La Belgique et les Pays-Bas assureront à tour de rôle la surveillance de l’espace aérien du Benelux

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En octobre 2013, les Pays-Bas et la Belgique signèrent une lettre d’intention pour assurer conjointement la surveillance de l’espace aérien du Benelux (*). Puis, près d’un an et demi plus tard, les deux pays trouvèrent un accord visant à mettre en musique cette future coopération. Un délai nécessaire pour trouver des réponses à plusieurs questions juridiques, en particulier dans le domaine des règles d’engagement.

Par exemple, que faire dans le cas où, en dernière extrémité, il s’avère nécessaire d’abattre un avion civil « renegade », c’est à dire pouvant présenter une menace terroriste? Aux Pays-Bas, un ordre de cette nature est donné par le ministre de la Sécurité et de la Justice. Aussi, avec l’accord trouvé par les deux gouvernements, les pilotes belges seront tenus de répondre à ses instructions. La réciproque vaut aussi pour les aviateurs néerlandais si un tel cas venait à se produire dans l’espace aérien belge.

Pour autant, cet accord n’était pas encore entré en vigueur. Il le sera à compter du 1er janvier prochain. C’est ce que vient d’annoncer le ministère belge de la Défense, qui précise que la surveillance de l’espace aérien du Benelux « contre des « avions civils qui pourraient représenter une menace terroriste » sera assurée à tour de rôle, tous les quatre mois.

Actuellement, la Belgique et les Pays-Bas mobilisent chacun deux avions de chasse pour assurer une mission de police du ciel. Mission qui ne se limite pas à la seule menace terroriste dans la mesure où il s’agit également de veiller à l’intégrité de l’espace aérien du Benelux, susceptible aussi d’être violé par des appareils militaires appartenant à une puissance étrangère…

Quoi qu’il en soit, avec cette coopération, et comme on le souligne côté néerlandais, « il ne sera plus nécessaire d’avoir 2 avions de chasse prêts en permanence aux Pays-Bas ». Or, comme l’aviation batave comptera, à l’avenir, que 37 F-35 (contre 67 F-16), cet accord « permettra aux Pays-Bas d’accomplir davantage de missions avec des chasseurs F-35 lors d’une opération extérieure. » Le calcul est identique en Belgique, puisque le programme Air Combat Capability (ACCap) vise à acquérir 34 nouveaux avions.

Cela étant, les forces aériennes belges et néerlandaises ont établi une coopération similaire qui, appelée « flip-flop », consiste à se relayer à tour de rôle au sein de la coalition anti-EI dirigée par les États-Unis.

« Nous espérons donner l’exemple à nos partenaires européens pour faire avancer la réflexion sur la défense européenne », a commenté Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense, lors de la signature mercredi à Rotterdam des derniers arrangements techniques entre les deux pays. Comme quoi, en matière de défense, 1+1 n’est pas égal à 2 mais à… 1.

(*) Benelux : Belgique, Pays-Bas et Luxembourg, le duché n’ayant pas d’aviation de combat

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