Northrop Grumman planche sur un drone tactique embarqué à longue endurance pour l’US Navy

Les possibilités de mettre en oeuvre un drone aérien affichant des capacités opérationnelles intéressantes depuis un navire de surface sont limitées. La solution la plus simple est de recourir à des appareils de type hélicoptère, à l’image du MQ-8 Fire Scout de Northrop Grumman, du Camcopter S-100 de Schiebel ou encore du SDAM [Système de Drone Aérien pour la Marine] en cours de développement chez Airbus Helicopters. Il est également possible d’utiliser un engin à voilure fixe… sous réserve de disposer d’un système de récupération.

Depuis plusieurs années, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, cherche à développer un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] pouvant décoller et atterrir verticalement sur son empennage depuis la plateforme aéronautique d’un « destroyer » ou d’une frégate.

Un tel concept – appelé Tail-Sitter – avait été imaginé dans les années 1950 [avec le Convair XFY-1 Pogo et le Lockheed XFV-1, ndlr] avant d’être abandonné. En 2015, Northrop Grumman avait été retenu par la DARPA et l’Office of Naval Research [ONR] pour développer un tel appareil, dans le cadre du programme TERN [Tactically Exploited Reconnaissance Node]. Programme dont on n’a plus entendu parler depuis…

Cela étant, en 2019, l’US Navy a évalué un drone tactique embarqué de type « Tail-Sitter », le V-BAT, mis au point par l’entreprise texane Martin UAV. Et, depuis mars dernier, elle en fait de même avec le Flexrotor du constructeur Aerovel, depuis l’USS Paul Hamilton, lequel est actuellement déployé au Moyen-Orient.

Mais au moins un autre projet est en cours. En effet, la DARPA a lancé le programme « ANCILLARY » [AdvaNced airCraft Infrastructure-Less Launch And RecoverY], lequel vise à développer un drone aérien de type VTOL [décollage et atterrissage verticaux], doté d’une longue endurance [au moins 20 heures] mais ayant des dimensions réduites par rapport aux drones MALE « traditionnels », l’idée étant de pouvoir en embarquer le plus possible à bord d’un navire afin de disposer d’un « réseau multi-capteurs au-delà de la ligne de mire » [BLOS].

« Le principal défi consiste à développer un drone de type VTOL devant combiner longue endurance et charge utile importante tout en répondant aux exigences de stockage et d’exploitation à bord », résume Steve Komadina, le responsable de ce projet au sein de la DARPA. « Un élément clé est le système de propulsion », ajoute-t-il.

Le 13 juillet, Northrop Grumman a fait savoir qu’il venait d’être retenu par la DARPA pour le programme ANCILLARY. Et de préciser que son démonstrateur sera en mesure de réaliser « plusieurs missions » [renseigement, ciblage, surveillance, etc.] et qu’il aura la capacité d’emporter une charge utile de « 60 livres » [soit 27 kg] et de voler pendant 20 heures. Le tout en ayant un rayon d’action de 100 nautiques [soit 185 km]. En outre, il pourra « atterrir sur un navire dans des conditions météorologiques défavorables ».

Cependant, Northrop Grumman n’est pas le seul en lice : AeroVironment, AVX Aircraft, Griffon Aerospace, Karem Aircraft, Leidos, Method Aeronautics, Piasecki Aircraft et Sikorsky ont également été invités par la DARPA à faire des propositions. Les essais en vol de l’appareil sélectionné devraient commencer en 2026.

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