L’armée de l’Air & de l’Espace veut avoir la capacité de larguer et d’utiliser des drones depuis un avion de transport

Ces dernières années, plusieurs programmes visant à permettre à un avion de transport tactique de larguer et de contrôler des drones aériens ont été lancés, généralement à des fins offensives.

Tel est ainsi le sens des essais menés par Airbus Defence & Space avec un A400M et un appareil de type DO-DT 25, dans le cadre de l’initiative allemande « I4FCAS » [pour « Innovations for FCAS » ou « Innovations pour le SCAF – Système de combat aérien du futur »]. Et celle-ci fait écho au projet « Gremlins », conduit sous l’égide de la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation.

Cela étant, la capacité d’un avion de transport à mettre en oeuvre des drones aériens laisse augurer des applications autres qu’offensives. Ainsi, lors d’une opération aéroportée [OAP], par exemple, et grâce à un tel capteur « déporté », elle permettrait à un équipage de reconnaître une zone donnée avant de larguer des parachutistes ou de réaliser un poser d’assaut.

Et c’est sans doute cette idée qui a incité l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] à lancer l’appel à manifestation d’intérêt de défense « Drone Élongation » auprès des entreprises et des centres de recherche, par l’intermédiaire d’IDEA3, le Pôle innovation technique de défense de la DGA Techniques Aéronautiques dédié à l’aéromobilité.

Selon la fiche résumant les attendus de ce programme [.pdf], il est question de larguer directement des drones depuis la rampe ou l’une des portes latérales situées à l’arrière d’un avion de transport.

Une telle opération est « facilement réalisable et à faibles coûts [charge directement poussée vers l’extérieur par un opérateur]. Aujourd’hui, seules des charges inertes sont larguées, permettant le ravitaillement de troupes au sol ou à la mer. Le largage d’effecteurs par cette méthode, notamment des drones, semble présenter de nombreux avantages car permettrait de bénéficier de nouvelles capacités sans porter atteinte à la structure de l’avion et à sa certification », est-il expliqué dans ce document.

Ce projet vise ainsi à trouver un drone « consommable » ayant une autonomie de 3 à 4 heures, télé-opérable depuis l’avion porteur [ou par opérateur au sol] et pouvant être largué à une altitude comprise entre 100 et 24’000 pieds. Et sa masse ne devra pas exécéder 225 kg [dispositif de largage compris].

Devant être « fiable » et « discret », ce drone, à voilure fixe ou tournante, « pourra à terme être utilisé pour différentes missions : reconnaissance de terrain sommaire, support des troupes au sol, relai radio, renseignement, etc. », précise la fiche d’expression du besoin publiée par le pôle d’innovation IDEA3

À noter que, même si elle aura la responsabilité de la campagne d’expérimentation de ce nouveau mode opératoire, l’AAE n’est pas la seule à être intéressée par ce projet : la Marine nationale l’est également puisqu’elle envisage de doter ses avions de patrouille maritime Atlantique 2 ainsi que ses Falcon 50 d’une telle capacité.

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