Le Pentagone met en place une cellule de travail pour étudier les « phénomènes aériens non identifiés »
Entre 1989 et 1991, en Belgique, 2.000 observations d’objets volants non identifiés [OVNI] furent rapportées, principalement dans la région de Liège. Dans la plupart des cas, les témoins affirmèrent avoir vu des engins de forme triangulaire, dotés de trois grands phares dans chaque angle, avec une sorte de gyrophare émettant une lumière orange au centre.
Une des hypothèses avancées pour expliquer ce phénomène avançait que ces OVNI étaient en réalité des « AVNI », c’est à dire des « Armes volantes non identifiées ». Et, en l’occurrence, les témoins auraient vu des avions furtifs F-117A de l’US Air Force. Tel fut, en tout cas, la piste qu’avait mis en avant le mensuel Science & Vie à l’époque.
Mais, plus de 30 ans après les faits, cette dernière n’a pas convaincu tout le monde, étant donné les performances prêtées à ces engins non identifiés, qui seraient incompatibles avec celles du chasseur-bombardier américain. Et les plus sceptiques penchent volontiers vers la théorie d’une « contagion psychosociale », selon laquelle un individu en présence d’une situation sortant de l’ordinaire a tendance à modifier ses propos pour les faire correspondre aux stéréotypes en vigueur.
Quoi qu’il en soit, cette affaire n’a pas encore été éclaircie avec certitude. Tout comme d’ailleurs celle des essaims d’une dizaine de drones que de nombreux témoins ont observés dans le Colorado, entre décembre 2019 et janvier 2020. Plus de six mois après les faits, le mystère reste entier. Un temps soupçonnée d’en avoir été à l’origine, l’US Air Force a décliné toute responsabilité. D’ailleurs, ce phénomène l’inquiète : les observations ont été faite dans un secteur situé non loin de l’un de ses bases de missiles stratégiques Minuteman III.
Par ailleurs, en mai dernier, le Pentagone a confirmé l’authenticité de trois vidéos prises en 2004 et en 2015 par des avions F/A-18 de l’US Navy et montrant des engins non identifiés. D’ailleurs, la côte Est des États-Unis fut le théâtre d’apparition d’objefs mystérieux entre l’été 2014 et le printemps 2015.
« Les pilotes [de l’US Navy] ont signalé à leurs supérieurs que les objets n’avaient aucun panache d’échappement » et qu' »ils pouvaient atteindre 30.000 pieds et des vitesses hypersoniques », avait ainsi rapporté le New York Times, dans une enquête publée en mai 2019.
Mais pour le Pentagone, il n’était pas question de céder aux théories farfelues, des explications rationnelles pouvant être généralement trouvées pour de telles observations. En clair, la piste d’extraterrestres en goguette n’est pas celle à laquelle pensent les militaires américains. En revanche, il ne serait pas impossible que ces OVNIs puissent être en réalité des AVNIs. D’où le groupe de travail qui vient de voir le jour.
En effet, le 14 août, le Pentagone a annoncé la création d’une « cellule de travail sur les phénomènes aériens non identifiés », sous l’égide de… l’US Navy [et non de la nouvelle US Space Force].
Cette structure doit permettre de « mieux comprendre et mieux connaître la nature et l’origine » de ces phénomènes », a précisé Susan Gough, une porte-parole du département américain de la Défense.
La mission de cette cellule sera donc de « détecter, analyser et cataloguer ces phénomènes aériens non identifiés qui pourraient représenter une menace pour la sécurité nationale des États-Unis » étant donné que le Pentagone « prend très au sérieux toute incursion d’aéronefs non autorisés sur nos centres d’entraînement ou dans notre espace aérien, et examine chaque rapport à ce sujet. »
L’un des enjeux est de savoir si des adversaires potentiels des États-Unis, comme la Chine ou la Russie, ont réussi à mettre au point des technologies avancées pouvant expliquer certains phénomènes observés. Cette préoccupation a d’ailleurs l’objet d’un projet de loi du comité sénatorial sur le renseignement.
Ainsi, ce texte vise à exiger du Pentagone et des agences de renseignement à établir un rapport détaillant toutes les informations collectées sur les « phénomènes aériens non identifiés ».
« Le Comité reste préoccupé par l’absence de processus unifié et complet au sein du gouvernement fédéral pour collecter et analyser des renseignements sur des phénomènes aériens non identifiés, malgré la menace potentielle », ont ainsi fait valoir les sénateurs siégeant au sein de cette instance.
Que des pays comme la Russie ou la Chine aient pu développer des technologies avancées dans le domaine aéronautique peut effectivement être envisagé. Ainsi, par exemple, il est dit que, avant son implosion, l’Union soviétique travaillait sur un projet d’avion révolutionnaire, l’Ajax [ou Ayaks], donné comme étant hypersonique et utilisant un générateur MHD [magnétohydrodynamique]. Mais il est toujours compliqué de démêler le vrai du faux dans ce genre d’histoire, surtout avec la propagande des uns et des autres.
En outre, les États-Unis ont également leurs « petits secrets » en la matière. En 2008, un avion totalement inconnu avait ainsi été photographié dans le ciel de Californie, en direction du Nevada [et donc du Tonopah Test Range ou de la fameuse base de Groom Lake]. Et, en 2014, trois autres appareils indéterminés, ayant la forme d’une aile volante, furent observés au Texas.