Washington autorise le Canada à acheter des munitions et des radars pour des drones MQ-9 SkyGuardian

Par le passé, l’Aviation royale canadienne [ARC] a exploité deux drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron, conçus par Israel Aerospace Industries et loués auprès d’Israël. Et, actuellement, elle ne dispose plus de cette capacité. D’où le lancement, en 2017, du Projet de Système d’aéronefs télépilotés [SATP], doté de 5 milliards de dollars canadiens [3,46 milliards d’euros].

Or, cette procédure a pris énormément de retard, en raison, explique le ministère canadien de la Défense, de la « difficulté à mobiliser les fournisseurs compte tenu de la complexité du projet ». Et, en effet, seulement deux candidats ont répondu à l’appel d’offres, dont l’américain General Atomics, avec le MQ-9B SkyGuardian, et la filiale canadienne de L3 Technologies MAS qui, associée à IAI, a proposé le drone « Artemis », basé sur le Heron TP israélien.

L’évaluation des appareils en lice n’a pu commencer qu’en août 2022. Et elle s’est terminée le 3 février, avec des essais en « conditions hivernales ». Depuis, aucune information supplémentaire n’a été communiquée par les autorités canadiennes. Mais, apparemment, le MQ-9B SkyGuardian paraît le mieux placé pour remporter cet appel d’offres.

En effet, dans un avis publié le 15 septembre, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains dans la cadre de la procédure dite FMS [Foreign Military Sales], a autorisé le Canada à se procurer des munitions et différents équipements destinés au drone de General Atomics pour un montant estimé 313,4 millions de dollars [soit un peu plus de 290 millions d’euros]. Et cela alors qu’Ottawa n’a pas encore commandé de MQ-9B SkyGuardian…

Dans le détail, la requête canadienne porte notamment sur l’achat de 12 radars à synthèse d’ouverture AN/APY-8 Lynx, 219 missiles air-sol AGM-114R2 Hellfire II, 12 bombes Mk82 et des nacelles de guerre électronique Sage 750, qui permettent d’identifier et de suivre les émissions radars.

« La vente proposée améliorera la capacité du Canada à faire face aux menaces actuelles et futures en lui permettant de mener des patrouilles de surveillance et de reconnaissance dans ses territoires du nord de l’Arctique. Elle lui permettra également de remplir de manière optimale ses engagements à l’égard du NORAD [Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord] et de l’Otan », fait valoir la DSCA.

En 2021, alors qu’il en était encore le chef, le général Al Meinzinger avait confié à la presse que l’Aviation royale canadienne affecterait environ 300 militaires pour mettre en oeuvre ses futurs drones MALE. « Nous n’avons pas déterminé les emplacements des bases, mais il y aura certainement un centre de contrôle terrestre à Ottawa. Et nous aurons des centres de maintenance à l’est et à l’ouest où nous localiserons des véhicules, des véhicules aériens et des équipes de lancement et de récupération. Nous aurons aussi une base nordique, qui sera utilisée quand cela sera nécessaire », avait-il dit.

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