Un chef de l’État islamique a été tué par une frappe américaine en Syrie

Les 5 et 6 juillet, alors qu’ils étaient engagés dans une mission contre l’État islamique [EI ou Daesh] en Syrie, trois drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper américains ont été gênés par l’attitude de plusieurs avions de combat russes Su-35 « Flanker-E », par ailleurs accusés par le Pentagone d’avoir effectué des manoeuvres « non professionnelles » et « dangereuses ».

À noter que, au même moment, deux Rafale français de l’opération Chammal [nom de la participation française à la coalition anti-jihadiste « Inherent Resolve », dirigée par les États-Unis] ont dû réagir à une « interaction non-professionnelle de la part d’un Su-35 russe » à la frontière irako-syrienne… Ce qui, au passage, n’a pas fait les gros titres en France…

De son côté, l’état-major russe a justifié les interceptions des trois drones américains par le fait que l’espace aérien dans le nord de la Syrie avait été fermé en raison de manoeuvres conjointes entre les forces syriennes et russes. Et d’évoquer une « violation systématique des protocoles de déconfliction par les drones de la ‘soi-disant coalition internationale anti-terroriste' ».

Cela état, et même s’ils ont été encore « harcelés » par des Su-35, les MQ-9 Reaper ont quand même pu mener leur mission à son terme, le 7 juillet. En effet, via un communiqué publié deux jours plus tard, l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a indiqué qu’ils avaient effectué une frappe dans l’est de la Syrie. Frappe qui entraîné la mort d’Oussama al-Muhajer, un chef local de l’EI.

Cette mission « a été menée par les mêmes MQ-9 qui, plus tôt dans la journée, avaient été harcelés par des avions russes pendant plus de deux heures », a expliqué l’US Centcom.

En effet, le général Alex Grynkewich, commandant de l’AFCENT, c’est à dire des forces aériennes relevant de l’US Centcom, avait précédemment indiqué que des « avions russes » avaient enchaîné « 18 passes rapprochées non professionnelles ayant conduit les MQ-9 à réagir pour éviter de se trouver dans des situations dangereuses ».

Quoi qu’il en soit, « nous avons clairement fait savoir que nous restons engagés à défaire l’EI à travers la région. [Cette organisation] demeure une menace, pas seulement pour la région mais aussi au-delà », justifié le général Michael Kurilla, le chef de l’US Centcom.

Le mois dernier, et selon les chiffres du Pentagone, 7 opérations ont été menées par la coalition anti-jihadiste en Syrie, ce qui a permis de neutraliser 15 membres de l’EI [dont 1 tué et 14 capturés]. C’est d’ailleurs au cours de l’une d’entre elles que 22 commandos américains de la Delta Force ont été blessés lors de l’accident d’un hélicoptère MH-47 Chinook.

Mais c’est surtout en Irak que s’est concentrée l’action d’Inherent Resolve, avec, durant la même période, 30 opérations effectuées avec les « forces partenaires » au cours desquelles 19 combattants de l’organisation terroriste ont été mis hors d’état de nuire [dont 12 tués et 7 capturés].