Le mystérieux drone spatial américain X-37B a de nouveau été mis en orbite

En mai dernier, le drone spatial X-37B, développé par la division Phantom Works de Boeing, revenait sur terre au terme de sa quatrième mission depuis 2010, après avoir passé plus de 700 jours en orbite. Un record.

Le rôle de cet appareil, mis en oeuvre par le 30th Space Wing de l’US Air Force, ne cesse d’alimenter les spéculations. D’autant plus que la longueur de ses missions ont de quoi intriguer et que le Pentagone ne livre que très peu de détails. Certains parlent d’espionnage tandis que d’autres évoquent volontiers une arme « anti-satellite ».

En 2015, l’US Air Force avait toutefois expliqué que le X-37B servait en réalité à faire de « la réduction de risque, des expériences et des opérations conceptuelles pour développer l’usage de véhicules spatiaux réutilisables. » Et il était alors question d’éprouver de nouveaux matériaux ainsi qu’un moteur ionique, capable de fournir une impulsion dix fois supérieures par rapport à celle livrée par les propulseurs chimiques, tout en consommant moins d’énergie.

Cela étant, la fréquence des missions effectuées par ce drone spatial, qui a l’allure d’une mini-navette de 9 mètres de long pour 4,5 mètres d’envergure, ne manque pas d’interroger.

En effet, à peine trois mois après le retour sur terre de l’un des deux exemplaires construits, et profitant d’une « fenêtre de tir » avant l’arrivée de l’ouragan Irma, une fusée réutilisable Falcon 9, de la société SpaceX, vient, pour la première fois, de mettre sur orbite ce drone spatial, depuis Cap Canaveral [Floride]. Les précédents lancements de cet appareil avaient été effectués par un lanceur Atlas

Pour SpaceX, il s’agit du second lancement effectué pour le compte du Pentagone, le premier ayant consisté à mettre sur orbite le satellite (classé secret défense) NROL-76 destiné au National Reconnaissance Office (NRO).

Pour ce nouveau lancement d’un X-37B, l’US Air Force a donné un peu plus de détails qu’à l’accoutumée, en évoquant la présence, à bord, de « petits satellites », dont on ignore la finalité.

« La cinquième mission de l’OTV continue à parfaire les performances et la souplesse de ce démonstrateur de technologies spatiales qui est également une plateforme pour des charges utiles expérimentales », a-t-elle indiqué, via un communiqué. « Pour cette mission, l’OTV transporte de petits satellites et fera la démonstration d’un accès plus rapide à l’espace et permettra aussi de tester des technologies spatiales émergentes », a-t-elle continué, avant d’évoquer aussi l’emport d’une charge utile appelée « Advanced Structurally Embedded Thermal Spreader », qui, développée par l’US Air Force Laboratory, doit permettre de tester des systèmes électroniques et un dissipateur thermique.

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