Thales promet une « rupture technologique » pour la suite sonar des sous-marins lanceurs d’engins français

En 2018, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à Thales un contrat de 42 mois pour conduire des études portant sur le développement d’une suite sonar destinée aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de 3e génération [SNLE 3G], en tenant compte des « menaces présentes et de leur évolution ». Et il était alors question de mettre au point des antennes de flanc de 4e génération, un nouvel intercepteur sonar, un algorithme de traitement d’antenne ainsi qu’un « concept innovant d’antenne d’étrave ».

Trois ans plus tard, et alors que le coup d’envoi de la réalisation du programme SNLE 3G venait d’être donné, la DGA et Thales signèrent un accord-cadre portant sur le développement d’une suite sonar complète intégrant une « large diversité d’antennes et les traitements associés ».

« Les innovations technologiques envisagées pour les différents sonars conduisent à la génération d’un volume d’informations de détection en rupture par rapport aux systèmes actuels et impliquent la mise en oeuvre d’algorithmes de traitements de données massives [big data] et d’intelligence artificielle », avait alors expliqué Thales.

Et celui-ci de préciser qu’il fournirait des antennes de flanc et d’étrave de nouvelle génération, une antenne linéraire remorquée à technologie optique [ALRO, dont le développement avait commencé en 2016, ndlr] ainsi que d’autres composants [interception, sondeurs, téléphones sous-marins]. Et l’ensemble, censé offrir des « capacités et des précisions de détection 3D inégalées », devait reposer sur le système de traitement des informations et de détection ALICIA [Analyse, Localisation, Identification, Classification Intégrées et Alertes].

Désormais, il s’agit de passer à l’étape suivante. Quelques jours après que la DGA a donné un premier aperçu du profil qu’aura le SNLE 3G [kiosque trapu, barres de plongée installées sans doute au niveau de la proue, appareil à gouverner en forme de croix de saint-André, etc.], le groupe Thales a fait savoir que le ministère des Armées venait de lui attribuer un nouveau contrat, cette fois pour la conception détaillée et le déploiement de cette suite sonar de nouvelle génération à bord des SNLE 3G et des actuels SNLE de la classe « Le Triomphant ».

Pour rappel, ces derniers sont pour le moment dotés d’un sonar de coque DMUX-80 [d’une portée minimale de 200 km], d’une antenne remorquée à très basse fréquence DSUV-61 B d’une longueur d’un kilomètre, et d’un sonar DUUG-7.

« La supériorité acoustique des sous-marins français pour les années à venir s’appuiera sur l’ensemble des technologies de rupture dont Thales a la maîtrise. De nouveaux systèmes d’antennes de grande dimension, hébergeant un très grand nombre de capteurs, permettront d’atteindre des capacités de détection inégalées d’une grande précision », a souligné l’industriel.

La valeur du contrat n’a pas été précisée. Mais il est question d’un montant compris entre 300 et 500 millions d’euros.

« Ce nouveau contrat atteste de la confiance accordée à Thales par la DGA pour son activité hautement stratégique en lien avec la dissuasion nucléaire », a commenté Gwendoline Blandin-Roger, responsable de la division « systèmes de lutte sous la mer » du groupe d’électronique de défense. « Les dernières innovations, développées avec passion par les ingénieurs Thales, et dont vont bénéficier les SNLE d’aujourd’hui et de demain, permettront de garantir à la France une grande maîtrise de la situation acoustique au regard des menaces actuelles et futures, et donc de conserver son statut de Marine de premier rang mondial », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, la construction du premier SNLE 3G doit débuter d’ici la fin de cette année, l’objectif étant de le mettre en service actif en 2035, afin de remplacer « Le Triomphant ». Les trois autres suivront jusqu’en 2050.

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