Le sous-marin nucléaire d’attaque Duguay-Trouin a été livré à la Marine nationale

Le 28 juillet, soit moins de quatre mois après le début de ses essais en mer, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] « Duguay-Trouin », second exemplaire issu du programme Barracuda après le Suffren, a été remis à la Direction générale de l’armement [DGA], laquelle l’a livré dans la foulée à la Marine nationale. C’est en effet ce qu’a annoncé le ministère des Armées, via un communiqué publié ce 10 août.

« Avec l’arrivée de ce deuxième sous-marin, le renouvellement de la flotte de SNA se poursuit, permettant à la France de renforcer sa maîtrise des espaces maritimes et de conforter son statut de grande puissance navale », a-t-il fait valoir.

Effectuée à Brest, ce qui peut sembler étonnant car l’Escadrille de sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA] est basée à Toulon, cette livraison suit la reprise du cycle opérationnel du SNA Perle [classe Rubis]. Ce qui fait que la Marine nationale dispose désormais de cinq SNA sur les six nécessaires à l’exécution de son contrat opérationnel, même si le Duguay-Trouin devra encore effectuer un déploiement de longue durée [DLD] afin de vérifier ses capacités militaires avant d’être admis officiellement au service.

Menés sous l’égide de la DGA, en lien avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives [CEA] et en partenariat avec la Marine nationale et les industriels impliqués [Naval Group et TechnicAtome], les essais en mer du SNA Duguay-Trouin ont permis de vérifier le fonctionnement de son système de combat , « y compris sa capacité à mettre en œuvre ses armes et à communiquer » ainsi que ses performances et son comportement à différentes profondeurs d’immersion.

Selon des confidences faites par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition au Sénat, le SNA Duguay-Trouin a effectué « sa première descente à immersion maximale le 5 mai dernier », dans le cadre de cette campagne d’essais.

Celle-ci a « permis aux experts techniques des centres d’expertise de la DGA de vérifier, en situation réelle, l’ensemble des capacités techniques du sous-marin, en s’appuyant sur l’analyse des données recueillies par les moyens de mesure de DGA Techniques navales », a résumé le ministère des Armées, avant de préciser que les quatre autres SNA du programme Barracuda « sont actuellement à différents stades de construction ».

Ainsi, le le SNA Tourville ne tardera pas à suivre le Duguay-Trouin étant donné qu’il a récemment été transféré vers le dispositif de mise à l’eau du chantier naval de Cherbourg. Il doit d’ailleurs remplacer le SNA Casabianca [classe Rubis], qui est désormais en cours de désarmement.

Pour rappel, constituant un saut technologique majeur [capteurs dix à quinze fois plus performants par rapport à ceux de leurs prédécesseurs de la classe Rubis, automatisation, mât optronique, numérisation, intelligence artificielle, etc.], les SNA de la classe Suffren, avec leurs 5’300 tonnes de déplacement en plongée [99 mètres de longueur et 8,8 mètres de diamètre] peuvent emporter des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]