Le Pentagone a confié à General Atomics la mise au point d’un drone armé de missiles air-air

Actuellement, les drones aériens sont exclusivement utilisés pour des missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance], de guerre électronique et de frappes au sol. Mais, étant donné qu’il est question de leur faire tenir le rôle de « loyal wingman » [« ailier fidèle »] dans le cadre des programmes d’avions de combat de 6e génération en cours, cela pourrait changer…

En 2016, une expérience menée par l’US Air Force Research Laboratory [AFRL], en lien avec l’entreprise Psibernetix, permit de démontrer qu’un agorithme d’intelligence artificielle [appelé Alpha] pouvait donner à un drone la capacité de livrer un combat aérien.

Plus tard, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, organisa la compétition « AlphaDogFight », qui vit un algorithme d’intelligence artificielle développé par Heron Systems prendre le dessus sur un pilote de F-16 [qui n’était visiblement pas très inspiré…] au cours de cinq combats aériens simulés. Et cela ne put que conforter son programme « Longshot », pour lequel elle avait demandé une enveloppe de 22 millions de dollars pour l’exercice fiscal 2021.

En réalité, ce programme reprenait en concept de « Flying Missile Rail » [FMR] qui, dévoilé en 2017 par la DARPA, consistait à développer un appareil autopropulsé doté d’une paire de missiles AIM-120 AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile] et pouvant voler pendant une vingtaine de minutes à Mach 0,9 après avoir été lancé par un avion de combat « hôte ».

En février 2021, le programme LongShot fut formellement lancé avec la notification de contrats à General Atomics, Northrop Grumman et Lockheed-Martin pour mener à bien des travaux de conception préliminaire.

« L’objectif est de développer un nouveau drone capable d’étendre considérablement les portées d’engagement, d’augmenter l’efficacité de la mission et de réduire le risque pour les aéronefs pilotés », avait alors expliqué la DARPA, pour qui ce programme allait « changer le paradigme des combats aériens », en permettant ainsi à un avion de combat de multiplier sa puissance de feu et d’engager des cibles à distance de sécurité [c’est à dire en restant hors d’atteinte des missiles adverses].

Finalement, plus de deux ans après, la DARPA a retenu la proposition soumise par General Atomics… qui, par ailleurs, avait déjà planché sur un drone doté d’une capacité air-air avec son projet « Defender », dévoilé en 2019.

« General Atomics a remporté un contrat pour développer le concept de la DARPA pour des opérations de combat aérien disruptives grâce à un drone aérien pouvant emporter des armes air-air. Le concept vise à augmenter considérablement la portée d’engagement et l’efficacité des missions des chasseurs et missiles air-air actuels de 4e génération », a ainsi fait savoir C. Mark Brinley, le porte-parole de l’entreprise.

Selon General Atomics, cet appareil sera officiellement dévoilé lors de la prochaine conférence de l’Air and Space Forces Association, qui se tiendra entre les 11 et 13 septembre

A priori, il s’agit d’aller vite puisque les essais en vol de ce drone dédié au combat aérien devraient commencer d’ici la fin de cette année. À noter que cet appareil ne sera plus seulement destiné à équiper les avions de combat… mais également les bombardiers. Pour l’exercice 2024, la DARPA a demandé un budget de 44 millions de dollars pour poursuivre son développement.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]