Airbus espère obtenir une grosse commande d’avions de transport A400M « Atlas » en Inde

Si elles s’appuient sur quelques C-130J Hercules et C-17 Globemaster III, les capacités de l’Indian Air Force en matière de transport aérien reposent essentiellement sur des Antonov AN-12 et des Iliouchine II-76 qui ont fait leur temps. D’où le programme MTA [Medium Transport Aircraft – Avion de transport moyen] pour lequel New Delhi a récemment émis une demande d’informations [RFI – Request for Informations] auprès des industriels intéressés, l’objectif étant de trouver un appareil pouvant transporter entre 18 et 30 tonnes de fret.

Selon le quotidien The Hindu, l’américain Lockheed-Martin et le brésilien Embraer, avec respectivement le C-130J Hercules et le C-390, ont répondu à la demande indienne… De même que l’européen Airbus, qui y voit une opportunité pour doper les exportations de l’A400M.

« Oui, nous avons répondu à la RFI et proposé l’A400M. Il peut transporter une charge plus élevée [37 tonnes, ndlr] et dispose d’une autonomie deux fois plus importante que ses concurrents », a fait valoir Jean-Brice Dumont, responsable des systèmes aériens militaires chez Airbus, lors d’un récent entretien avec des journalistes indiens, a rapporté The Hindu.

Qui plus est, Airbus ne se trouve pas en terrain inconnu : en septembre 2021, le ministère indien de la Défense a fini par approuver l’achat de 56 avions de transport légers C-295MW afin de remplacer les Hawker Siddeley HS 748 à bout de souffle de l’Indian Air Force. Et afin de satisfaire aux exigences de la politique dite « Make in India », un partenariat a été noué avec Tata Advanced Systems pour assembler 40 des appareils commandés en Inde.

Justement, selon Venkat Katkuri, le responsable de sa filiale indienne, Airbus Defence & Space entend jouer la carte du « Make in India » pour remporter ce marché potentiel. « Nous y sommes ouverts si l’opération est viable », a-t-il dit.

Le nombre d’avions de transport que souhaite l’Indian Air Force n’a pas été précisé dans la RFI. Celle-ci a seulement demandé aux industriels de fournir un « coût approximatif », incluant celui des « équipements associés », pour des lots de 40, 60 et 80 appareils.

L’un des enjeux du programme MTA viserait à permettre aux forces armées indiennes de transporter rapidement des blindés – notamment des chars légers de 25 tonnes – dans la région du Ladakh, où les tensions avec la Chine sont récurrentes. Aussi, l’A400M a quelques atouts à faire valoir… étant donné que le C-130J [avec une capacité d’emport de 20 tonnes] et le C-390 [25 tonnes] sont un peu « légers » pour de telles missions.

« L’A-400M peut livrer des équipements critiques directement là où ils sont le plus nécessaires, sur des pistes d’atterrissage courtes sommaires, où les IL-76 et C-17 ne peuvent pas atterrir », a d’ailleurs fait valoir Roberto Martinez, un responsable d’Airbus, selon The Hindu.

Quoi qu’il en soit, obtenir un nouveau contrat à l’exportation est crucial pour Airbus, dans la mesure où cela lui permettrait de pérenniser, à court terme, les chaînes d’assemblage de l’A400M… alors que plusieurs pays à l’origine de ce programme envisagent de réduire leur commande, comme l’Espagne et la France [avec une cible à « au moins » 35 exemplaires d’ici 2030… sur les 50 commandés, ndlr].

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