Syrie : L’US Air Force déploie des F-22A Raptor pour répondre à l’attitude « agressive » de l’aviation russe

Afin d’éviter toute résurgence de l’État islamique [EI ou Daesh] au Levant et de tenir à l’oeil d’autres formations terroristes plus ou moins liées à al-Qaïda, la coalition dirigée par les États-Unis [OIR – Operation Inherent Resolve] poursuit ses opérations en Syrie, tant au sol que dans les airs, afin de soutenir les forces démocratiques syriennes [FDS, à forte composante kurde] et mener des actions ponctuelles contre des cadres de groupes jihadistes.

Cela étant, et malgré des mesures dites de « déconfliction » en vigueur depuis 2015 afin d’éviter tout incident, la cohabitation entre les forces russes et celles de la coalition [notamment américaines, ndlr] est de plus en plus compliquée, surtout depuis le début de la guerre en Ukraine.

Ces dernières semaines, l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a fait état d’une hausse « significative » des vols militaires russes jugés « agressifs » au-dessus des positions américaines dans le nord-est de la Syrie.

Et plusieurs incidents ont eu lieu dans l’espace aérien syrien, les pilotes russes étant accusés de se livrer à des manoeuvres « non professionnelles » et « dangereuses » près d’aéronefs américains.

En avril, l’AFCENT, c’est à dire la force aérienne relevant de l’US CENTCOM, a ainsi dénoncé des actions « agressives » et « dangereuses » menées par des pilotes russes lors « d’interactions avec des avions américains et de la coalition ». Et d’ajouter que cela pourrait finir par conduire à des « erreurs de calcul et à une escalade involontaire ».

Cela étant, comme cette situation n’a pas évolué dans le bon sens à ses yeux, l’US Air Force a décidé d’envoyer des avions de supériorité aérienne F-22A Raptor au Moyen-Orient. A priori, ces appareils ont été déployés sur la base aérienne Muwaffaq Salti, située dans le nord de la Jordanie.

Cette décision de déployer un nombre non précisé de F-22A du 94th Fighter Squadron dans la zone de responsabilité de l’US CENTCOM a été prise à « la suite du comportement de plus en plus dangereux et non professionnel des avions russes dans la région ».

La « violation régulière » par les forces russes de « mesures convenues de déconfliction augmente le risque d’escalade ou d’erreur de calcul », a fait valoir le général Michael « Erik » Kurilla, le « patron » de l’US CENTCOM, via un communiqué diffusé le 14 juin.

Pour rappel, mis en service en 2005, le F-22A Raptor est un avion de 5e génération capable, grâce à sa furtivité, d’abattre simultanément plusieurs cibles au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range] sans être détecté par les radars adverses. Ses performances réelles sont cependant confidentielles.

Par le passé, et selon l’US Air Force, le F-22A a pu démontrer sa capacité à tenir à l’écart les avions de combat russes et syriens, alors que les opérations contre Daesh étaient toujours en cours. Ce qui n’a toutefois pas empêché quelques situations périlleuses, comme quand, en décembre 2017, l’un de ces appareils dut effectuer « plusieurs manoeuvres difficiles » pour inciter des avions d’attaque russes Su-25 « Frogfoot » à s’éloigner des positions tenues par la coalition anti-jihadiste. Un Su-35 Flanker-E avait été également impliqué dans cet incident.

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