L’Argentine négocie l’achat de 12 à 18 avions de combat HAL Tejas avec l’Inde

Ces dernières années, et excepté le cas des cinq Super Étendard Modernisés [SEM] d’occasion acquis auprès de la France, toutes les tentatives de l’Argentine pour se procurer de nouveaux avions de combat afin de remplacer ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara [retirés du service en 2015, ndlr] se sont soldées par un échec. Et pourtant, les pistes potentielles n’ont pas manqué : reprise d’anciens Mirage F1 de l’armée de l’Air & de l’Espace, achat de Kfir israéliens, coopération avec le Brésil autour du JAS-39 Gripen, échange de matières agricoles contre Su-24 « Fencer » de fabrication russe, etc.

Cela étant, en 2020, Buenos Aires semblait avoir trouvé enfin une solution avec la signature annoncée d’une commande de dix chasseurs légers supersoniques F/A-50 « Fighting Eagle » auprès du constructeur sud-coréen KAI.

Seulement, depuis la guerre des Malouines/Falklands [1982], le Royaume-Uni s’oppose à toute vente de matériels militaires contenant des éléments d’origine britannique à l’Argentine. Et dans le cas du F/A-50, Londres refusa d’accorder les licences d’exportation de six composants principaux [dont le siège éjectable], quitte à voir Buenos Aires choisir un avion de combat de facture russe ou sino-pakistanaise, comme le JF-17 « Thunder ».

D’ailleurs, un éventuel achat de ce dernier fit l’objet de rumeurs à plusieurs reprises. Rumeurs alimentées d’ailleurs par le ministère argentin de la Défense, celui-ci ayant par exemple demandé une ouverture de crédits de 664 millions de dollars au titre du budget 2022 pour un « projet d’acquisition du système d’armes JF-17 ‘Thunder’ Bloc III »… avant finalement de se raviser.

En tout cas, une autre piste, qui paraît sérieuse, serait l’achat d’avions de combat LCA Tejas auprès du constructeur indien Hindustan Aeronautics Limited [HAL]. En effet, les contacts entre Buenos Aires et New Delhi se sont multipliées au cours de ces derniers mois.

Ainsi, rappelle le quotidien économique El Cronista, dans son édition du 17 juillet, et pour la troisième fois en moins d’un an, une délégation de HAL a récemment recontré le ministre argentin de la Défense, Jorge Taiana ainsi que le général Xavier Isaac, le chef d’état-major de la Fuerza Aérea Argentina. En outre, elle a également visité les installations de la Fábrica Argentina de Aviones [FAdeA], en vue d’établir un protocole d’accord visant à explorer les possibilités de coopération en matière de maintien en condition opérationnelle… des hélicoptères Lama, communs aux forces argentines et indiennes. Celui-ci a d’ailleurs été signé en marge du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.

En tout cas, l’acquisition d’avions de combat Tejas par Buenos Aires devrait être au menu de la visite de quatre jours qu’effectue actuellement M. Taiana en Inde. De même que celui d’hélicoptères LCH [Light Combat Helicopter] et Dhruv, également produits par HAL.

D’après El Cronista, les négociations portent sur « l’achat éventuel d’un lot de 12 à 18 appareils [Tejas], financé par le Fonds de défense nationale [Fondef], dans le cadre d’un contrat de financement à long terme ». Et il s’agira aussi de voir comment les composants britanniques [dont le siège éjectable Martin Baker 16LG] pourront être remplacés par des pièces fabriquées en Inde afin d’éviter un veto de Londres.

Côté indien, on confirme l’intérêt de Buenos Aires pour le HAL Tejas. « Les responsables [indiens] ont déclaré que l’Argentine souhaitait maintenant que l’Inde lui soumette une proposition formelle pour l’acquisition de 16 chasseurs Tejas », rapporte le Times of India, ce 18 juillet.

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