Un drone à hydrogène développé par le Centre de Recherche de l’École de l’Air a effectué son premier vol

En mars 2021, le Centre de Recherche de l’École de l’Air [CREA] avait dévoilé le projet H2 Rapace, lequel consistait à mettre au point un drone militaire à hydrogène, ce qui était alors inédit en France. Mais cela supposait de relever plusieurs défis…

D’abord, en raison de sa faible densité, un kilogramme d’hydrogène occupe beaucoup plus de volume qu’une quantité équivalente d’essence. Pour y remédier, il est possible de le comprimer [à 700 bars] ou de le liquéfier… Seulement, le rendement énergétique s’en trouve affecté. D’où le recours à une pile à combustible afin d’alimenter un moteur électrique. Telle est la solution retenue par le CREA.

Pour développer le Rapace, ce dernier s’est associé au Laboratoire d’Innovation pour les Technologies des Energies Nouvelles et les Nanomatériaux [LITEN] du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables et à l’entreprise varoise Atechsys, celle-ci étant chargée de fabriquer le drone et sa station de contrôle.

Le premier vol de ce drone militaire à hydrogène, dont la silhouette fait penser à celle du Bayraktar TB-2 turc, était prévu en 2022… Finalement, il a eu lieu en mai 2023, en présence d’un opérateur du Centre d’initiation et de formation des équipages drones [CIFED], a annoncé l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], le 15 juin.

« Nous avons pu réaliser le tout premier vol hydrogène Rapace, après des essais au sol concluants et à la faveur d’une fenêtre météo favorable », a en effet expliqué un ingénieur-chercheur du CEA-LITEN. Et d’ajouter : « C’était aussi le tout premier vol d’un drone PAC H2 à cathode fermée et refroidissement liquide en France et au monde, hors États-Unis, et de surcroît de technologie française ».

Le laboratoire avait en effet précédemment expliqué que, pour l’occasion, le Rapace allait être doté d’une pile à combustible reposant sur un « concept modulaire » ainsi que sur une « architecture mécanique » et des « matériaux » innovants… sans livrer plus de détails.

Cela étant, l’AAE n’a pas précisé la durée de ce vol inaugural… Et elle n’a rien dit non plus au sujet des caractéristiques du Rapace. Quoi qu’il en soit, l’objectif n’est sans doute pas de battre des records… mais plutôt d’explorer les potentialités qu’un tel appareil est susceptible d’offrir au niveau opérationnel [autonomie énergétique, discrétion thermique et acoustique, facilité d’emploi, etc.].

Au-delà, ce projet vise aussi à permettre au CREA et au CEA-LITEN de « développer un écosystème scientifique dans le sud de la France ainsi qu’un partenariat de recherche scientifique et technique à long terme, qui leur permettra de répondre efficacement aux enjeux auxquels ils sont confrontés dans le domaine de l’usage de l’hydrogène », explique l’AAE.

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