Des militaires ukrainiens vont bientôt commencer leur formation sur char M1A1 Abrams en Allemagne

« Tous ensemble, nous allons assurer que les Ukrainiens disposent de tout ce dont ils ont besoin pour vivre en liberté », a promis Lloyd Austin, le secrétaire américain à la Défense, lors de l’ouverture d’une nouvelle réunion du Groupe de contact pour l’Ukraine, ce 21 avril, à Ramstein [Allemagne].

Si la question des avions de combat, que Kiev réclame depuis le début de la guerre, ne sera sans doute pas tranchée lors de cette réunion, celle des chars de combat est en passe d’être réglée.

En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le don de chars Leopard 1 et Leopard 2 à l’armée ukrainienne après des semaines d’indécision, les États-Unis promirent de céder 31 M1A2 Abrams… Mais pas dans l’immédiat étant donné que ces derniers devaient être assemblés par General Dynamics Land Systems [GDLS], selon une configuration « dégradée » par rapport à celle utilisée par l’US Army.

Finalement, un mois plus tard, et afin d’accélérer le calendrier des livraisons, les États-Unis changèrent leur fusil d’épaule en précisant que les chars promis à l’Ukraine seraient des M1A1 Abrams, prélevés parmi les 5000 livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. Et d’assurer que ceux-ci disposeraient des capacités similaires à celles des M1A2. Cela « nous permettra de [les] livrer à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », avait expliqué un porte-parole du Pentagone.

Afin de tenir ce calendrier, des responsables américains ont confié à l’Associated Press que des Abrams arriveront à Grafenwoehr [Allemagne], où l’US Army dispose d’une zone d’entraînement, d’ici la fin mai. Et cela afin de former les équipages ukrainiens durant l’été. Leur entraînement doit durer environ dix semaines. Ces chars ne seront pas ceux qui seront livrés à Kiev, ceux promis par Washington étant toujours en cours de « rénovation ».

L’objectif est donc de permettre à l’armée ukranienne d’avoir des équipages prêts à utiliser ces 31 M1A1 Abrams dès que ceux-ci figureront dans son ordre de bataille. La formations dispensée à Grafenwoehr concernera environ 250 soldats ukrainiens, dont des techniciens.

L’une des défis que devra relever l’armée ukrainienne sera d’ordre logistique. En premier lieu, il s’agira de mettre en place un circuit « résilient » d’approvisionnement en carburant, alors que la turbine Honeywell AGT1500 des Abrams est gourmande en kérozène [ou en gazole]. En outre, elle devra faire cohabiter plusieurs modèles de chars différents, certains utilisant des munitions spécifiques, comme le Challenger 2 britannique.

« Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », avait ainsi récemment admis le porte-parole de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

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