Le groupe français Safran fournira le système de freinage du futur drone MALE européen

En février 2022, après des mois – si ce n’est des années – de discussions entre les principaux industriels concernés et les quatre États clients [Allemagne, France, Italie, Espagne], l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] notifia le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, désigné maître d’oeuvre de ce programme, avec Dassault Aviation et Leonardo pour partenaires.

Seulement, cet EuroMale n’avait pas encore de motorisation… Un mois plus tard, Airbus Defence & Space annonça avoir choisi le turbopropulseur Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP], proposé par Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], aux depens de l’Ardiden TP3 du français Safran. Étant l’importance du marché et au regard des questions de souveraineté, cette décision donna matière à polémique.

Cependant, Safran participera quand même à ce projet européen dans au moins deux domaines. En effet, en novembre dernier, le groupe français fut retenu par Leonardo pour fournir le « système électro-optique [optronique] aéroporté haute performance Euroflir 610 » destiné à équiper l’Eurodrone. Celui-ci prendra place au côté d’une nacelle de recueil des signaux électronmagnétiques, fournie par l’allemand Hensoldt.

Puis, ce 25 avril, Safran a indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems » venait de signer un contrat avec Airbus Defence and Space pour fournir le système de freinage de l’EuroDrone.

« Safran Landing Systems a été sélectionné pour assurer la conception, le développement, la qualification et la production du lot comprenant les roues et freins ainsi que les équipements
hydromécaniques, et pour fournir le calculateur de contrôle de freinage. Ce dernier sera développé par Safran Electronics & Defense, partenaire de Safran Landing Systems sur ce programme », a ainsi précisé le groupe français.

« Nous sommes fiers de travailler sur ce programme avec Airbus Defence and Space. C’est une opportunité de démontrer notre
savoir-faire et notre capacité à développer les technologies qui viendront équiper ce nouveau système militaire sans équivalent, dont l’optimisation de la masse constitue l’un des enjeux majeurs. Nous avons hâte de relever ces challenges techniques et d’apporter à notre client la meilleure proposition de valeur qui soit », a commenté François Bastin, le Pdg de Safran Landing Systems.

Effectivement, « l’optimisation de la masse » sera un « enjeu majeur » étant donné que l’EuroDrone sera imposant [plus de dix tonnes, avec une envergure de 26 mètres, une longueur de 16 mètres et une hautre de 6 mètres].

Par ailleurs, Airbus Defence & Space a retenu Liebherr Aerospace [dont la maison mère, Liebherr, est d’origine allemande mais de droit suisse] pour le développement et la production du train d’atterrissage et du système hydraulique de l’EuroDrone.

Plus précisément, l’industriel aura à assurer la mise au point et la fabrication du train d’atterrissage principal et du train avant, y compris l’actionnement, l’orientation et la commande électronique, ainsi que de la pompe entraînée par un moteur électrique [EMP].

Pour rappel, et avant la présentation du projet de Loi de programmation militaire 2024-30, la France envisageait l’achat de 12 Eurodrone [soit quatre systèmes, composés chacun de trois drones et de deux stations au sol]. Le montant de ce programme s’élève à 7,1 milliards d’euros, ce qui correspond à la livraison de 60 systèmes au total [7 pour l’Allemagne, 5 pour l’Italie et 4 pour l’Espagne].

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