L’Ukraine dit avoir conclu un accord « très important » avec la France pour la formation de ses pilotes

Le 18 août dernier, le chef des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique, le général James B. Hecker, avança que les aviateurs ukrainiens sélectionnés pour prendre les commandes de chasseurs-bombardiers F-16 entameraient leur formation par un stage linguistique au Royaume-Uni, avant de se rendre en France pour « voler un peu sur Alphajet »… Ce qui pouvait sembler surprenant étant donné que ce type d’appareil n’est désormais plus utilisé par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] pour l’instruction de ses élèves pilotes de chasse.

Depuis, les États-Unis ont annoncé qu’ils lanceraient leur propre programme de formation des pilotes ukrainiens, celui-ci devant notamment mobiliser la 162e escadre de l’Air National Guard, dont la mission est de former des stagiaires étrangers au pilotage du F-16.

Pour autant, l’intiative américaine ne remet pas en cause le cursus mis en place par plusieurs pays européens, en particulier le Danemark et les Pays-Bas, lesquels ont promis qu’ils livreraient une partie de leurs anciens F-16 à l’Ukraine.

Par ailleurs, depuis quelques semaines, des bruits de coursive affirment que des Mirage 2000C français auraient été cédés à Kiev [ou seraient sur le point de l’être]. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est un peu à l’origine de ces rumeurs, pour avoir apposé sa signature sur un missile de croisière SCALP livré par la France et sur lequel figurait une image associant la moitié d’un Su-24 Fencer à celle d’un Mirage 2000. Cependant, aucune confirmation d’une éventuelle livraison de tels appareils n’a été faite à ce jour.

Cela étant, le 3 septembre, à l’issue d’un entretien téléphonique avec le président Macron, M. Zelensky a affirmé avoir conclu un « accord très important sur l’entraînement des pilotes [ukrainiens] en France, sans donner plus de détails, si ce n’est que « notre coalition de chasseurs modernes se renforce ».

Cependant, le compte-rendu de cet échange par l’Élysée élude cet accord concernant les pilotes ukrainiens. Le président Macron « a réitéré la détermination de la France à continuer de soutenir l’Ukraine sur les plans militaire, industriel et économique dans la durée, afin que l’Ukraine puisse recouvrer son entière souveraineté », affirme-t-il.

Et d’ajouter : « Dans cette perspective, et dans les suites des engagements pris en format G7 à Vilnius en juillet dernier, le Président de la République et le Président ukrainien ont décidé du lancement des discussions sur un arrangement bilatéral ».

Par ailleurs, et sans s’attarder sur les détails, l’Élysée indique que les deux dirigeants ont aussi « fait le point sur les efforts visant à renforcer la sécurité des exportations des céréales ukrainiennes et sont convenus d’accroître leur coopération sur ce sujet ».

Quelle est donc la nature de cet accord évoqué par M. Zelensky alors que, à en croire le quotidien Le Figaro [qui, plus de cinq mois après, a maintenu ses informations], des pilotes ukraniens se trouvaient en France, en mars dernier, pour apprendre à piloter des Mirage 2000?

Dans les pages du même journal, le 2 septembre, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a abordé la question de la formation des militaires ukrainiens. « Au total, nous nous sommes engagés à [en] former 7000 d’ici la fin de l’année [5000 en Pologne et 2000 sur notre territoire], soit environ un quart de l’effort consenti au nivau européen. Et nous aurons même terminé dès cet automne, en avance sur les plans », a-t-il dit.

« Une des spécificités de notre soutien militaire à l’Ukraine est que nous fournissons des capacités complètes, incluant non seulement les équipements mais aussi la formation et les solutions de maintenance. C’est ce que nous avons fait pour nombre de matériels qui ont fait leurs preuves sur le terrain et apporté un avantage opérationnel à l’Ukraine, notamment les canons Caesar en matière d’artillerie, les blindés AMX 10-RC et VAB, les Mistral, les Crotale et SAMPT pour la défense aérienne », a expliqué M. Lecornu.

En outre, le ministre a dit avoir soumis au président Macron l’idée de « renforcer notre offre » avec des « formations d’état-major pour les officiers qui commanderont et planifieront les opérations » car l’enjeu n’est pas que de conduire la guerre d’aujourd’hui mais également d’aider les Ukrainiens à construire leur armée de demain ».

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