La Pologne a lancé la procédure pour l’achat de trois nouveaux sous-marins

Mis en sourdine au cours de ces dernières années, le programme Orka, qui vise à doter la marine polonaise de trois nouveaux sous-marins, a officiellement été relancé par Varsovie, ce 17 juillet, comme l’avait d’ailleurs promis son ministre de la Défense, Mariusz Błaszczak, en mai dernier.

En effet, via Twitter, celui-ci a annoncé que l’agence polonaise de l’armement venait d’ouvrir un processus de « consultations préliminaires » auprès des industriels susceptibles de porter un intérêt à ce marché. Et, par la même occasion, elle a précisé les caractéristiques que devront posséder les sous-marins qu’elle envisage d’acquérir.

« La mise en œuvre du programme Orka a commencé. L’Agence de l’armement a lancé des consultations préliminaires sur le marché concernant un nouveau type de sous-marin pour la marine polonaise. Il s’agit de l’un des programmes de modernisation les plus importants des forces polonaises. Notre objectif est d’acheter des sous-marins avec le transfert des technologies nécessaires », a en effet affirmé M. Błaszczak.

Ainsi, parmi les caractéristiques susceptibles de faire la différence dans son choix, l’agence polonaise de l’armement précise que les sous-marins devront pouvoir plonger à plus de 200 mètres de profondeur, être dotés de missiles de croisière et anti-navires ainsi qu’avoir la capacité d’engager des cibles aériennes [hélicoptères et avions de patrouille maritime], d’accueillir à leur bord des commandos marine [ce qui suppose un Dry Dock Shelter associé à des propulseurs sous-marins] et de mettre en oeuvre des véhicules sous-marins télécommandés et/ou autonomes.

En outre, ces sous-marins devront avoir un mode de propulsion permettant une « immersion de longue durée » et une autonomie supérieure à 30 jours. L’option nucléaire n’ayant pas été mentionnée dans la fiche publiée par l’agence polonaise de l’armement, l’accent devrait donc être mis sur l’utilisation d’un système de propulsion anaérobie [AIP pour Air Independent Propulsion].

Par ailleurs, la discrétion acoustique, pourtant essentielle aux opérations sous-marine, ne fait l’objet d’aucune mention… Probablement que l’agence polonaise estime qu’elle va de soi.

Reste à voir quels industriels répondront à cette sollicitation, sachant que des considérations politiques entreront forcément en ligne de compte.

Si l’option de la propulsion nucléaire n’est pas envisagée [alors que porte-parole de l’agence polonaise de l’armement, le lieutenant-colonel Krzysztof Płatek ne l’avait pas totalement exclue], alors les États-Unis et le Royaume-Uni seront hors course. La France [Shortfin Barracuda ou Scorpène], l’Espagne [S-80], la Suède [A-26] ou encore l’Allemagne [U212CD], devraient se disputer ce marché… À moins que, compte tenu de l’importance de sa coopération avec la Pologne en matière d’armement, la Corée du Sud, avec le KSSIII [classe Dosan Ahn Changho], ne mette tout le monde d’accord, même si elle a encore besoin d’une aide extérieure pour produire ses sous-marins. Le Japon, avec le Taigei, pourrait avoir quelques arguments à faire valoir.

Pour rappel, la marine polonaise ne dispose actuellement que d’un seul sous-marin, à savoir l’ORP Orzel, de conception soviétique. Et son rôle se limite à la formation et à l’entraînement de ses sous-mariniers.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]