M. Le Drian vante les qualités du Rafale en Croatie

Visiblement, la France fait une priorité de la vente d’avions Rafale F3R d’occasion à la Croatie, qui a lancé un appel d’offres pour moderniser son aviation de combat et retirer enfin du service ses MiG-21Bis/UM à bout de souffle. Outre le chasseur-bombardier de Dassault Aviation, le F-16V de Lockheed-Martin, le Gripen C/D de Saab et le F-16 Block 30 ayant été en dotation au sein de la force aérienne israélienne sont en lice. Un contrat pour 12 appareils doit être finalisé d’ici la fin de cette année.

En novembre, lors d’un déplacement à Zagreb, la ministre des Armées, Florence Parly, fit valoir qu’un choix en faveur du Rafale serait « structurant » pour la coopération militaire entre la France et la Croatie ainsi que « pour une Europe de la défense plus forte ».

Depuis, et après une l’évalution des offres faite par une commission interinstitutions pour l’acquisition d’un avion de combat multirôle, en décembre, il apparaîtrait, selon la presse croate, que l’on s’oriente vers un duel entre le Rafale F3R et le F-16V américain.

Aussi, lors d’une visite à Zagreb, le 14 janvier, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a enfoncé le clou. « Évidemment moi je préfèrerais que ce soit le Rafale, il n’y a pas d’ambiguïtés. Pour avoir été dans le passé ministre de la Défense, je connais un peu le sujet », a-t-il dit, lors d’une conférence de presse avec Gordan Grlic Radman, son homologue croate.

« L’industriel [Dassault Aviation] a fait une offre. Elle me paraît de qualité mais la responsabilité ne m’incombe pas », a ajouté M. Le Drian, selon les propos rapportés par l’AFP.

Ce point mériterait d’être précisé étant donné que des Rafale d’occasion ont été proposés à la Croatie. Ce qui veut dire que, dans le cas où Zagreb ferait le choix de l’avion français, les 12 appareils seraient prélevés sur la dotation de l’armée de l’Air & de l’Espace. Ce qui, avec le contrat grec [18 exemplaires, dont 12 de seconde main], pourrait poser un problème.

« Soit ces deux prospects [grec et croate] sont enchaînés dans le temps, et à ce moment là, l’effort sera soutenable, soit nous serons dans l’impossibilité, au risque de lacunes importantes sur le plan opérationnel et sur le plan organique », avait en effet prévenu le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, en octobre.

Quoi qu’il en soit, à la question de savoir si un éventuel choix de Zagreb en faveur de l’offre française pourrait être lié à l’entrée de la Croatie dans l’espace Schengen, M. Le Drian a été clair. « Imaginer que l’on aurait pu penser que l’on échangerait les Rafale et Schengen, c’est vraiment très audacieux et ce n’est pas du tout comme cela que cela se passe! », a-t-il répondu.

D’autant plus que, a fait valoir le ministre français, il reste encore du chemin à faire pour que la Croatie puisse intégrer Schengen. « Ce n’est pas fini d’autant plus qu’il y a une longue frontière, 1.150 km, c’est énorme ! […] Cela suppose de la vigilance et de la précision », a-t-il affirmé.

Photo : EMA

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