La réception du premier Bâtiment ravitailleur de forces par la Marine nationale est imminente
Un peu plus de trois ans après le lancement du programme FLOTLOG [Flotte Logistique] et la notification d’un contrat aux Chantiers de l’Atlantique et à Naval Group par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] Jacques Chevallier sera officiellement remis à la Marine nationale, au cours d’une cérémonie prévue le 18 juillet à la base navale de Toulon.
À l’issue de celle-ci, le numéro deux de la Direction générale de l’armement [DGA], Thierry Carlier, l’OCCAr et les représentants des deux industriels concernés signeront « l’acte de réception » de ce nouveau navire, a indiqué le ministère des Armées, via un communiqué.
La réception du BRF Jacques Chevallier sera la bienvenue… car, avec le Bâtiment de commandement et de ravitaillement [BCR] Somme, qui devrait rester en service au moins jusqu’en 2027, la Marine nationale ne dispose plus que d’un seul pétrolier-ravitailleur, après le retrait du BCR Marne, qui a récemment réalisé son 2624e et dernier ravitaillement à la mer [RAM] au bout de 36 ans de navigation [et de 37 tours du monde].
Depuis qu’il a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire, le BRF Jacques Chevallier a effectué plusieurs campagnes d’essais en mer [avec un équipage de la Marine mais sous la responsabilité des industriels, ndlr], ces dernières ayant notamment porté sur son système de ravitaillement à la mer ainsi que sur son système de combat et de communication. Pour autant, il ne sera pas admis tout de suite au service actif : il lui reste encore à effectuer un déploiement de longue durée, au cours duquel ses qualités militaires seront vérifiées.
Par rapport aux BCR de la classe Durance, les BRF, dérivés du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano du constructeur italien Fincantieri, vont représenter un saut capacitaire majeur pour la Marine nationale.
À double coque, d’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], ces navires ont une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 mètres cubes de carburants.
D’une autonomie de 8000 nautiques et mis en oeuvre par 130 marins, les BRF disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique d’une surface avoisinant les 700 mètres carrés et pouvant recevoir jusqu’à 40 tonnes de charge… Selon le dernier numéro de Raids Aviation, des expérimentations vont être prochainement menées pour voir s’il est possible d’y faire loger deux hélicoptères NH-90 NFH « Caïman ».
Enfin, les BRF seront armés de deux canons RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter, et d’un système de défense aérienne Simbad-RC livré par MBDA.
Pour rappel, la Marine nationale doit disposer de trois BRF d’ici 2030 [le « Jacques Chevallier », le « Jacques Stosskopf » et le « Émile Bertin »]. Selon la Loi de programmation militaire 2024-30, le quatrième et dernier de la série, le « Gustave Zédé », lui sera livré entre 2030 et 2035.
