Un A400M français et un avion ravitailleur canadien impliqués dans un incident au sol sur l’île de Guam

Durant les trois premières semaines de juillet, dans le cadre de l’édition 2023 de la mission PEGASE [Projection d’un dispositif aérien d’EnverGure en Asie du Sud-Est], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a engagé six chasseurs-bombardiers Rafale, deux ravitailleurs A330 MRTT Phénix et deux avions de transport A400M « Atlas » dans une série d’exercices interalliés organisés par l’US Air Force depuis la base aérienne « Andersen », établie sur l’île de Guam [océan Pacifique].

L’Aviation royale canadienne a également pris part à ces manoeuvres, en y déployant deux C-130J Hercules ainsi qu’un avion ravitailleurs CC-150T Polaris [basé sur l’Airbus A310-300, ndlr] appartenant à son 437e Escadron de transport.

Le tarmac de la base d’Andersen était-il trop encombré? Toujours est-il que, le 22 juillet, vers 10h30, l’un de deux A400M français et le CC-150T Polaris canadien se sont accrochés au sol, dans des circonstances qui restent à préciser.

En effet, Français et Canadiens ont livré des versions imprécises de cet incident.

Ainsi, la chaîne de télévision Global News a suggéré que le CC-150T Polaris avait été accroché par l’A400M.

« Il n’y avait personne à bord de l’avion canadien à ce moment-là et aucune victime n’a été signalée », aurait déclaré Daniel Le Bouthillier, le porte-parole du ministère canadien de la Défense, via un communiqué. « Comme l’affaire fait toujours l’objet d’une enquête, nous ne pouvons pas commenter la cause potentielle des dommages », a-t-il ajouté.

Côté français, l’AAE a expliqué que l’A400M était à l’arrêt quand il a été accroché par le CC-150T Polaris. « Les moteurs étant coupés et personne n’étant à bord, aucun blessé n’est à déplorer. Des dommages ont été constatés sur la gouverne de profondeur des deux aéronefs. Des analyses sont en cours pour évaluer les dégâts et procéder aux réparations dans les meilleurs délais », a-t-elle précisé. Et d’ajouter qu’une enquête est « en cours pour déterminer les causes de l’incident ».

Si l’A400M était à l’arrêt… et si il n’y avait personne à bord du CC-150T Polaris, comment peut-on expliquer que les deux appareils soient entrés en collision?

Cela étant, un tel incident n’est pas le premier du genre pour la flotte de CC-150T Polaris… En octobre 2019, sur la base aérienne de Trenton [Ontario] un avion de ce type avait été gravement endommagé… après avoir percuté un tracteur de remorquage et un hangar, alors qu’il était supposé avoir été immobilisé par des cales.

L’enquête détermina que les cales en question ne correspondaient pas aux normes… et qu’elles n’avaient pas toutes été installées sur les roues de l’avion.

Les enquêteurs estimèrent que la responbilité de l’équipe de pistards, fournis par la société L3Harris, ne pouvait qu’être engagée. Et ils recommandèrent « l’utilisation de cales approuvées sur toutes les roues et une formation améliorée pour les opérations de remorquage ».

Photo : A400M au roulage sur l’île de Guam / Armée de l’Air & de l’Espace

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