Avec l’appui de l’Agence de l’innovation de défense, la Marine nationale lance son « Dronathlon »

La Marine nationale ne dipose pas encore de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance], comme le MQ-9A Reaper ou le MQ-9B SeaGuardian, pour effectuer ses missions de surveillance maritime. Mais peut-être que cela viendra un jour… Comme un lapsus du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a suggéré dans un message qu’il a adressé à l’occasion du 14 Juillet [et que ses services ont depuis retiré du site Internet du ministère, ndlr].

En attendant, et alors qu’elle dispose déjà de plusieurs drones aériens et navals, tels que SMDM et le S-100 « Serval, la Marine a lancé plusieurs projets, comme le SDAM [Système de drone aérien de la Marine, qui équipera ses navires de surface dits de premier rang, ndlr], l’UCUV [drone sous-marin armé], le SLAM-F [Système de lutte anti-mines marines futur] ou encore le dispositif PROTEUS. Et elle a l’intention d’aller encore plus loin, comme elle l’a fait savoir dans la dernier mouture de son plan stratégique MERCATOR.

Estimant que l’innovation technologique est un « facteur de supériorité opérationnelle », la Marine nationale a pris plusieurs mesures pour l’encourager. Ainsi, depuis 2019, en lien avec DGA « Techniques navales » et l’Université de Toulon, elle organise chaque année la journée i-Naval, qui permet aux industriels d’imaginer de nouvelles solutions pouvant intéresser le combat naval. Lors de la dernière édition de cet évènement, plusieurs drones ont été présentés, comme l’IM 1300 d’IM Solutions qui, pouvant évoluer en essaim, emporte plusieurs capteurs ou différents matériels.

Dernièrement, la Marine nationale a créé le label « PERSEUS », qui a été attribué à trois entreprises, dont Arkeocean, qui, déjà engagée dans le projet PROTEUS, a mis au point un essaim de munitions rôdeuses sous-marines.

Quoi qu’il en soit, dans son dernier plan stratégique, la Marine nationale a fait connaître son intention d’organiser un « Dronathlon », à l’image du défi CoHoMa organisé par l’armée de Terre dans le domaine de la robotique militaire terrestre.

Et il n’est visiblement pas question de perdre du temps car, ce 7 juillet, l’Agence de l’innovation de défense [AID] a lancé un premier « appel à manifestation d’intérêt » en vue d’organiser ce « Dronathlon » dans le courant du second semestre 2024, avec le soutien de ses pôles d’innovation GIMNOTE et ORION.

L’objectif de cette démarche est « d’identifier des solutions centrées sur des drones capables de répondre à au moins l’une des deux missions sélectionnées pour cette première édition : effectuer la reconnaissance d’une zone côtière et établir la situation dans une zone hauturière hors ZEE [zone économique exclusive] dans une logique de maitrise de l’espace aéromaritime dans un contexte haut du spectre », explique l’AID.

Ce « Dronathlon » s’adresse « à tout type de structure [start-up, PME, grand groupe, universités, etc.], seule ou en consortium », précise l’agence. Et d’ajouter : « À l’issue du processus de sélection, une expérimentation sera commandée à chacune des équipes sélectionnées pour un déroulement au second semestre 2024 au sud de la presqu’ile de Saint Mandrier près de Toulon ». Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 septembre prochain.

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