La Corée du Sud pourra acquérir 25 chasseurs-bombardiers F-35A de plus pour 5 milliards de dollars

L’appel d’offres lancé en 2012 par la Corée du Sud afin d’acquérir 60 nouveaux avions de combat destinés à remplacer les F-5 Tiger de sa force aérienne [RoKAF – Republic of Korea Air Force] pour 7,3 milliards de dollars était promis à Boeing, qui avait proposé le F-15 Silent Eagle [SE].

Mais quelques jours avant la confirmation officielle de ce choix, en septembre 2013, plusieurs anciens généraux de la RoKAF publièrent une tribune pour contester cette décision… et plaider en faveur de l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin. « Nous ne pouvons pas choisir des voiturettes à la place de berlines simplement parce qu’elles sont moins chères », firent-ils valoir.

Leurs arguments portèrent… puisque la DAPA, l’équivalent sud-coréen de la DGA française, reporta l’annonce de son choix. Et, finalement, un an plus tard, Séoul approuva un accord portant sur l’acquisition de 40 F-35A pour environ 7 milliards de dollars. Et cela alors que, dans un avis publié en 2013, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, avait estimé le coût pour 60 appareils à 10,8 milliards de dollars.

Quoi qu’il en soit, deux ans plus tard, le ministère sud-coréen de la Défense fit savoir qu’au moins 20 F-35A de plus seraient nécessaires pour permettre à la RoKAF de neutraliser simultanément tous les sites de lancement de missiles nord-coréens dans le cadre de l’opération KMPR [Korea Massive Punishment & Retaliation], planifiée dans le cas où Pyongyang ferait usage de l’arme nucléaire.

En mars dernier, un plan visant donc à acquérir une vingtaine de F-35A supplémentaires a de nouveau été confirmé par les responsables sud-coréens, avec une enveloppe ne devant pas dépasser les 2,82 milliards de dollars [3’750 milliards de wons, ndlr]. Mais, a priori, Séoul aura à prévoir une rallonge…

En effet, via un avis publié le 13 septembre, la DSCA a recommandé au Congrès des États-Unis d’approuver la vente potentielle de 25 F-35A à la Corée du Sud pour un coût estimé à 5,06 milliards de dollars. Ce montant prend en compte la livraison de 26 réacteurs F135-PW-100, dont 25 installés et un 1 de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité de la République de Corée à faire face aux menaces actuelles et futures en lui fournissant une capacité de défense crédible pour dissuader toute agression dans la région et assurer l’interopérabilité avec les forces américaines », justifie la DSCA. « La Corée possède déjà des F-35 dans son inventaire et n’aura aucune difficulté à intégrer ces avions et services dans ses forces armées », a-t-elle ajouté.

Cela étant, si le coût estimé de cette vente paraît élevé, c’est que la DSCA a inclu dans son calcul la mise à niveau vers la version dite Block 4 du F-35A, dont le développement a pris du retard. Pour rappel, celle-ci prévoit l’ajout de 66 nouvelles fonctionnalités. Or, il s’avère que le F135-PW-100 n’est pas assez puissant pour ce standard… Aux États-Unis, deux visions s’affrontent : le Pentagone plaide pour une modernisation de ce moteur alors que Lockheed-Martin souhaiterait intégrer le XA-100, un réacteur à cycle adaptatif issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program].

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