Le Pentagone diffuse trois vidéos de « phénomènes aériens non identifiés »

Cela fait maintenant plusieurs années que des images d' »objets volants non identifiés » [OVNI], captées par des F/A-18 de la marine américaine, circulent sur les plateformes de partage de vidéos. En effet, le premier film, daté de novembre 2004, a pu être vu en 2007. Quant aux deux autres, ils ont été diffusés en 2017, soit deux ans après avoir été prises.

Or, si ces vidéos ont fait le bonheur des adeptes du paranormal, leur diffusion n’avait été jusque là pas été autorisée par le Pentagone, qui les avait « classifiées ». Mais comme elles ont été mises à la disposition du public et fait l’objet de maints commentaires, il a décidé de changer son fusil d’épaule. Et, via un communiqué publié le 28 avril, il a confirmé que ces images de « phénomènes aériens non identifiés » avaient bien été prises par des avions de l’US Navy. Mieux encore : les trois films en question [intitulés FLIR, GOFAST et GIMBAL] peuvent désormais être téléchargés depuis le site du Naval Air Systems Command.

« Après un examen approfondi, le département de la Défense [DoD] a estimé que la publication autorisée de ces vidéos non classifiées ne révèlera aucune capacité ou système sensible et n’empiétera sur aucune enquête ultérieure sur les incursions […] de phénomènes aériens non identifiés. Le DoD publie ces vidéos afin de dissiper toutes les idées fausses du public sur la réalité ou non des images qui ont circulé. […] Les phénomènes aériens observés dans les vidéos restent caractérisés comme ‘non identifiés' », explique le Pentagone.

Dans l’une de ces vidéos, on peut effectivement voir un engin volant de forme oblongue. Les commentaires des pilotes ne sont pas audibles. Une deuxième montre un objet ayant l’apparence d’une toupie, entouré d’un halo. Enfin, dans la dernière, on devine ce qui semble être un essaim de petits objets non identifiés.

Aborder est tel sujet revient à marcher sur des oeufs. C’est d’ailleurs ce qu’admet l’US Navy, qui encourage ses pilotes à signaler tout phénomène aérien non identifié qu’ils sont susceptibles d’avoir vu.

« Ces incursions présentent un danger pour la sécurité du vol de nos aviateurs et celle de nos opérations », avait récemment expliqué un porte-parole de la marine américaine à CNN. « Pendant de nombreuses années, nos aviateurs n’ont pas signalé ces incursions en raison de la stigmatisation attachée à la terminologie et aux théories sur ce qui peut ou non figurer dans ces vidéos », avait-il ajouté.

Cela étant, en mai 2019, le très sérieux New York Times a longuement évoqué les nombreuses observations de « phénomènes aériens non identifiés » entre l’été 2014 et le printemps 2015 par les pilotes de l’US Navy sur la côte Est des États-Unis.

« Les pilotes ont signalé à leurs supérieurs que les objets n’avaient aucun panache d’échappement » et qu' »ils pouvaient atteindre 30.000 pieds et des vitesses hypersoniques », a rapporté le quotidien, lequel a souligné que, au Pentagone, personne n’a dit que ces « objets étaient extraterrestres. » Et d’ajouter que les « experts soulignent que des explications terrestres peuvent généralement être trouvées pour de tels incidents. »

Reste que ces phénomènes intéressent le Pentagone, comme en témoigne la révélation, en décembre 2017, de l’existence du programme d’identification avancée des menaces aérospatiales [Advanced Aerospace Threat Identification Program – AATIP], lequel avait été confié au renseignement militaire américain [DIA – Defense Intelligence Agency] entre 2007 et 2012, avec un budget de 22 millions de dollars.

Au total, 38 études furent financées dans le cadre de ce programme. Et si, elles étaient sérieuses pour la plupart, certaines parurent pour le moins curieuses, dont une portant sur les « trous de ver et les portes des étoiles », visiblement inspirées d’oeuvres de science fiction comme Valerian ou Stargate SG1…

Plus récemment, l’US Army CCDC Ground Vehicle Systems Center a signé un accord de partenariat avec l’association « To the Stars Academy » qui, présidée par Tom DeLonge, ex-chanteur du groupe Blink-182, prétend avoir « acquis, conçu ou produit » des matériaux « exotiques » pouvant avoir des applications pour les blindés de l’armée américaine. Cette information a notamment été évoquée par la presse spécialisée dans les affaires militaires d’outre-Atlantique. Ce qui, il va sans dire, a de quoi laisser sceptique, surtout quand on sait que ce partenariat coûtera 750.000 dollars sur cinq ans…

Cependant, les observations de phénomènes aériens inexpliqués et/ou non identifiés se poursuivent aux États-Unis. Notamment dans le nord-est du Colorado et du sud-ouest du Nebraska. Ainsi, des essaims de « drones » non identifiés ont été aperçus à plusieurs reprises en décembre 2019 et en janvier 2020. Et, pour le moment, aucune explication n’a pu être donnée, si ce n’est que ces engins n’appartiennent pas à l’US Air Force.

Quoi qu’il en soit, ces phénomèmes aériens inexpliqués n’intéressent pas seulement les États-Unis. En France, le GEIPAN [Groupe d’études et d’informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés], qui relève du CNES [Centre national d’études spatiales], est chargé de recueillir les témoignages et de les analyser. Il diffuse le rapport COMETA, qui fit du bruit au moment de sa publication, 1999.

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