Kiev dit avoir détruit un sous-marin et un navire de débarquement russes lors d’une frappe à Sébastopol

En août 2022, Moscou affirma que des « violations des règles de sécurité incendie » avaient entrainé la destruction de « plusieurs munitions d’aviation » sans causer de dommages aux avions de combat de l’aviation navale russe déployés sur la base de Kati, en Crimée.

Seulement, la réalité était tout autre car l’imagerie satellitaire fournie par la société Planet Labs permit de constater la présence de trois cratères dans la zone de parking de ladite base et de voir que plusieurs aéronefs avaient été endommagés, voire détruits.

Même si la ligne de front se situait à plus de 200 km à l’époque, les forces ukrainiennes furent évidemment soupçonnées d’être à l’origine de cette action. Action que Kiev se garda de revendiquer ouvertement [mais pas officieusement], comme c’était alors l’usage. Et il fut avancé que cette attaque avait probablement impliqué des missiles balistiques Hrim-2 [encore appelés Sapsan], d’une portée de 280 km.

Depuis, les installations militaires russes en Crimée, en particulier celles de Sébastopol, ont été visées à plusieurs reprises par les forces ukrainiennes, notamment avec des drones aériens et navals. Mais ces attaques n’ont pas toujours eu l’effet escompté par Kiev, même si certaines ont atteint leur objectif, comme cela a récemment été le cas avec la destruction d’un présumé système de défense aérienne S400, dans l’ouest de la péninsule.

Cela étant, ce 13 septembre, les autorités russes ont bien été obligées d’admettre que deux navires « endommagés » alors qu’ils étaient en réparation avaient bien été touchés par des frappes ukrainiennes, malgré les contre-mesures mises en place.

« Cette nuit, les forces armées ukrainiennes ont effectué une frappe avec dix missiles de croisière » contre un chantier naval de Sébastopol. Deux navires en réparation ont été endommagés par des missiles », a en effet reconnu le ministère russe de la Défense, via un communiqué. Et de faire état de l’interception de sept des dix missiles tirés et de la destruction, par le patrouilleur Vassili Bykov, de trois drones navals lancés contre des navires de la flotte de la mer Noire.

De son côté, le gouverneur de la région, Mikhaïl Razvojaïev, a confirmé qu’un incendie s’était déclaré sur le chantier naval S. Ordjonikidze visé par les frappes ukrainiennes et que, selon un premier bilan, 24 personnes avaient été blessées.

Régulièrement sollicité par l’agence Reuters pour commenter les opérations ukrainiennes, le capitaine de vaisseau [à la retraite] Andriy Ryzhenko a confié que cette attaque contre Sébastopol était sans doute la « plus importante » depuis le début de la guerre.

Et Kiev n’aura pas tardé à la revendiquer, via un responsable de sa direction du renseignement militaire [GUR]. « Il y a des informations sur la destruction d’au moins un grand navire de débarquement et d’un sous-marin », a-t-il en effet confié au quotidien Kyiv Post. « C’est bien sûr un très bon résultat », a-t-il ajouté, avant de refuser de préciser le type des missiles utilisés.

Cependant, le général Mikola Olechtchouk, le commandant de la force aérienne ukrainienne, a laissé entendre que cette attaque avait été menée « avec l’aide de l’aviation »… Ce qui suggère l’emploi de missiles de croisière SCALP/Storm Shadow, fournis par la France et le Royaume-Uni. Mais il est possible que des engins dérivés du missile anti-navire R-360 Neptune aient été utilisés. Voire des Hrim-2.

Quant aux deux bateaux russes touchés, l’un d’eux serait le navire de débarquement Minsk [classe Ropucha]. Capable de transporter 10 chars de combat et 340 soldats, il appartenait à la flotte russe de la Baltique avant de rejoindre la mer Noire en février 2022, soit quelques jours avant le début de la guerre et la fermeture des détroits turcs. Il s’agit du second bâtiment de ce type à avoir été touché par les forces ukrainiennes en l’espace de quelques semaines, après l’Olenegorsky Gornyak, en août.

« Il est très important de détruire les grands navires de débarquement. Cela permet de réduire les risques d’une future opération amphibie », a fait valoir le responsable du GUR dans les pages du Kyiv Post.

Si l’examen des photographies du chantier naval attaqué a permis de constater qu’un navire de type Ropucha avait bien été touché, il en va autrement pour le sous-marin évoqué par le GUR. Cependant, des sources affirment qu’il s’agirait du B-237 Rostov-sur-le-Don [classe Kilo], admis au service en 2014. Ce qui n’est pas encore confirmé pour le moment.

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