Pour l’amiral Vaujour, la Marine nationale doit réfléchir sur sa « capacité à user l’adversaire »

Si leur contre-offensive n’a pas produit les effets escomptés sur la ligne de front, les forces ukrainiennes, malgré des moyens navals très limités, ont cependant réussi à contrarier les mouvements de la marine russe en mer Noire. Au-delà de la perte du croiseur Moskva, en avril 2022, celle-ci a été mise sous une pression constante, ses installations en Crimée et ses navires ayant été régulièrement visés par des munitions téléopérées et des drones navals.

Ces actions ont été complétées par des frappes de missiles de croisière SCALP/Storm Shadow [l’une d’elles, menée contre un chantier naval, a détruit le sous-marin Rostov-sur-le-Don et le navire de débarquement « Minsk »] ainsi que par des opérations spéciales. Étant dans l’impossibilité de se renforcer et remplacer ses unités perdues, en raison du blocage des détroits reliant la mer Noire à la Méditerranée, la marine russe a dû transférer une partie de ses moyens de Sébastopol vers Novorossiïsk.

« Les drones mettent l’ennemi sous pression parce qu’il ne se sent plus en sécurité nulle part, ni en mer ni dans ses ports », avait expliqué l’amiral Oleksiy Neïjpapa, le chef de la marine ukrainienne, dans les pages du Wall Street Journal, en septembre. Et il n’était alors pas question de s’arrêter en si bon chemin. « Pour assurer notre sécurité, aujourd’hui comme demain, la défense de nos côtes doit débuter sur les côtes de l’ennemi. C’est une approche que nous essayons de mettre en place pas à pas », avait-il en effet ajouté.

Avant la guerre en Ukraine, les rebelles yéménites [les Houthis, soutenus par l’Iran], avaient aussi eu recours à des embarcations chargées d’explosifs et pilotées à distance ainsi qu’à des missiles pour viser les navires d’une coalition alors dirigée par l’Arabie Saoudite. Non sans succès, d’ailleurs, une frégate saoudienne et un navire logistique émirien ayant été gravement touchés en 2016/17. En outre, ces dernières semaines, avec le conflit entre Israël et le Hamas en toile de fond, les « destroyers » américains ont détruit plusieurs munitions téléopérées qui, lancées depuis le Yémen, leur étaient sans doute destinées [le Pentagone est prudent sur ce point].

Quoi qu’il en soit, le retour d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine nourrit les réflexions au sujet des capacités à développer dans l’avenir. « C’est un conflit qui s’ancre dans la durée. Il pose aux Ukrainiens la question du rapport entre l’usure et la décision », a ainsi relevé l’amiral Nicolas Vaujour, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une récente audition au Sénat.

« L’exemple, c’est le drone qui ne coûte presque rien, mais qui vient saturer, ‘user’ la défense aérienne de l’adversaire. Si la question nous était posée, il nous faudrait réfléchir à notre capacité à durer et à user un adversaire », a-t-il poursuivi. Or, « aujourd’hui, nous avons essentiellement misé sur des armes de décision », a-t-il souligné.

Aussi, pour l’amiral Vaujour, la « vraie question est aussi de disposer d’armes d’usure capables d’épuiser un adversaire, de le fatiguer, de façon à déployer nos armes de décision au moment opportun pour remporter la victoire ». Et ce conclure : « Usure et décision : l’un ne va pas sans l’autre. Il y a probablement un nouvel équilibre à trouver de ce point de vue ».

De telles réflexions sont en cours, depuis déjà un certain temps, dans d’autres pays, comme en Chine, aux États-Unis, en Israël et en Turquie [avec, par exemple, le drone de surface Ulaq]. Ces derniers ont d’ailleurs lancé des programmes en ce sens. En France, un tel mouvement est pour l’instant assez timide, avec seulement trois projets sur le point de se concrétiser, à savoir le Système de drone aérien pour la Marine, le Système de mini-drones de la Marine et le Système de lutte anti-mine marines futur.

Un quatrième, plus en phase avec les armes « d’usure » évoquées par l’amiral Vaujour, a fait l’objet d’une expérimentation lors de l’exercice Orion. Basé sur une technologie développée par l’entreprise Arkeocean, il vise à mettre au point un système d’essaims de drones sous-marins pour « neutraliser » un navire de guerre.

Dans un autre registre [sans doute pas si éloigné], le projet UCUV [pour Unmanned Combat Underwater Vehicles] est en phase d’étude. « Le drone océanique est par exemple une vraie question. Va-t-il permettre de mieux protéger les côtes? S’agira-t-il d’un drone projeté? Jusqu’à quel point est-il capable de pister un sous-marin ? Peut-il rendre compte? Comment le recharger? Lui faut-il une arme? Les démonstrateurs vont nous aider à répondre à ces questions », a d’ailleurs confié l’amiral Vaujour à son sujet.

Cela étant, une note de l’Institut français des relations internationales [IFRI], publiée en août 2022 [.pdf], avait plaidé en faveur de la « dronisation » de la Royale.

« Les contraintes pesant sur la Marine nationale font du drone une solution pertinente. Dotée de moyens limités, [elle] ne pourra pas maintenir son format actuel à moins d’une impulsion budgétaire conséquente. Le renouvellement de la dissuasion nucléaire absorbe une part croissante des crédits à laquelle s’ajoutera bientôt le renouvellement des capacités aéronavales. Le nombre d’unités de premier rang, déjà limité, sera alors difficile à maintenir tandis que le coût des navires ne cesse d’augmenter. Plus complexes, ces bâtiments seront également plus difficiles à remplacer en cas de perte au combat, la production d’un navire moderne et l’entraînement d’un équipage prenant plusieurs années », avait développé Léo Péria-Peigné, son auteur.

Seulement, parmi les obstacles éventuels à cette « dronisation », le chercheur avait cité « l’appréhension d’un déclassement […] si la Marine nationale était contrainte de recourir à des armes ‘asymétriques’ moins prestigieuses que des navires traditionnels » ainsi que la crainte du « retour d’une ‘flotte d’échantillons’, composée de prototypes conçus sans cohérence stratégique autre que de soutenir l’industrie française ». A priori, l’amiral Vaujour est prêt à ouvrir le débat.

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41 contributions

  1. Félix GARCIA dit :

    Quelques idées pour user et durer :

    — Des LMP (Lanceur Modulaire Polyvalent), des HELMA-P, et des E-TRAP sur l’ensemble de nos navires de surface.
    Des MU90 (notamment comme future « protection active » contre les torpilles) et des RAPIDFire là où c’est possible.
    Retour des grenades sous-marines tirées en salves contre les essaims sous-marins.

    — LARS (Launch And Recovery System) sur les unités de surface qui pourraient accueillir et recharger les drones

    — SMX 31 E (ou autres concepts de sous-marins à équipage réduit et conçus nativement pour déployer des drones)

    — Drones déployés depuis les côtes : Sterenn Du, DSMO, D19, D2i …

    — Porte-drones basés sur la classe Mistral.
    Avec atelier et soute à munitions à la place de l’hôpital, un PC et des antennes adaptés au pilotage des drones, ainsi qu’un pont adapté pour les drones à voilure fixe.
    Disposant d’un LARS (Launch And Recovery System) pour récupérer les drones navals en pleine mer, même agitée.
    Des drones aériens au-dessus : AAROK, VSR700, MTO …
    Des drones navals en-dessous : DSMO, D2i, D19; Sterenn Du, SLAM-F, PROTEUS, équivalents des drones de surface ukrainiens (reco et attaque) …

    — Caïman Marine ou Caracal dédiés au déploiement et à la récupération de drones navals (de surface et sous-marins)
    Hélicoptère dédié aux drones qui pourraient être déployés sur les porte-drones.
    Avec capacité de transport sous élingue, et capacité de déploiement depuis la soute (porte arrière ou latérale pour le Caïman, ou latérale pour le Caracal).

    — Un navire de transport à radier inondable pour y mettre, en fonction des missions :
    • des EDA-S/R (pour appuyer les PHA)
    • des équivalents des CB90 (combat littoral et fluvial)
    • des véhicules amphibies (VBL/VBAE, VBCI amphibies …)
    • ou des drones navals, de surface et sous-marins.

    — Navire lanceur de MTO type Shahed 136 (avec ailes rhomboïdes/rhomboïdales, type RAIJIN).

    — Quelques MSV de Kership pour le concept ravitailleur-ravitaillé avec les drones à la mer.
    « Kership : un navire spécialement conçu pour déployer des drones marins »
    https://www.meretmarine.com/fr/defense/kership-un-navire-specialement-concu-pour-deployer-des-drones-marins

    — Des AAROK déployés en nombre .

    — Des BalMan déployés en nombre.

    — Cabri G2/G4 pour les côtes

    — Hydravions (à partir de la Frégate-F100 de Hynaero ?) pour déployer et récupérer des drones.

    — Déploiement de drones navals par A400M (ralentis par des parachutes ? mis dans des planeurs en carton et freinés par parachutes ?)

    • Un vieux prof dit :

      Je ne sais pas à qui vous destinez ces « idées » et dans quel but mais si c’est aux « contributeurs », vous perdez votre temps : ce n’est pas nous qui décidons. Si c’est pour nous informer des « idées » que vous avez transmises aux industriels, responsables politiques et militaires, n’hésitez pas à nous tenir informés de leurs réactions.

    • Marc LAGRANGE dit :

      Quelle prétention! Qui êtes vous ?

      • JC dit :

        C’est Félix le tchat qui passe ses journées devant son PC. Il est dans le même caisson que Besson. C’est dire s’ils ont des munitions.

  2. speedbird101A dit :

    Vaujour a du trop regarder Galactica à la téloche ….

  3. Félix GARCIA dit :

    — Des A400M « Zeus » (40mm CTA, LMP, tourelle-mortier de 120mm), ce serait top.
    Ceux-ci pourraient protéger des groupes de surface des menaces aériennes et de surface.

    — Des navires de surface, conçus pour traquer les essaims de drones, ce serait pas mal.
    Des trimarans stables et rapides qui chassent ?
    Armés de 40mm CTA, de LMP, de HELMA-P, d’E-TRAP, et de nombreuses grenades sous-marines/charges de profondeur.
    Capables de déployer deux VSR700. L’un avec radar, l’autre avec des bouées acoustiques.

    PS : Dans les capacités des Caïman Marine ou Caracal pour les drones, faire en sorte que ceux-ci puissent déployer et récupérer des bouées acoustiques.

  4. Félix GARCIA dit :

    Un Tigre Marine pour chasser les drones ?

  5. Félix GARCIA dit :

    « moins prestigieuses que des navires traditionnels »
    Il n’est pas dit que certains navires « très prestigieux » ne voient pas le jour :
    – « Blue Shark » : nucléaires, avec canons EM (PILUM & RAFIRA), camouflage adaptatif et réduction de la signature thermique par un refroidissement général (canons EM/condensateurs, informatique …) à l’azote liquide (comment ? je ne sais pas ! ^^), capacités ROEM/GE/Cyber qui envoient le pâté, chasseurs de sous-marins à coups de F21/MU90 et se défendant d’eux par la vitesse, la discrétion et les MU90 … un véritable requin transocéanique ?
    – PHA / porte-drones ?
    – Croiseurs : avec lanceurs réutilisables pour AQUILA et V-MAX, ainsi qu’une plateforme-atelier de récupération/réparation/rechargement pour les lanceurs ?
    – Charles / PA NG
    – SNLE
    – SMX 31 E ?
    – SNA
    – FREMM/FDI
    – PO/EPC
    – POM/PAG
    – SLAM-F
    – …

    Franchement, ça envoie/enverrait le pâté !

    • alexandre dit :

      @Felix. Malheureusement ce ne sera pas non plus pour cette année. De toute façon le père noël n’aura jamais une hotte assez grande pour votre liste .
      Je n’aurais pas aimé être à la place de vos parents à cette période de l’année 🙂
      Et joyeuses fêtes !

  6. Sempre en Davant dit :

    https://www.minimachines.net/actu/un-petit-bateau-radio-commande-par-un-raspberry-pi-pico-w-123438

    Avec un téléphone mobile bidouillé pour la reconnaissance d’image ça vous pourrirait les jeux olympiques comme la pêche des mulets dans les ports…

    Mais ne faisons pas d’erreurs dans le choix de la conjonction : il faut ET pas où !

  7. fourtis dit :

    La France est-elle prête à s’offrir un budget militaire qui pourrait « user » le budget militaire russe ou le budget chinois ? (sans parler du budget US le suzerain de tout l’Ouest). Poser la question c’est y répondre à mon humble avis.
    ******************************
    De bonnes fêtes à tous et à Mr Lagneau en particulier ☺

  8. Convertor dit :

    C’est vraiment triste de constater que la guerre d’agression de Putler fait progresser le « champ des possibles » à grande vitesse, aussi pour nous, même si les innovations sous la contrainte par les ukrainiens leur coûtent très cher … Au moins si elles peuvent nous profiter, ce sera une raison de plus pour les aider. On pourrait peut-être échanger ces drones navals contre les Mirage qui sont stockés sur nos bases ? La dronisation s’applique très bien en mer, en tout cas près des côtes pour l’instant, et en l’air. L’appréhension d’un déclassement, ça doit être gérable, même à court terme. Le prestige de la victoire peut aussi faire briller les yeux …

  9. PK dit :

    « Si leur contre-offensive n’a pas produit les effets escomptés sur la ligne de front »

    Ça dépend de quel point de vue bien sûr 😉

    • dolgan dit :

      Je ne pense pas qu un des deux camps soit satisfait du résultat.

      Certainement pas les russes qui ont vaillaiment avancés en direction de moscou.

      • PK dit :

        « Je ne pense pas qu un des deux camps soit satisfait du résultat. »

        C’est inexact et réécrire l’histoire. Il y a 6 mois, les Russes ont serré les fesses, car il n’était pas écrit que leur ligne de défense était imprenable. Un truc fait à l’arrache pendant que les Wagner amusaient les Ukrainiens à Bakhmout avec pas assez de soldats pour tenir toute la ligne de front.

        Et comme la planète occidentale claironnait partout que les Ukrainiens seraient en Crimée en deux semaines… Les premiers jours furent très tendus, jusqu’à ce qu’il apparaisse clairement que les Ukrainiens s’y prenaient comme des manches (avec courage, mais comme des cons) et que la ligne était bien réalisé. Le reste n’a été qu’une histoire de stupidité des Ukrainiens, incapables de dire non aux Américains et qui ont donc sacrifié (encore une fois) des dizaines de milliers de leurs soldats… pour rassurer et conforter les Russes.

        • aleksandar dit :

          @PK
          Désolé de vous contredire, mais les lignes de défenses n’ont pas été fait à l’arrache.
          Entièrement bétonnées avec fortins,caponnières, et boyaux d’accès permettant le passage de véhicules pour la logistique, ce ne sont pas de simples tranchées.
          Et 125 000 soldats en réserve sur les 2eme et 3eme lignes( chiffre donnés par les ukrainiens ).

          Les ukrainiens ne s’y sont pas pris comme des manches, leur schéma d’offensive est logique.
          Mais ils ont manifestement manqué de moyens de déminage et brechage et auraient du arrêter les frais au bout de quelques jours.
          Mais ils se sont enfumés ou laissés enfumer avec leur propre propagande des mobiks incompétents, saouls du matin au soir et qui allaient s’enfuir au premier coup de canon.

          • PK dit :

            « Désolé de vous contredire, mais les lignes de défenses n’ont pas été fait à l’arrache. »

            En regard de ce qui existe sur place (Avdeevka) ou des standards d’une ligne de défense (Maginot), si : c’est du bricolage.

            Mais c’est du bon bricolage, pensé avec soin et pragmatisme. Les Russes ont eu peu de temps pour la réaliser, et ont bien joué sur le plan tactique : pendant que les Ukrainiens s’entêtaient comme des cons sur Bakhmout, ils les ont laissé bosser tranquillement sur la construction de leur ligne.

            « Les ukrainiens ne s’y sont pas pris comme des manches, leur schéma d’offensive est logique.
            Mais ils ont manifestement manqué de moyens de déminage et brechage et auraient du arrêter les frais au bout de quelques jours. »

            S’ils se sont entêtés sur un truc irréalisable, c’est bien qu’ils s’y sont pris comme des manches 🙂

            « Mais ils se sont enfumés ou laissés enfumer avec leur propre propagande des mobiks incompétents, saouls du matin au soir et qui allaient s’enfuir au premier coup de canon. »

            Vu le respect que se portent les soldats des 2 armés sur le terrain, je n’y crois pas trop. Même un perché comme Zelinsky est parfaitement au courant des réalités du front (sans doute moins les occidentaux). Par contre, pour sa crédibilité internationale, il n’avait pas trop le choix que d’obtenir un succès après un an de défaite, surtout en raison des points clés où il avait prétendu qu’il gagnerait (comme Bakhmout ou Marioupol).

            Finalement, il a tout perdu : il commence à être lâché et il a perdu toutes ses réserves. L’hiver (russe) risque d’être très long pour les Ukrainiens et il est fort possible que lui-même n’y résiste pas (il est devenu l’obstacle numéro 1 à une négociation. Or les Américains n’aiment pas les obstacles et aiment tant se débarrasser des pions qui les gênent).

        • Pascal, (l'autre) dit :

          « Le reste n’a été qu’une histoire de stupidité des Ukrainiens, incapables de dire non aux Américains et qui ont donc sacrifié (encore une fois) des dizaines de milliers de leurs soldats » Ce sont plutôt les Américains qui commencent à « s’irriter » de la manière dont sont conduites les opérations sur le terrain

          • PK dit :

            Ça, c’est l’excuse officielle… Cela permet de mettre la faute sur le dos des Ukrainiens.

  10. Mastok dit :

    Notre pauvre Défense nationale en est réduite à chercher des bricolages de concours Lépine ou de Géo Trouvetout afin d’essayer de compenser la pauvreté de ses moyens financiers.
    Des cache-misère n’ont jamais gagné la guerre, ça permet au mieux de pouvoir faire des films d’action ou des jeux vidéo bien plus tard.

    Nous pourrions ainsi mobiliser des armées de réservistes équipés de filets à papillons pour intercepter les assauts massifs de drones ennemis, et des pilleurs d’amphores repentis pour tirer au fusil à élastique sur des micro- torpilles intrusives expédiées par dizaines contre les fleurons de notre flotte de combat : cela sera peut-être anecdotique sur le coup, mais, si l’on reprend la mauvaise comparaison avec l’Ukraine, nous constatons qu’au final c’est la défaite qui s’annonce au bout du bricolage..

    un bricolage par-ci, un bricolage par là, et au final le ratage complet d’une supposée contre-offensive immensément médiatisée à l’ouest…
    en matière militaire la seule doctrine qui fonctionne, et dont on peut vérifier la pertinence, c’est celle de la force brute, brutale, massive, lourde, simple d’emploi, résistante aux coups : caractéristique de « l’armée rouge » dont on se moque depuis deux ans mais qui est en train d’atteindre ses objectifs en Ukraine.

    • dolgan dit :

      oui, on a vu vos derniers montages de tourelle marine sur camion. Et les MTLB découpés au chalumeau pour que les gars puissent entrer.

      C est effectivement pathétique comparé a la France et l occident. Meme le Mali doit se moquer de vos bricolages.

    • Tiens donc dit :

      Ah bon, l’armée russe atteint ses objectifs en Ukraine ? Et quels seraient-ils, s’il vous plaît ?

  11. Un civil dit :

    c’est bientôt Noël, ça ce voit, tous le monde fait ça liste au père Noël

  12. Nexterience dit :

    Dans tous les milieux semble apparaitre une tendance de privilégier la quantité au très techno.
    Les anglais ont fait ce choix pour leur déf antiaérienne de surface.
    Il en était discuté autour du missile antichar bon marché.
    Je ne comprends pas l’appréhension de déclassement . L’armée est là pour vaincre, pas pour gagner des concours technologiques. Pourquoi serait ton déclassés à être plus efficaces? Avec cet argument, nous aurions encore des cuirassés à canons imbattables de 400mm.

  13. yakafokon dit :

    Idéal ces petits drones pour aller couler les bateaux de pêche chinois, par accident.

  14. " Old School " BESSON dit :

    Cit :[ l’appréhension d’un déclassement […] si la Marine nationale était contrainte de recourir à des armes ‘asymétriques’ moins prestigieuses que des navires traditionnels ]

     » Jeune Ecole  » , l’éternel retour !

    • olgi dit :

      Je pense que la dissuasion nucléaire est nécessaire et non négociable.
      Cependant, vu les budgets qu’elle englouti, les choix budgétaires deviennent difficile. D’autant plus que même si la Chine envahissait l’un de nos territoires du pacifique, il est très peu probable qu’on lui envoie un ASMP-A comme dernier avertissement pour se retirer.
      D’où la question, un rééquilibrage des budgets ne doit il pas être, au minimum, abordé ?

  15. Thierry le plus ancien dit :

    L’offensive ukrainienne terrestre a échoué d’abord parce qu’ils n’ont employés qu’une petite fraction des armes qui leur ont été fournis, et clairement pas assez de soldats, le tout ayant été dilué et dispatché sur l’ensemble du front de plus de 1000 km au lieu d’avoir été concentré pour une attaque massive sur un point unique ou ils auraient eu une supériorité numérique écrasante sur l’adversaire pour faire voler en éclat sa ligne de défense.

    Avant même des F-16, ce qu’il leur manque le plus c’est un général comme Napoléon ou Patton qui ne ferait guère de manière pour y aller à fond avec tous ses moyens disponible et qui serait déjà à Moscou à l’heure qu’il est.

    Les drones n’ont absolument pas la capacité de remplacer des porte-avions, frégates ou sous marin, pas plus que les missiles ou autres munitions, les ukrainiens ont bien fait reculer les russes en mer mais sans pouvoir exploiter leur victoire faute de moyens, ils ne sont pas présent en mer à la place des russes, la zone attaqué par les deux camps est vide. Aucune possibilité de débarquement ni de tir depuis des navires de part et d’autre. Les drones ou les missiles n’occupent pas le terrain conquis qui devient un « no man’s land »

    Les drones aussi bien sur mer qu’à terre sont supplétif et non remplaçant des autres système d’armes, ils sont totalement indispensable et même vital à toute armée moderne, mais seul ils ne peuvent rien.

    ce qu »‘il manque le plus aux ukrainiens c’est une division parachutiste pour être largué juste derrière la ligne russe qui s’effondrerait en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Les parachutages russe (héliportages) en Ukraine au début de la guerre ont été un échec car aussi mal employé que leurs blindés, en petit groupe et sans soutient.

    on ne le dira jamais assez, prenez les meilleurs homme les plus professionnel, le matériel le plus performant et dépensez sans compter, pour au final se faire battre sévèrement par une troupe inférieur en nombre et armement, c’est ce qui est arrivé plusieurs fois à la France quand elle était en guerre contre la Suisse (Guerre de 100 ans);
    Napoléon a toujours su battre un ennemi supérieur en nombre et mieux armé, la guerre est un art difficile à maitriser qui ne s’improvise pas.

    • Tiens tient tien dit :

      Quant on soutient, on apporte son soutien.

    • Capitaine Hiacca dit :

      Que n’êtes vous au commandement suprême de l’armée ukrainienne.

    • aleksandar dit :

      L’offensive ukrainienne a échouée parce qu’elle a rencontré un dispositif défensif efficace à tel point qu’elle a à peine franchie la première ligne.
      Et ce en engageant 2 corps d’armée soit 17 brigades avec un rapport offensif favorable.
      Elle en aurait engagé trois, le résultat aurait été le même.
      Soit a cause de l’effet d’entonnoir, soit à cause de la dispersion et de la destruction de l’échelon de rupture aggravé par le manque de supériorité aérienne et de batteries AA.

      Sans compter les effets catastrophiques sur d’autres parties du front dégarnis face a la pression russe qui n’a jamais cessé.

      Sinon, « faire voler en éclat sa ligne de défense », cela n’existe pas chez les militaires, nous on perce et on exploite.
      On fait la guerre, pas de la littérature.

      • Thierry le plus ancien dit :

        Les ukrainiens ont commis des erreurs et n’ont pas exploité les erreurs des russes.

        la ligne de défense russe est bien loin d’être invincible, elle possède de sérieux talon d’achille que l’Otan aurait su exploiter facilement, et ça n’est pas une question de moyens.

        Les pertes ukrainiennes se sont révélé de 40% en matériel c’est à la fois beaucoup mais peu par rapport au faible nombre d’unités engagés sur un trop large front.

        la première erreur ukrainienne est d’avoir dilapidé son potentiel d’obus et de troupe à Bakhmout, en pur perte, mais cette erreur est rattrapable.

        le mur de l’Atlantique en 1944 était un obstacle bien plus formidable que la ligne russe actuelle, mur franchi en une journée. Et les Alliés n’ont pas attaqué à calais, point le plus fortifié, mais plus loin en Normandie bien moins protégé.

        Même une défense russe échelonné sur 30 à 40 km de profondeur peut se franchir très vite pour qui sait y faire et qui s’en donne les moyens, il était bien inutile d’attaquer là ou les ukrainiens étaient attendus, même avec des satellites et des objectifs annoncé par avance, l’effet de surprise reste possible.

        D’autres part quand une offensive échoue, il faut certes l’arrêter, et le plus tôt est le mieux, mais aussi en tirer les bonnes décisions.

        Les russes ont blindés les carrefours stratégique ? peu importe il faut passer dans une zone vide ou encaissé là ou il n’y a pas de route et en construire une immédiatement dans la foulé pour acheminer le ravitaillement en première ligne en permanence.

        L’empire romain avait ce génie militaire de construire routes et ponts en rien de temps même en territoire ennemi, et aujourd’hui avec bulldozer et pelleteuse ou camion benne on n’y arriverais pas ???? qu’est-ce donc que cela !!!! quelle nation n’a pas d’engins de chantiers, les israéliens l’ont très bien compris et ont d’énormes bulldozer blindés en première ligne.

        L’Ukraine a déjà tout ce qu’il faut pour disloquer la ligne russe, il leur manque la volonté de le faire, parce que cela représente un risque, mais en quoi est-ce moins risqué que d’attendre des années à grignoter quelques km pour rien en tenant un front statique ? politiquement ça sera intenable aussi bien pour Poutine que Zelenski, attendre un éventuel pourrissement n’est pas une option.

    • Tau, taux, tôt dit :

      Un besoin vital, des besoins vitaux.

      Ils sont totalement indispensables et même vitaux.

  16. Le Suren dit :

    « l’appréhension d’un déclassement […] si la Marine nationale était contrainte de recourir à des armes ‘asymétriques’ moins prestigieuses que des navires traditionnels » ».

    Le jour où la Royale remportera une bataille navale en ayant recours à ces armes, le reclassement vers le haut se fera tout seul et toute la France applaudira.

    Le reste n’a aucune importance.

  17. Alfred dit :

    User l’adversaire en plus de notre matériel est très disruptif. Il faudrat cependant faire attention de ne pas depasser le taux fixé par la BCE.

  18. JILI dit :

    Je ne comprends pas certaines critiques et surtout par rapport à notre industrie et à ce qui existe ou est en création au niveau drone aérien ou sous-marin ou terrien, laser, intelligence artificielle, avion électrique et autres technologies. En effet, nous ne sommes pas les derniers et sommes même dans les premiers pour beaucoup, mais surtout et tout comme le font à tort nos technocrates et bureaucrates qui n’ont aucune compétence dans l’industrie d’où le fait qu’on occupe la 9ème place mondiale derrière la Grande Bretagne et l’Italie, qui fait incroyable nous sont passés devant, donc que cet amiral s’occupe de ce qu’il connaît, et je l’espère, c’est à dire de la Marine, et donc qu’il ne s’occupe pas de l’industrie, ou bref qu’il n’ aille pas y « Foutre la Merde », tout comme nos politiciens de tous bords le font, et l’ont détruite comme d’autres secteurs clefs, car moi et comme beaucoup d’autres du secteur privé, on en a assez de voir des entreprises performantes quitter le pays ! Je me permettrai aussi de dire à certains de cesser leur névrose maladive qui est toujours de rabaisser notre pays pour en glorifier d’autres qui ont de sacrés imperfections.
    Bref, nous avons tout ce qu’il faut pour être performant sur mer, alors que certains pays veulent se faire construire des navires porte- drones, nous en possédons déjà qui avec leurs longs ponts et leurs grandes possibilités de stockage, pourraient remplir ce rôle, et devenir rapidement redoutable. Par contre, le seul et même problème existant, est qu’il est indispensable que nos navires soient correctement armés!

  19. Aramis dit :

    La flotte d échantillon nous l avons déjà

  20. Matou dit :

    Il est heureux que notre état major s’intéresse à ces sujets. D’ailleurs, Naval group n’est pas en reste en matière de prototype de drone intéressant pour la marine. Les drones, quels qu’ils soient, sont devenus une arme absolument incontournable et venant compléter l’arsenal existant sans s’y substituer. Bien des types de drones peuvent être développés, du plus petit au plus grand, de la plus faible à la plus grande autonomie, d’une fonctionnalisation et intelligence faible à élevée (autonomie). Tout est question de doctrine d’emploi et donc de besoin. L’usure de l’adversaire, c’est peut-être aussi obliger ce dernier à utiliser de coûteux moyens pour supprimer des drones, coûteux moyens difficiles à produire de par leur complexité. Par exemple, la frégate française qui a supprimé des drones la visant en mer rouge a utilisé des missiles Aster15 selon les informations rapportées ici. Disposer d’un laser embarqué anti-drones aériens aurait peut-être été moins coûteux, car pas besoin de le remplacer ou refaire de stocks. Certes, il faut une source d’énergie à la hauteur et un investissement de départ, mais par intuition, je pense que cela ne doit pas être impossible. Le drone est sans aucun doute une nouvelle épée dont on ne peut plus se passer et nécessitant aussi son bouclier adéquate. Discuter de déclassement du fait de l’usage de drones, c’est un excès d’orgueil et un manque d’ouverture qui pourrait directement nous mener à notre perte en cas de conflit. Si certains veulent refaire les erreurs de 40 (exemple des radios), qu’ils le fassent dans leur coin. Notre pays a besoin de se protéger et de victoires. Pas de polémiques stériles.

    • JILI dit :

      Tout à fait d’accord sur votre développé, et surtout que notre Marine s’étoffe, s’arme correctement car nous avons tout ce que nous avons besoin à
      portée de mains et ce qu’il faut pour développer notre technologie, tout comme nous avons obligatoirement un besoin urgent d’elle pour protéger notre zone maritime et nos départements d’outre-mer, et ceci contre les envieux qui veulent nous en dessaisir et nous affaiblir à tout prix. Surtout que chaque personne concernée et dirigeante dans son secteur réclame avec ardeur ce qu’il faut obligatoirement à son secteur d’activité pour être au « Top du top », et bien sûr qu’elle laisse certains se perdre stupidement dans leurs discussions ou parler pour ne rien dire, qui nous amènent à rien!