Vers une coordination plus étroite entre l’Atlantique 2 Standard 6 et le Rafale M pour la lutte anti-navire

De nos jours, acquérir la supériorité opérationnelle face à un adversaire passe désormais par le combat collaboratif, rendu possible par les récents progrès technologiques, que ce soit dans le numérique, les communications ou bien encore l’intelligence artificielle. Et cela suppose d’élaborer de nouveaux concepts tactiques, comme le fait actuellement la Marine nationale.

Par exemple, la Veille coopérative navale [VCN] consiste à établir une situation tactique grâce aux informations collectées par différents capteurs installés à bord de plusieurs navires d’une flottille, ce qui permet ensuite de « traiter » une menace en choisissant l’unité la mieux placée pour le faire. C’est ce qu’a récemment fait la frégate multimissions [FREMM] Bretagne, qui a détruit une cible représentative d’un missile antinavire en tirant un Aster 30 en fonction des données envoyées par le radar S1850M de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul.

En 2020, lors de la mission Foch, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA], envoyé au devant du porte-avions Charles de Gaulle, avait désigné une menace « fictive » à des Rafale M, via l’avion de guet aérien E2C Hawkeye et la liaison de données tactiques L-11.

Mais le combat collaboratif peut également multiplier les effets contre un adversaire. Tel a été l’objet de l’exercice OCEANIS, qui a mobilisé des avions de patrouille maritime Atlantique 2 Standard 6 mis en oeuvre par les flottilles 21F et 23F ainsi que des Rafale M de la flottille 11F.

Au cours de cet exercice, un Atlantique 2 de la 21F et un Rafale M ont effectué un « tir coordonné de deux missiles antinavires AM39 Exocet sur une cible représentant un navire de combat ennemi », a indiqué la Marine nationale, ce 14 juin. Par la suite, deux avions de patrouille maritime ont largué deux torpilles MU90 pour neutraliser un « sous-marin hostile » qui menaçait de s’en prendre à une « frégate amie ».

Cette dernière séquence n’est pas anodine : lors de ses derniers déploiements, le porte-avions Charles de Gaulle a été systématiquement accompagné par un Atlantique 2… Ce qui a permis de compenser l’absence – temporaire – d’un SNA au sein de son escorte.

« Cet entraînement au combat multi-luttes démontre la capacité d’emploi de l’armement de l’Atlantique 2 au standard 6 et ses excellentes capacités de coordination, tant avec les unités navales qu’avec l’aviation de chasse », a souligné la Marine nationale.

Et celle-ci d’ajouter : « Grâce, notamment, à l’analyse des tirs réels de munitions, son retour d’expérience sera porteur de nombreux enseignements : l’emploi de l’Atlantique 2 en luttes antinavire et anti sous-marine, sa coordination au combat avec le Rafale M et son intégration au sein d’une force aéromaritime. L’exercice vient ainsi enrichir la préparation au combat de haute intensité de l’Aéronautique navale ».

Pour rappel, déclaré opérationnel en 2022, l’Atlantique 2 porté au standard 6 est doté de nouveaux équipements [calculateur tactique, capteurs, consoles de visualisation des opérateurs, systèmes de renseignement optronique et acoustique, ndlr] ainsi que d’une capacité de détection avec le radar à antenne active Searchmaster de Thales. Il est aussi équipé d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information], d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN] et de l‘interrogateur IFF TSA2542.

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