FPS …) ?

    • PK dit :

      C’est parfait : cela veut dire que vous n’avez pas la compétence pour vous occuper des postes sous Linux de l’armée.

      Cela tombe bien : Linux est un UNIX et demande des gens plus pointus, car le truc est plus complexe. Les formations à la va-vite, genre certification à deux balles qui pullulent en entreprise, servent juste à faire le tri parmi les moutons. Quand on veut savoir ce que vaut un gars, on lui demande ce qu’il faisait dans l’entreprise, pas ses pseudo-diplômes.

      • Jack dit :

        Linux n’a rien à voir avec UNIX : https://www.gnu.org/home.fr.html

        • PK dit :

          Mais si… Mais GNU aime bien se singulariser…

          Linux, c’est le noyau, GNU, ce sont les outils autour. Le noyau, c’est pour faire tourner la machine (le matériel + les logiciels) et GNU sont un ensemble d’outils pour pouvoir s’interfacer facilement avec le noyau. Par exemple, le shell (l’interpréteur de commandes) permet de donner des « ordres » à la machine que le noyau va exécuter (le noyau se chargeant de les exécuter dans le respect du bon fonctionnement de la machine et du droit de l’utilisateur qui l’utilise).

          Tout cela pour dire que Linux a été créé de zéro (c’est pour cela que les puristes disent que ce n’est pas UNIX, car aucun code des UNIX originaux n’a été repris), mais en respectant scrupuleusement (au moins à ses débuts), tout les interfaces du monde UNIX (en gros, les fonctions POSIX des noyaux UNIX avec la bibliothèque standard du C).

          Donc, stricto sensu, pour être UNIX, il faut payer une redevance à l’héritier du code original (de mémoire, c’était SUN, sans doute HP aujourd’hui) et le monde Linux n’en a rien à carrer de payer quoi que ce soit pour avoir un label.

          Leur meilleur label ? C’est que tous les UNIX ont à peu près disparut et qu’il ne reste que Linux aujourd’hui.

          Pour info, Linux est au centre de 99% des machines informatiques du monde. Le seul bastion qui résiste, le monde du PC, tient au fait que Microsoft a verrouillé le marché et tellement bien dressé les utilisateurs qu’ils sont rétifs au changement, même pour quelque chose de beaucoup mieux !

          Même Apple est passé à UNIX avec MacOS X il y a une quinzaine d’années. Au lieu de partir avec noyau Linux, ils sont partis avec un noyau BSD, un des noyaux libres issus du code des premiers noyaux UNIX (donc avec le label UNIX). Fondamentalement, il y a très peu de différences entre un Linux et un BSD (sauf que Linux embarque beaucoup plus de fonctionnalités et supportent beaucoup plus de matériels), en tout du point de vue de l’utilisateur.

    • lym dit :

      Pourtant, l’élégance de conception n’est vraiment pas comparable. D’ailleurs, un Windows ne se dépanne pas, il se réinstalle!

      J’ai eu comparativement très peu de problèmes sous Linux et zéro d’insoluble depuis 15 ans que c’est devenu mon OS principal, mais le problème est que pour beaucoup d’utilisateurs cela rime avec Ubuntu (et dérivées) qui a eu le mérite d’engager la simplification de l’installation sur la seconde moitié de la décennie 2000 puis connu errements (environnement de bureau) et beaucoup grossi: Services pas forcément utiles présents par défaut en grand nombre, dépendances mal maîtrisées gérées à coup de snap (ramenant un peu à la technique Microsoft: Tout applicatif les intègre dans la version qui l’arrange avec autant de quasi doublons à la clef) avec les besoins de stockage majorés associés et l’impossibilité d’optimiser leur empreinte en fonctionnement via la gestion de mémoire virtuelle destinée, entre autres, à éviter ces doublons qui retentissent partout (gestion caches…) niveau performance.

      Microsoft et la loi de Wirth (récemment décédé), c’est une grande histoire d’amour!

      Niveau installation, sauf grosse nouveauté sur distribution de plus de 6 mois, tout se fait rapidement: Entre 15 et 40mn selon la vitesse du stockage et la connexion réseau, incluant l’applicatif minimal (dont une suite bureautique) ce qui n’est pas le cas chez Microsoft, multipliant les redémarrages (idem pour les MAJ mensuelles) limités a 1 seul côté Linux, voir aucun si on utilise la netinstall propre à Debian (iso minimaliste qui va tirer, via le réseau, une distribution totalement à jour dès l’installation, avec juste qq choix de localisation/bureaux/services de base): Là sur une machine avec un SSD NVME et sur un réseau d’entreprise qui dépote je suis tombé sous les 10mn et au boot initial tout est là, fonctionnel et à jour!

      En face, on dépasse le plus souvent la 1/2 journée si on part d’une iso de plus de 6 mois: Le processus d’upgrade incrémental/patch binaire, dans un modèle de compatibilité de binaire et non de sources, oblige en réalité à se retaper quasiment toutes les MAJ du 2nd mardi du mois passé l’install initial.

      Et à l’usage, tout est à l’avenant hélas… Je dirais qu’au point ou ils en sont, plutôt que de proposer du Linux dans Windows à travers le WSL ils devraient faire l’inverse: Laisser tomber leur tas de merde avec encore du code de 1980 dedans (crédo de compatibilité de binaire oblige) pour faire une distribution Linux avec leur look/bureau, y porter la suite office pour ceux qui en voudront (avant le SAAS complet)… et contribuer au projet WINE pour faire tourner un maximum de l’applicatif historique ou métier (impossible à porter car on en a souvent perdu les sources depuis longtemps) sur lequel compte encore nombre de clients fidèles car avant tout obligés.

      • Avekoucenzeh dit :

        L’adverbe « voire » (avec son e final) convient pour dire « et même », mais pas le verbe « voir », qui n’a pas cette signification.

        Les redémarrages limités a 1 seul côté Linux, voire aucun si on utilise…

  25. cavaille dit :

    Tant que les utilisateurs finaux (administration/entreprise) ne voudront pas payer directement/indirectement le monde du libre, a la hauteur des gains apportés, les entreprises du type Microsoft, et autres existeront.
    Elles capterons indirectement le travail des uns en fournissant un service fermé qui le revendront plus cher (indirectement).

    Un exemple,NTP ( network Time protocol), le type qui a pondu cette brique logiciel vient de mourir
    recemment.
    Sans elle de synchronisation entre serveurs, la totalité d’Internet , mobile ne pourrait fonctionner.

    Cette personne est-elle morte riche ?

  26. Fred And Co dit :

    Et toute les entreprises américaine de la défense comme Boeing et Lockeed Martin qui utilisent les logiciels Dassault Système et dont la société Française héberge également les données, ont en parle ?. Combien d’autres entreprises civils ou militaires dans le même cas de par le monde ? comme peut-être Migoyan Gouravitch ,ou Sukhoi avant le conflit en Ukraine ?. Les avions Chinois seraient également concernés comme tout fabricant d’avion dans le monde. Le méchant Dassault va t’il lire et pirater les données de tout ces concurrents ?. Les Américains n’avait il pas entièrement confié le système de combat gérant le F- 22 à un code crée par un Français ?. Mais l’histoire est peut-être fausse ?. Par ailleurs ils n’y a pas très longtemps la CIA et la NSA pleuraient publiquement car le moindre logiciel de cryptage civil les mettaient en grande difficultés. Il faut peut-être cesser de prendre tous nos décideurs pour des abrutis fini.
    Saviez vous que durant la guerre froide certaines pièces des missiles stratégiques américains étaient d’origine Russe, et qu’inversement certaines pièces des missiles Russe étaient Américaines. La souveraineté complète et total est elle seulement possible ?.

    • État civil dit :

      Un entrepreneur civil, une entreprise civile.
      Des entrepreneurs civils, des entreprises civiles.

    • farragut dit :

      @Fred And Co
      Ne confondons pas Dassault Systèmes et Dassault (Aviation), merci…
      Quant à la Gendarmerie Nationale, qui utilise allègrement les logiciels et les bases de signature de fichiers du FBI pour pénétrer les systèmes informatiques des utilisateurs français, c’est assez logique pour eux, depuis le 16 juillet 1942, d’exécuter les ordres des puissances étrangères…
      Pour la Police Nationale, qui utilise depuis 2015 les logiciels israéliens de reconnaissance faciale sans accord du Parlement (mais qui se soucie encore de la « démocratie » en France ?), heureusement, elle peut compter sur Gérald pour persuader les citoyens « qu’à titre personnel, il est contre l’utilisation de la reconnaissance faciale ». 😉
      https://www.youtube.com/watch?v=NWudjvxJw24&pp=ygUSZ29ndWV0dGVzIGRhcm1hbmlu

      La seule bonne nouvelle, c’est que Darmanin n’a pas remplacé Borne.

  27. VinceToto dit :

    « Évidemment, le ministère des Armées prend toutes les précautions possibles pour éviter tout risque d’espionnage »
    Perso, je part du principe que tout ce qu’il y a sur le PC Windows que j’utilise peut être espionné, idem pour les serveurs Linux que je peut utiliser. Après, il existe « peut-être » des consoles, matériaux, réseaux et serveurs utilisant d’autres systèmes d’exploitation beaucoup plus sécurisés. Les astuces sous Windows, Linux pour essayer d’avoir du sécurisé? Heu… Dans les grosses boites, il vaut mieux partir du principe qu’il y aura forcément espionnage et mettre en place les détecteurs de potentiels espionnages, fuites de données et une identification obligatoire fiable de l’utilisateur voulant y accéder (entre autres, chaque document à une marque cachée, même imprimé, pour chaque utilisateur, même les admins sécurité).

    • farragut dit :

      @VinceToto
      L’espionnage est une chose, la neutralisation temporaire d’un concurrent (par chiffrement des données ET des sauvegardes) en est une autre !
      Et les « grosses boites » sont souvent victimes de l’aveuglement de leurs directeurs de SSI, qui partent du principe que le Si est audité par l’ANSSI en France pour se soustraire aux exigences d’auditabilité de leurs processus (exigé pour obtenir la certification ISO 9001 de l’entreprise dans sa globalité).
      Moyennant quoi, il faut plus de six mois pour rétablir le fonctionnement d’un site touché par un chiffrement massif, genre ransomware des hopitaux français, mais sans demande de rançon, la neutralisation d’une chaine de production d’un compétiteur français étant l’objectif final…

      Et ce n’est pas faute de prévenir les D(G)SI ou les responsables de la SSI que ce n’est pas tant la sauvegarde qu’il faut réaliser, que de vérifier régulièrement que les bandes sont bien lisibles, et que les restaurations sont bien possibles !
      En espionnage, il y a la notion « d’auto-aveuglement » des décideurs, qui se croyent invulnérables (relire l’ouvrage ancien, mais toujours d’actualité, « Espionnage: Histoire et Méthodes »).
      https://www.amazon.fr/LEspionnage-histoires-m%C3%A9thodes-Jean-Pierre-Alem/dp/2702501753

      Pour ce qui est de la polémique sur les systèmes d’exploitation, il vaut mieux vérifier AUSSI les actions des opcodes « cachés » des processeurs US (ou chinois, ou des IP implantées dans des FPGA), décrits dans les videos Youtube Defcon déjà citées dans les commentaires précédents.

      Quand on pense qu’un responsable de Alcatel, à qui on avait proposé une architecture sûre de fonctionnement (à base de domaines de protection implémentés par matériel et par microprogramme) issue de travaux financées par l’ADI (Agence de l’Informatique, du temps de Miterrand) avait rétorqué « qu’il attendrait la sortie commerciale de l’Intel iAPX432 pour déployer » (ces principes de sécurité), on mesure la valeur des décideurs de l’industrie des télécoms de l’époque. Pas étonnant que ces boîtes, comme Bull (ou Atos, son repreneur) aient disparu, ou soient en passe de disparaitre.

      Pour la petite histoire, la première formation que j’ai suivie chez Bull, décrivait la conception et la réalisation du système GCOS8, machine à domaines (intolérance aux fautes à l’exécution) que Honeywell avait développée entretemps ! C’est ce système que les utilisateurs des administrations fédérales US ont conservé, quand Honeywell a vendu sa division informatique pour se rencentrer sur son métier de fournisseur du domaine aérospatial. Et c’est Honeywell, pas Bull, qui a développé le premier compilateur Ada (pour le DoD), langage fortement typé (intolérance aux fautes à la conception) inventé en France par Jean Ichbiah (décédé en 2007).
      L’architecture à domaines et le langage Ada n’ont pas été retenus par Bull pour ses gammes DPS7/GCOS7, d’où son sort quelques années plus tard…
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ichbiah
      https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-deces-de-l-inventeur-du-langage-ada-jean-ichbiah-21980.html

      Les « grosses » boîtes peuvent aussi disparaitre du fait des mauvais choix de leurs « décideurs », lors des points de bifurcation, comme on dit dans la Théorie des Catastrophes. Et c’est tant mieux!

      Comme disait un VP de Motorola, « La QUALITE n’est pas une mesure du PRODUIT, c’est une mesure de l’ORGANISATION ».

    • haha dit :

      il est même certain que les postes PC windows sont espionnés. C’est dans l’ADN de la techno américaine d’espionner les PC.

  28. Félix GARCIA dit :

    « Cloud souverain – Géopolitique de la data – Benjamin Bayart à USI »
    https://www.youtube.com/watch?v=b1iXIZ71Hek
    « Benjamin Bayart – Sous le capot du cloud souverain »
    https://www.youtube.com/watch?v=a5s_I00kuQU

  29. GILL BATES dit :

    Si un Français était capable de créer une « Francesoft » il y a longtemps qu’il l’aurait fait et qu’il serait milliardaire.

    • Thierry le plus ancien dit :

      on peut même pas dire qu’il y a eu une tentative puisque la France a résolument tourné le dos à toute l’industrie informatique dès le début, vu qu’elle l’a perçu comme une concurrence à son minitel faible capacité que l’internet aura effacé.

      C’est comme pour les smartphones y’a eu des tentatives artisanale de faire du low cost sans succès, mais personne dans l’industrie française dérapante jusqu’en Aise n’a misé un centime dessus…

      Quel manque de flair ! et de talents… chez nous les apprentis Bill Gates se font tirer l’oreille par l’état pour aller bosser comme manutentionnaire chez Amazon.

      • farragut dit :

        @Thierry le plus ancien
        Et dire que le principe de la communication par paquets (datagramme) a été mis en oeuvre en premier en 1973 dans le réseau Cyclades par un Français (Louis Pouzin) !
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Datagramme
        C’est ce principe qui a été repris dans les protocoles IP et TCP, et même dans les communications par téléphone (VoIP)…

    • Poulie d'or dit :

      Par exemple : Proxomitron 2, sur PC, décrypte tout le trafic à la volée.

      De plus.. Dire que tout est crypté est une aberration. Microsoft n’a tout simplement qu’à attendre que les données arrivent en clair dans ses logiciels..
      Vous n’allez faire croire à personne que les données s’affichent cryptées dans Excel !
      C’est à ce moment là que Microsoft les pique.
      Y en a un qui a tenté de nous avertir… Il est en prison : Assange.

      On avait Linux Mandriva, puis Mageia en France. ‘Leader à l’époque… C’est sûr que, eux, ils n’offraient pas des portables Surface…

    • Vinz dit :

      BeOS, de Jean-Louis Gassée. Ca date un peu…

    • eomerencolere dit :

      avec un raisonnement de vieux *** pareil, autant pas se lever..
      tout est possible et à notre portée. encore faut il que les ‘décideurs’ arrêtent d’être aussi incompétents, pour ne pas dire complices.

      • Gill Bates dit :

        Vous avez très intelligemment raison ! Il est urgent que les « décideurs » imposent aux Français d’inventer (de préférence avant les concurrents…) des trucs, machins, choses pour devenir milliardaires. Mais, je suis évidemment d’accord de vous acheter ce que votre génie personnel a engendré. C’est quoi ?

    • Prof de physique dit :

      Ce n’est pas du tout l’enjeu.
      Linux est omniprésent, même si vous ne vous en appercevez pas. Les « box » internet , les serveur qui hébergent les sites web, et beaucoup d’autres machines sont sous Linux, mais linux est libre, ce qui signifie qu’il bénéficie de 4 libertés.
      https://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html#four-freedoms
      http://www.apitux.org/index.php?2005/06/01/46-les-quatres-libertes-fondamentales-du-logiciel-libre

      la liberté d’utiliser le logiciel
      la liberté de copier le logiciel
      la liberté d’étudier le logiciel
      la liberté de modifier le logiciel et de redistribuer les versions modifiées

      On est pas dans un modèle d’avidité et d’argent roi, de contrôle et d’emprise sur les gens, mais de liberté et d’entraide.

      Même dans une optique purement affairiste, la niche étant prise, et pour des question de différence de taille de marché entre les USA et la France, votre remarque montre que vous devez encore creuser le sujet.
      Cela montre aussi que vous avez plus la mentalité de quelq’un qui sort d’une école de commerce-gestion que la mentalité et la culture d’un ingénieur informaticien.
      mais il faut de tout pour faire un monde.

      • PK dit :

        Toute cette diatribe n’intéresse que les barbus.

        Pour parler Logiciel Libre à une entreprise, il faut présenter d’autres avantages :

        – ouverture du code
        – pérennité du code
        – indépendance du fournisseur/souveraineté totale
        – adaptation totale
        – sécurité plus grande
        – robustesse supérieure
        – coût analogue, voire inférieur sur la durée
        – etc.

        En gros, vous pouvez vous tailler un système sur mesure, qui sera supporté ad vitam æternam par la communauté, moyennant quelques conditions (notamment d’ouvrir votre propre code).

        Dans le cas de l’État, une distribution maison ne serait pas forcément une bonne idée (duplication des efforts qui conduit généralement à des ennuis). Reprendre une distribution connue, robuste et participer serait bien plus performant.

        En revanche, participer, voire créer des logiciels maison et intéressant les Français en les rendant communautaires pourrait permettre de « franciser » la distribution en la mettant en phase avec les besoins de l’administration et des Français.

        Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet.

  30. Thierry le plus ancien dit :

    Les logiciels libre ne sont pas exempt de faille de sécurité et par rapport à Microsoft qui fait des correctifs permanent c’est même bien pire et fait la joie des hackers car le temps de travail consacré (et les dépenses pour Microsoft) ne sont carrément pas dans le même registre que pour les autres logiciels libre

    A partir du moment ou le cryptage est fiable, alors peu importe si des données sont lu mais non déchiffrés par de spirates, c’est sur le cryptage qu’il faut faire la différence et qui doit être inviolable

    c’est la solution la moins onéreuse et aussi la plus fiable.

    • haha dit :

      exact, un logiciel libre n’est pas un logiciel prouvé sans faille. D’ailleurs, le fait d’avoir son code source à libre disposition permet à des pirates de détecter les failles plus rapidement qu’un logiciel en binaire

  31. Debian dit :

    Reste que les grands operateurs, de type Dassault systeme, Thales, utilisent des langages et des architectures proprietaires de la famille linux/unix.
    Quid des OS et outils logiciels qui sont utilises pour des Rafales et tous les equipementsde la chaine digitale operationnelle

  32. Nexterience dit :

    Les russes utilisent quoi?

    • PK dit :

      Ils viennent de forker une distribution Linux et ont fait de même avec Android pour les téléphones. Ils prévoient de sortir le tout d’ici 2 ans.

      À mon avis, c’est une idée moyenne : cf. mon post précédent.

  33. Anonyme dit :

    en bref: « On a toujours eu la flemme de le faire et on a toujours la flemme »

  34. Nexterience dit :

    Le traumatisme du logiciel Louvois est encours récent. Cela peut rendre l’armée frileuse à un gros changement.

  35. Jean Denis dit :

    Il y a belle lurette que la France a abandonné toute velléité de souveraineté, et s’est gentiment alignée dans la petite troupe des suiveurs de l’Amérique .
    La question de Microsoft est donc particulièrement superflue. La collecte de toutes nos données fait partie du package de l’alliance intime avec les USA. Alliance, en l’occurrence, implique soumission , transmission totale et accès illimité. C’est inclus dans le forfait « OTAN-UE »

  36. lym dit :

    Sauf que les systèmes d’exploitation intelligemment conçus existaient bien avant le DOS.
    Probable qu’IBM conscient qu’en qq courtes années son standard ouvert PC rattraperait son juteux marché de la station de travail Unix a décidé du pire choix afin de retarder l’échéance. Ce qui fut le cas pendant 20 ans, car après la première moitié de la décennie 2000 fini les stations Sun/HP avec leurs Unices. Partout des PC de course sous Linux les ont progressivement remplacé pour le travail sérieux. Laissant bureautique et jeu a Windows…

    • haha dit :

      Oui Unix existe bien avant le MS DOS sur PC. Mais le PC coute 3 à 10 fois fois moins cher qu’une station Unix.

      • lym dit :

        Les stations sous des Unices de la marque (Sun/Solaris, HP/HP-Unix…), cela n’existe plus depuis une quinzaine d’années: C’est des PC sous Linux, ce que je disais .

        En choisissant le DOS pour son standard ouvert PC, IBM était probablement très conscient qu’il aurait vu sa diffusion prévisible le potentiel de rattraper matériellement ses stations (suffisait d’un processeur gérant la mémoire virtuelle pour implémenter proprement du multitâche et d’une carte réseau): Il fallait donc retarder l’échéance en bridant le PC avec un OS d’attardé face à des Unices déjà multitâches/multi-utilisateurs et traversés par la pile réseau qui existaient depuis plus de 10 ans quand le 1er PC est arrivé en 1981. 10 ans plus tard, un certain Linus Torvalds a commencé à menacer l’affaire et avec 10 ans de plus, les industriels y sont graduellement allés.

        IBM en choisissant Microsoft aura gagné 20 ans de juteux business station de travail. C’était probablement le but.

  37. XRenaux dit :

    On ne fait plus confiance au suzerain américain qui, par le truchement de l’OTAN, que nous avons rejoint librement, nous pousse vaillamment, avec les allemands, à une guerre « proxi » contre les russes ?

  38. Prof de physique dit :

    J’ai appris que pour la dernière version de Windows, les droits d’administration (le compte root en langage linuxien) sont détenus à distance par Microsoft.
    Si cela est vrai, alors il ne faut en aucun cas utiliser ce système opérationnel.

    • al.DARAE dit :

      Oui, le « superUser » est microsoft!!! Et comme chaque machine en plus a un identifiant unique planqué dans la machine , on sait qui c’est … ce qui fait qu’en plus quand les données sont « pompées » elles sont « watermakées » pour savoir qui, quoi, où ,comment (qqoqc!)!. pendant un temps je pensais que tout ou partie du watermark etait le « seed » du chiffrement… bref , encoreune fois, si on veut garder ses petits trésors, on ne met pas la clef sous le paillasson , à l’entrée! faut sortir d’uneecole de commerce et etre un sacré niais pour fauire confiance à un PC ou a un Apple, ou mieux à son smartphone chinois…

  39. HenriDeath dit :

    Quid des infrastructures en full Cisco ? On ne parle jamais des infrastructures réseaux. Cisco/NSA/CIA, même enseigne.

    • Marco31 dit :

      et les sécurisations Palo Alto qui gèrent les accès des entreprises ? c’est plus particulièrement vrai chez les petits fournisseurs et sous-traitants dont les SSI sont remplies de « Microsoft Certified System Engineer » dont aucun n’a l’a moindre formation de base « system engineer ».
      Inutile d’aller attaquer les grands comptes, on récupère aux interfaces et chez les fournisseurs sous O365.

    • farragut dit :

      @HenriDeath
      Pour votre question, la réponse est « CALEA » (Communication Assistance for Law Enforcement Act) !
      https://www.fcc.gov/calea
      https://en.wikipedia.org/wiki/Communications_Assistance_for_Law_Enforcement_Act

      Cette loi américaine de 1994 impose aux fournisseurs de matériels de communication de mettre à disposition du FBI (ou depuis 2004, de toute autre agence gouvernementale à 3 lettres , genre United States Department of Justice (DOJ), Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms, and Explosives (ATF), Federal Bureau of Investigation (FBI), and Drug Enforcement Administration (DEA) ) un moyen d’accès aux routeurs, y compris AVANT chiffrement éventuel…
      Tout matériel sortant des US doit être « CALEA compliant ».
      Tant pis pour la souveraineté des entreprises utilisatrices.
      Un peu comme les équipement serveurs de communication HUAWEI chinois, que Orange voulait utiliser pour son réseau…

      Ceci est la beauté du PATRIOT Act, qui s’applique de façon globale (« extraterritorialité ») à la planète entière (et je suppose, à l’espace proche et profond !). 😉

  40. BARTHELEMY dit :

    Bravo à Felix Garcia, c’est la contribution la moins bête de tous les commentaires laissés sur le sujet.
    Savoir si l’OS déployé sur les postes de travail est un Linux ou un Windows est une question qui date du début des années 2000. Franchement le problème n’est pas là. La problématique pour la Défense et pour le régalien en général c’est la mise en place d’un cloud souverain qui ne soit pas Amazon web services, GoogleCloud ou Microsoft Azure.

  41. Vincent dit :

    Surpris que personne ici n’évoque le fait que l’utilisation par la Défense de Microsoft Windows est tout simplement une exigence de l’OTAN !
    Le vrai piège n’est donc pas Windows…

  42. al.DARAE dit :

    Cisco? l’est le bureau du sheriff dans la maison!

  43. vrai_chasseur dit :

    Préoccupation légitime des députés mais ils sont en retard d’une guerre.
    Le plus important n’est pas le logiciel mais la donnée : c’est elle le but de l’espionnage.
    Et aujourd’hui on y accède préférentiellement par les infrastructures réseau, que la donnée soit produite en amont par des logiciels souverains ou non.
    Citons pêle-mêle :
    – les routeurs, dont les plus vendus, ceux de Cisco avaient été piratés en leur temps par Huawei pour faire ses propres routeurs, et depuis les specs des mises à jour de CiscoOS circulent sur le DarkWeb
    – les concentrateurs de réseau et de trafic, les places d’échange de trafic IP (les IPX)
    – les photocopieurs, imprimantes, scanners etc, dont les liens avec le reste de l’infrastructure est du niveau de sécurité wifi ou bluetooth standard -pas la peine de s’échiner à pirater un fichier bureautique via backdoor de Crosoft, il suffit de capter le flux de son impression (le bête fichier postscript) à partir du cybercafé au coin de la rue-
    – les prises CPL -on récupère les données dans le tableau électrique au sous-sol des immeubles-
    – le corniaud en voyage d’affaires qui laisse son PC professionnel dans sa chambre d’hôtel
    – l’employé de la société sous-traitante de nettoyage des bureaux, assermenté mais payé au SMIC et qui va laisser son badge d’accès pendant 2 h pour 1000€ en cash
    – etc etc…
    Bref, le vrai sujet c’est la donnée, sa valorisation et sa protection.
    Le reste c’est pour Hollywood ou les complotistes.

    Devinette pour les initiés :
    Aujourd’hui la totalité du trafic international Internet de et vers la Russie est géré par une seule société, privée, d’infrastructures Telecom. Et cette société n’est pas russe.

    • farragut dit :

      @vrai_chasseur
      Espionnage certes, mais sabotage des entreprises concurrentes et de leurs moyens de production aussi (voir commentaire plus haut) !
      Considérer aussi que les attaques sur les SI des hopitaux français sont aussi de la guerre hybride, histoire de montrer au « compétiteur » français que si les exercices Poker sont impressionnants, la (re-)mise à zéro du système hospitalier de la France peut l’être aussi…
      Petit message en passant, au cas où une attaque par coronavirus « avec augmentation de fonction » ne serait pas suffisante. 😉

    • haha dit :

      et sans oublier les claviers et les souris: le système gère les périphériques, et peut a accéder à toutes les touches appuyées sur le clavier, et les mouvements de souris.

  44. DIRISIEN dit :

    Astra Linux

  45. JILI dit :

    Hé, ils font bien mieux car ils arrivent à lire sur WhatsApp, alors que logiquement c’est impossible, tout comme ne parlons même pas des possibilités d’accès qu’auront les impôts sur quasiment tous les divers sites, et même sur celui des banques où légalement aujourd’hui, ils n’ont pas le droit d’accès. Pauvres contribuables, les impôts vont leurs rappeler que  » « l’Argent ne fait pas le Bonheur « !

  46. JILI dit :

    Qu’ils arrêtent de nous fatiguer, et tout comme l’Europe est en train d’avoir un réseau de satellites plus que conséquent, qu’enfin on règle définitivement ce problème car chez nous, il y a toutes les têtes qu’il faut pour réaliser un réseau informatique internet et autres plus que performant, et pour cela il suffit de donner les moyens à nos scientifiques, et surtout de faire revenir ceux qui travaillent dans la Silicone Valley, et y font un travail prestigieux pour les grosses entreprises américaines. Par contre à leur arrivée, il sera hors de question de laisser des bureaucrates et des technocrates de chez nous mettre leur nez dans cette affaire , car ce sont eux qui sont responsables de nos déboires dans de nombreuses activités où nous excellions avant. Bref, les très bons rentrent au bercail, et on fout nos »Guignols » dehors!

  47. kazimir dit :

    La DIRISI fait bizarrement tout ce qu’il faut pour que l’armée (comme une grosse partie de l’administration en France) soit piégée avec les produits made in USA ! (probablement infiltrée par nos aimables « alliés » Otaniens de la CIA à Balard…) ! La Corée du Nord comme la Chine utilisent efficacement un dérivé « maison » de Unix-Linux et la Russie aussi n’a pas tarder pour évacuer tous les logiciels US… Donc quand on veut c’est possible !

  48. Airgun 21 dit :

    pourquoi l’État français aurait-il des états d’âme brusquement ? Il accepte de se faire piller toute sa communion publique et privée par tous les moyens américains possibles y compris le réseau Echelon, il utilise des matériels américains jusqu’au cœur des systèmes de la dissuasion nucléaire,et il est la plupart du temps sous commandement américain à travers l’OTAN,, pour des opérations qui sont initiées et chapeautées par les Américains… il ne faut pas essayer de faire la chochotte après des décennies de soumission totale et des portes grandes ouvertes sur tous nos secrets d’État

  49. haha dit :

    Une petite leçon de système à madame la ministre: il est vrai qu’en chiffrant les données sur les disques et dans les communications, cela réduit le risque d’espionnage.
    Par contre, madame la ministrère, permettez moi de vous rappeler que tout système d’exploitation (comme windows) gère tous les périphériques matériels, comme le clavier. Ainsi, toute touche appuyée sur le clavier est intercepté par les couches basses du système d’exploitation, qui peut en faire ce qu’il faut… Ce fut même mon premier projet système lorsque j’étais encore jeune et rempli d’espoir. Windows peut capter toutes les touches tapées par nos généraux et colonels, mots de passes compris, et mails envoyées à leurs maitresses aussi !

  50. LD dit :

    Un des avantages du libre à la Gendarmerie, c’est que çà permet d’éviter, ou de limiter fortement, le piège des nouvelles versions de logiciels ou de systèmes d’exploitation non-compatible avec les matériels existants, avec ensuite un choix cornélien : soit poubelliser des stations et des serveurs parfaitement fonctionnels mais pas compatibles avec le nouvel OS ou les nouvelles applications, soit tolérer une foultitudes de versions d’OS et/ou d’applications dispersées sur le terrain. Une organisation comme la gendarmerie ou l’armée a besoin d’un certain nombre de stations et/ou de serveurs peu utilisés, installés dans des sites d’importance secondaire, mais très utiles ou indispensable le jour où on en a besoin. Concernant les armes ou les véhicules, l’usage est d’utiliser pour çà des matériels anciens, dépassés « en première ligne » mais encore utilisables ailleurs. Avec des OS et/ou des logiciels du commerce, utiliser des ordinateurs un peu ancien impose généralement d’utiliser des OS ou des applications idem, ce qui pose d’énormes problèmes d’échange de fichiers, de formation des utilisateurs, de gestion du parc etc. Le logiciel libre résout très largement ce problème, ce qui permet de mettre en place des stations là où çà ne serait pas justifié si on les payait le prix normal (amélioration du service…) et de réduire les coûts matériels.

  51. nicolash dit :

    Les Linux, BSD, mais aussi BeOS et ses dérivés, Android AOSP (OK. un Linux…), ou mieux encore, rien du tout ou presque avec zéro OS sur la machine et revenir au terminal (Minitel) comme ChromeOS (qu’ont choisi Airbus ou Veolia par exemple): un Chromium OS c’est la base libre de Chrome sur le noyau,libre, Linux,  »et voilà ! »: ultra léger, sécurisé, zéro virus ni données dans un PC ou disque volable, tout sur serveur (national)…Linux évidemment (ou mieux, BSD, plus sûr). Et en plus n’ayant qu’à afficher l’image écran le PC peut être un vieux, économies de hardware.
    Allez mieux encore, dehors Intel et AMD, ARM étant anglais ou mieux, RISC-V étant libre, on fait un terminal low-cost. RiscOS ressort du tiroir, il a aussi RDP (Remote Desktop Protocol) pour accéder et afficher l’écran d’un logiciel qui tourne sur un serveur distant. Sur un Raspberry Pi (libre…) à 9€, qui dit mieux?

    Et si on sait utiliser MS Office, on sait utiliser Libre Office ou mieux, OnlyOffice, européen.

    Thierry Breton, commissaire européen qui s’y connait plus que nos députés, peut pousser a lancer enfin cette initiative avec bien plus de moyens qu’une France seule, avec sa patronne allemande dont le pays est plus riche (et les allemands sont en pointe dans le libre, Munich s’est équipée en GNU/Linux, NextCloud et autres gros softs viennent de chez eux etc.)

    Penser  »OS » et  »PC » est une absurdité dépassée. On ne doit plus rien mettre dans une machine qui tient sur une table que la société de ménage externalisée nettoie chaque jour! L’écosystème, de la puce (CPU etc.) et câbles et SSD jusqu’au soft doivent être européens et en endroit sûr : un cloud européen (pas forcément français ) sûr (Thalès et Dassault Systèmes en proposent, voir l’excellente interview de Bernard Charlès, https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/avec-l-intelligence-artificielle-l-industrie-est-a-l-aube-d-une-nouvelle-renaissance-bernard-charles-president-de-dassault-systemes-988321.html)

    Et perso, si on en profitait pour abandonner la  » bureautique  » à la Microsoft, qui est tout sauf de l’informatique, on améliorerait la productivité de tous: un Odoo, ERP libre et européen en python donc facile à adapter, leader mondial, offre un potentiel de collaboration bien plus grand que ces &€! fichiers emails et PDF.

    ARM, Linux, Debian, le Web et HTML, Mozilla, NextCloud, OnlyOffice, Odoo, OVH, et j’en passe: on a tout en Europe pour faire un écosystème souverain européen. Allo Thierry (Breton)?