Des techniciens de l’US Air Force ont conçu une pièce de F-35A plus fiable et moins coûteuse que celle livrée par Lockheed-Martin

La semaine passée, un rapport du Government Accountability Office [GAO], qui peut être considéré comme la Cour des comptes française, a révélé que la trace d’au moins un million de pièces de rechange de chasseur-bombardier F-35 avait été perdue au cours de ces cinq dernières années. Et ce ne serait qu’une estimation basse. « La quantité et la valeur totales de ces pièces de rechange [perdues] peuvent être considérablement plus élevées », affirme-t-il.

Ainsi, le bureau du programme F-35 du Pentagone [JPO – Joint Program Office] « ne supervise ni ne comptabilise les pièces de rechange de son pool mondial qui ont été acceptées et reçues par le gouvernement [américain] et qui se trouvent dans des installations de sous-traitants », a avancé le GAO.

En outre, a-t-il souligné, les « désaccords » entre le département de la Défense [DoD] et les industriels [dont Lockheed-Martin, le constructeur du F-35] sur la « façon de catégoriser les pièces manquantes retardent les efforts du gouvernement pour créer son propre système fiable de suivi ».

Quoi qu’il en soit, des techniciens de l’Air Force Repair Enhancement Program [AFREP], affectés à la base aérienne de Hill [Utah], ont trouvé une solution pour remplacer les caches qui protégent de la poussière et de l’humidité des capteurs situés de part et d’autre du F-35. Le modèle fourni par l’industriel est difficile à utiliser en plus d’être peu robuste : ses joints en caoutchouc supportent mal la chaleur tandis que ses broches de fixation ont tendance à se casser facilement, y compris, parfois, à l’intérieur de l’avion. Qui plus est, il n’est pas donné… puisqu’il coûte la bagatelle de 600/650 dollars.

Ainsi, selon Air & Space Forces Magazine, ces techniciens ont utilisé une imprimante 3D pour fabriquer une plaque en plastique souple épousant la forme des capteurs à protéger. Ils ont ensuite ajouté des aimants et un joint torique pour maintenir le cache ainsi obtenu parfaitement en place. Et par rapport à la pièce d’origine, il ne coûte qu’environ 45 dollars…

Ces nouveaux caches ont ensuite été testés pendant trois semaines, dans toutes les conditions météorologiques. En outre, il fallait s’assurer que les aimants n’allaient pas causer d’interférence avec d’autre systèmes du F-35. Finalement, les essais ont été concluants… et cette innovation fera l’objet d’un dépôt de brevet au nom de l’US Air Force.

Cela étant, le recours à l’impression 3D pour produire des composants de F-35 n’est pas inédit. En 2018, le Combat Logistic Battalion [CLB] 31 de l’US Marine Corps [USMC], alors basé au Japon, avait fabriqué une pièce servant d’amortisseur sur une trappe du train d’atterrissage d’un F-35B selon ce procédé. Ce qui avait permis de refaire voler cet appareil sans attendre la livraison – depuis les États-Unis – d’une trappe de train neuve.

Photo : US Air Force

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]