Marine nationale : le système robotisé de lutte contre les mines conçu par Thales a franchi un nouveau jalon

Lancé en 2015 dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni et confié par la suite à Thales, le Maritime Mine Counter Measures [MMCM] est l’un des quatre piliers du Système de lutte anti-mines du futur [SLAM-F] de la Marine nationale, aux côtés des Bâtiments bases des plongeurs démineurs de nouvelle génération [BBPD NG], des Bâtiments de guerre des mines [BGDM] et d’un Système d’exploitation des données de guerre des mines [SEDGM].

Dans le détail, le MMCM doit permettre d’identifier et de neutraliser les mines en exploitant un robot télé-opéré [ROV] et trois drones sous-marins [AUV] à partir d’un drone de surface faisant office de « bateau-mère » et équipé d’un sonar remorqué. L’ensemble repose sur un système de mission appelé « M-Cube ».

Le MMCM va significativement améliorer les capacités mises en oeuvre par la Marine nationale et la Royal Navy étant donné qu’il permettra de détecter des objets de très petite taille, de neutraliser des mines jusqu’à 300 mètres de profondeur [contre une centaine actuellement] et de cartographier les fonds marins trois fois plus rapidement grâce à un sonar multi-faisceaux. Enfin, il doit être « projetable » en moins de 48 heures, n’importe où dans le monde.

Après une qualification de leurs performances dans des mers agitées, les deux premiers prototypes du MMCM ont été livrés par Thales à la Marine nationale et à la Royal Navy à la fin de l’année 2021. Et ils sont depuis soumis à des évaluations opérationnelles. Mais l’une des dernières « brique » de ce système, à savoir la neutralisation de mines par un robot sous-marin, devait encore faire l’objet d’une démonstration dans des conditions réelles. Ce qui vient d’être fait, à distance, depuis un centre opérationnel basé à Brest.

« À l’occasion de démonstrations en mer en présence de la Marine nationale, de la Direction générale de l’armement, de la Royal Navy, du ministère de la Défense britannique et de l’organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], les fonctions de relocalisation et d’identification ont donné entière satisfaction », a révélé Thales, via un communiqué diffusé ce 13 septembre.

« Le robot sous-marin a pu installer des charges d’exercice sur une mine de fond et une mine à orin. Le cycle de neutralisation a pu être déroulé jusqu’à son terme. Ces démonstrations ont eu lieu en mer, en environnement réaliste, les opérations étant menées à distance depuis le centre opérationnel de Thales basé à Brest, avec le concours de personnels de la Marine nationale », a ajouté l’industriel.

Le MMCM se compose de systèmes permettant de « détecter, classifier, localiser, identifier et neutraliser toutes les menaces, des plus élaborées aux mieux dissimulées, avec un grand niveau de précision et une grande fiabilité », ne manque pas de souligner Thales. Et de préciser que les « informations issues de ces sonars sont analysées en temps réel et/ou après la mission grâce à un système de traitement et de visualisation dernière génération, s’appuyant sur des algorithmes d’intelligence artificielle ».

Quoi qu’il en soit, les six MMCM dits de « série » pourront désormais être livrés à partir de 2024 à la Marine nationale et à la Royal Navy.

Photo : Thales

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