L’armée de Terre pourrait encore être sollicitée pour fournir une partie des 12 autres CAESAr promis à Kiev

Ce 31 janvier, lors d’une conférence de presse commune avec Oleksiï Reznikov, son homologue ukrainien, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé que la France livrerait à l’Ukraine 12 CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] supplémentaires ainsi qu’un radar Ground Master 200 [GM200] qui, conçu par Thales, peut détecter un aéronef hostile dans un rayon de 250 km.

Contrairement aux 18 CAESAr précédemment cédés à l’armée ukrainienne [dont un est hors d’usage], les 12 qui viennent d’être promis par M. Lecornu seront financés par le fonds de soutien de 200 millions d’euros, mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.

A priori, ces CAESAr ne devraient donc pas être prélevés dans la dotation de l’armée de Terre… Du moins, si la cadence de production de Nexter le permet… « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks » s’il le faut, a en effet dit le ministre des Armées.

Pour rappel, l’armée de Terre disposait initialement de 76 CAESAr. Et les 18 qu’elle a donnés à son homologue ukrainienne seront compensés à l’unité près grâce à un contrat de 85 millions d’euros, notifiée à Nexter en juillet 2022.

Le fonds de soutien sera aussi mis à contribution pour la livraison du GM 200, dont la commande sera officiellement passée auprès de Thales le 1er février, ainsi que pour financer plusieurs priorités des forces ukrainiennes, à commencer par la maintenance des équipements militaires déjà cédés par la France.

Ainsi, M. Lecornu a indiqué que « plusieurs dizaines de millions d’euros » seront débloqués pour financer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des CAESAr ukrainiens. Il n’a cependant pas précisé si les 19 CAESAr 8×8 promis par le Danemark à l’Ukraine seront pris en compte.

Outre le MCO, un autre besoin urgent exprimé par M. Reznikov concerne l’approvisionnement en munitions. Sur ce point, la France et l’Australie ont annoncé, le 30 janvier, avoir trouvé un accord pour produire conjointement « plusieurs milliers d’obus de 155 mm » destinés à l’Ukraine.

Par ailleurs, M. Lecornu a également évoqué des efforts en vue de fournir des missiles pour les deux systèmes Crotale NG récemment livrés à Kiev. « Ce matériel nous aide à nous rapprocher du jour de notre victoire. Les Crotale détruisent 100% des cibles donc c’est très important pour fermer le ciel ukrainien », a dit M. Reznikov.

Enfin, le ministre des Armées a annoncé que 2000 soldats ukrainiens seraient formés en France d’ici l’été prochain… et 600 autres le seront, par mois, par 150 militaires français déployés en Pologne dans les prochaines semaines. Il n’a cependant pas précisé si ces formations se feront dans le cadre de la Mission d’assistance militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine [EUMAM Ukraine].

Cela étant, il n’est pas question de livrer des chars à Kiev. Sur ce point, M. Lecornu a souligné que la France avait ouvert la voie à la livraison des Challenger 2 britanniques, des Leopard 2 allemands et des Abrams américains après la décision de M. Macron d’envoyer des AMX-10RC en Ukraine.

S’agissant des avions de combat, que Kiev réclame désormais avec insistance, M. Reznikov n’a pas formulé de demande « précise » à la France, alors que M. Macron n’a pas exclu la cession éventuelle de Mirage 2000C récemment retirés du service. « Nous n’avons pas parlé de type d’avion », a-t-il dit. « Nous avons juste souligné que l’aviation tactique est une composante de la défense antiaérienne » et « nous avons besoin de renforcer nos capacités de défense de notre espace aérien », a-t-il ajouté.

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