Soudan : L’Élysée confirme la blessure d’un commando des forces spéciales lors de l’opération Sagittaire

Le 23 avril, à la suite des États-Unis, la France a lancé une opération d’évacuation de ses ressortissants [RESEVAC] au Soudan, pays en proie à des combats opposant l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide [FSR], dirigées par son désormais ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo [alias Hemeti].

Une telle opération est d’autant plus délicate à planifier et à mener que les délais de réaction sont très courts et que plusieurs conditions doivent être réunies [autorisations de survol de pays voisins, accalmie dans les combats, disponibilité des moyens susceptibles d’être engagés, etc].

Les autorités françaises ont peu communiqué sur les modalités et les conditions de cette opération menée au Soudan. Cependant, quelques heures après son lancement, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a précisé, via Twitter, qu’elle avait été baptisée « Sagittaire » et qu’elle mobilisait des avions de transport A400M et des commandos des forces spéciales. Du moins, c’est ce qu’ont suggéré les photographies diffusées par l’État-major des armées [EMA] sur les réseaux sociaux.

Or, peu après l’annonce du déclenchement de l’opération Sagittaire, il a été dit qu’un convoi français avait essuyé des tirs au niveau du quartier de Bahri, au nord de Karthoum, et que l’un de ses membres avait été blessé. Et cela, dans des conditions confuses, les FSR ayant soutenu avoir été visées par un raid aérien au moment des faits. Sollicitées par l’AFP, des sources diplomatiques et militaires ont alors dit refuser de « telles rumeurs » tant que le RESEVAC « n’est pas encore terminé ».

Quarante-huit heures après, à l’ouverture d’un Conseil de défense et de sécurité nationale, à l’Élysée, le président Macron a confirmé qu’un commando des forces spéciales avait bien été blessé – assez sérieusement, a prioro – durant cette opération.

« J’ai eu, ce matin, des nouvelles rassurantes du commando des forces spéciales qui a été blessé au cours de cette opération. Et son état est maintenant stabilisé, sa vie n’est plus en danger. Il est en transfert vers les soignants qui lui permettront, dans les prochaines heures, je l’espère, de retrouver l’intégralité de ses facultés », a en effet affirmé M. Macron.

Pour le moment, l’opération Sagittaire a permis d’évacuer 538 personnes, dont 209 ressortissants français, du Soudan. Dans sa courte déclaration, le chef de l’État a remercié Djibouti et l’Éthiopie [qui a accepté d’ouvrir son espace aérien aux avions français].

Selon les précision de l’EMA, dix convois entre Khartoum et la base de Wadi Seidna [dont il a fallu s’assurer le contrôle] ont été organisés au cours des 72 dernières heures. Puis un pont aérien a été mis en place vers Djibouti, avec sept rotations d’A400M Atlas et deux de C-130J Hercules.

À noter que la frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée [FREMM-DA] Lorraine, qui effectue actuellement son déploiement de longue durée en vue de son admission au service, a également été sollicitée pour transporter des personnes évacuées de Port-Soudan vers l’Arabie Saoudite, en lien avec les Nations unies.

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