Le sous-marin nucléaire d’attaque Perle est apte pour reprendre son cycle opérationnel

Sa proue ravagée par un violent incendie alors qu’il était en cale sèche, à Toulon, pour une période d’Indisponibilité pour entretien et réparations [IPER], le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Perle aurait pu ne plus jamais reprendre la mer. Pourtant, à l’issue d’études réalisées par le Service de soutien de la Flotte [SSF] et Naval Group, le ministère des Armées décida de le réparer en « cannibalisant » le SNA Saphir, qui venait d’être désarmé.

Ainsi, préparée avec minutie grâce à des jumeaux numériques, l’opération consistant à remplacer la proue de la Perle par celle du Saphir fut rondement menée par Naval Group, à Cherbourg. Et celle-ci a demandé, au total, près de 350’000 heures de travail [dont 100’000 heures pour les études préliminaires]… Car, en plus des travaux de soudure, il aura fallu reconnecter une centaine de câbles électriques, une soixantaine de collecteurs et une multitude de tuyaux hydrauliques.

Allongé d’un mètre et plus lourd de 68 tonnes à l’issue de cette « hybridation », le SNA Perle regagna Toulon afin de reprendre son IPER là où elle avait été arrêtée par la force de choses. Et, après avoir connu un nouveau « coup de chaud » sans conséquence [une combustion sans flamme détectée à temps, ndlr], le sous-marin entama sa remontée en puissance à partir de novembre 2022, avec des essais à quai.

Alors que le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier venait d’assurer, lors d’une audition parlementaire, qu’il reprendrait son cycle opérationnel dans le courant de l’été, le SNA Perle effectua sa première plongée statique le 22 mai dernier, en rade de Toulon. Et visiblement, les essais en mer ont depuis été menés tambour battant.

En effet, ce 6 juillet, le ministère des Armées a annoncé que l’IPER de la Perle venait de se terminer. « Une commission réunissant des représentants de la Direction générale de l’armement [DGA], du Service de soutien de la flotte [SSF], de la Commission permanente des programmes et des essais [CPPE] et de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA] a validé la conformité technique du bâtiment ainsi que sa capacité à naviguer en plongée en toute sécurité », a-t-il en effet précisé.

Cela étant, il reste encore au sous-marin à passer ses qualifications opérationnelles avant de pouvoir partir en mission. Ainsi, il aura notamment à lancer une torpille lourde F-21 d’exercice, l’IPER dont il a fait l’objet ayant permis de lui donner cette nouvelle capacité.

Pour rappel, la F-21 affiche des performances singulièrement accrues par rapport à la torpille F-17 Mod 2 qu’elle remplace. D’un diamètre de 533 mm pour 6 mètres de longueur et un jeu de deux hélices, elle a une portée de 27 nautiques et peut atteindre la vitesse de 50 noeuds. Reliée au sous-marin par une fibre optique, elle est équipée d’un système d’autoguidage acoustique lui permettant de détecter et de suivre un objectif de façon autonome.

Désormais, souligne le ministère des Armées, le SNA Perle dispose « d’un potentiel opérationnel jusqu’en 2028 ». Et, dans l’attente de l’admission au service du Duguay-Trouin [2e de la classe Suffren, ndlr], la reprise de son cycle opérationnel permettra à la Marine nationale d’aligner quatre SNA, le Casabianca étant sur le point d’être désarmé.

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