La Direction générale de l’armement a lancé les travaux sur le standard 2 de l’avion ravitailleur A330 MRTT

Les douze avions ravitailleurs A330 MRTT « Phénix » de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui seront d’ailleurs bientôt quinze après la conversion des trois A330 qu’elle a récemment acquis – ont été livrés dans une configuration de « base ». C’est à dire qu’ils ne possèdent pas encore toutes les capacités souhaitées au départ. D’où le contrat que vient de notifier la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus Defence & Space.

Ainsi, ce marché porte sur les travaux relatifs au développement du « standard 2 » de l’A330 MRTT, lequel vise à renforcer la capacité de cet appareil à « évoluer dans des environnements contestés », avec l’intégration de dispositifs d’auto-protection. Cependant, il n’est pas certain que cela suffise… Un avion-ravitailleur constitue une cible de choix pour une force aérienne ennemie…

Mais pas seulement puisqu’il s’agit également de doter cet avion de nouveaux moyens de communications afin d’en faire un « noeud de commandement et de conduite des opérations aériennes », ce qui sera un atout non négligeable pour les missions complexes assurées par les Forces aériennes stratégiques [FAS, dont relèvent les A330 MRTT] et les projections d’avions de combat sur de longues distances.

Ces moyens reposeront sur le programme MELISSA [Marché d’élaboration d’intégration et de soutien des stations satcom aéronautiques], confié par la DGA à Thales en 2022. Concrètement, les A330 MRTT seront dotés d’une liaison protégée souveraine de transmission [voix et données] par satellite utilisant non seulement la constellation Syracuse IV mais également n’importe quel autre satellite de télécommunication, qu’il soit commercial ou exploité par une force armée alliée.

À l’époque, la DGA avait expliqué que MELISSA permettrait de « maintenir la connexion en bandes Ka militaire et civile avec le commandement ou entre aéronefs dans un environnement de brouillage électromagnétique par l’adversaire ou pour des conditions de vol très dégradées par la météo ».

Ce contrat est le second que vient d’obtenir Airbus pour les A330 MRTT de l’AAE en l’espace de quelques jours, après celui notifié par la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] pour assurer, avec Rolls Royce Plc, le soutien de ces appareils.

Et, justement, selon la DGA, les travaux sur le standard 2 « conduiront à la qualification sur prototype de l’ensemble de ces fonctions, avec un rétrofit de la flotte qui sera réalisé en synergie avec les activités de maintenance, au travers du marché de soutien à 10 ans qui a été notifié conjointement ».

Par ailleurs, ce nouveau standard doit également faire l’objet de « développements incrémentaux »… Ce qui suggère que d’autres améliorations pourront être apportées aux A330 MRTT français, comme, par exemple, l’intégration du système de ravitaillement en vol automatisé A3R [pour Automatic Air-to-Air Refueling], développé par Airbus dans le cadre de son programme « A330 SMART MRTT ».

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9 contributions

  1. Templier dit :

    Pour de l’autoprotection, méthode soft kill avec des brouilleurs, ou bien vu la taille de l’avion des lasers pour du hard kill ?

    • Fralipolipi dit :

      @Templier
      Cela évolue sans cesse. Le Rafale en standard F4.2 va intégrer un nouveau système de leurres-brouilleurs actifs, qui constituera un réel pas en avant.
      … Peut être que ce nouveau système pourra aussi être adapté à l’A330 MRTT à terme ?

    • ji_louis dit :

      Le laser, c’est valable pour les cibles lentes et pas trop grosses à cause des problèmes de précision du tir et d’inertie thermique de la cible.

    • Dolgan dit :

      sans doute lance leurres

    • Pico dit :

      Je suis extérieur à la technique militaire, mais je me suis toujours demandé pourquoi on ne montait pas des systèmes antimissile classique. On sait le faire au sol, et avec une liaison de donnée fiable et un awacs je suppose qu’on pourrai se passer de la partie radar sur l’avions pour baisser le poids. Voir prendre une version plus légère des aster 15 vu qu’on est déjà en hauteur. En plus on est forcément dans l’axe d’attaque du missile en face ce qui augmente les chances de réussite.

      • Avekoucenzeh dit :

        Pour exprimer « et même », c’est l’adverbe voire (dont c’est la signification) qu’il convient d’utiliser, et non son homophone le verbe voir (dont le sens est bien différent).

        … on pourrait se passer de la partie radar sur l’avion pour faire baisser le poids. Voire prendre une version plus légère.

  2. Mike dit :

    Quel système d’auto protection? On peut imaginer qu’Airbus D&S GmbH va mettre en concurrence différents fournisseurs israélien , US ou français. Y a t il intérêt de coupler le système de gestion de vol ( PA/FMS) avec ce système pour améliorer les temps de reaction qui j’imagine sont courts entre détection et action ( changement de trajectoire par exemple )? . L’equipage au cockpit est il dans la boucle et si oui comment?

  3. Achille-64 dit :

    Pour ce qui est des ‘des conditions de vol très dégradées par la météo’, cela fera beaucoup moins de ‘chasseurs’ à ravitailler, vu que la quasi-totalité de l’aviation de l’OTAN sera QGO !
    (ie aviation composée essentiellement de F-35A et B pour les Brits)

    C’était le commentaire pour rire 🙂

  4. Félix GARCIA dit :

    A3R aussi appelé « Auto’Mate ».
    Sympa comme nom.
    ^^