Paris demande à Washington l’autorisation d’acquérir 4 avions de transport C-130J Hercules
L’avion de transport A400M « Atlas » n’étant pas en mesure de ravitailler en vol les hélicoptères, l’armée de l’Air, pour qui cette fonctionnalité tactique est importante, en particulier pour ses opérations au Sahel, doit se procurer 4 appareils de type C-130 Hercules supplémentaires.
Lors de son passage devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, le général André Lanata, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), a insisté sur « l’absolu besoin » de « rénover les C-130 existants » et d’en « acquérir quatre » autres « en complément ».
Et cela, a expliqué le CEMAA, afin de disposer d’une flotte d’avions de transport « bien structurée », devant, à terme, « comporter le segment des ‘cargos stratégiques’ que son les A400M et un segment cargo média composé de C-130 ». « On peut comparer cela à la politique des compagnies aériennes civiles : pour optimiser leur flotte, elles doivent faire appel à d’autres appareils que ceux disposant de grandes capacités de transport », a-t-il dit.
S’agissant des 4 avions C-130 supplémentaires, dont deux doivent avoir la capacité de ravitailler les hélicoptères en vol, le choix d’acquérir des appareils neufs ou d’occasion n’avait pas été fait au moment de l’audition du général Lanata par les sénateurs.
« Nous avons engagé une action avec les forces aériennes américaines en vue de l’acquisition d’un certain nombre d’appareils, dont au moins deux avec des capacités de ravitaillement en vol. Nous avons également pris des informations auprès d’industriels de l’aéronautique européens qui pourraient acquérir des C-130H ayant encore un potentiel certain et les modifier en vue de les adapter aux besoins du ravitaillement en vol des hélicoptères », a par ailleurs indiqué Laurent Collet-Billon, le délégué général pour l’armement (DGA), au cours de son audition par cette même commission sénatoriale.
D’où la publication, par la Defense Security Cooperation Agency (DSCA), l’agence du Pentagone chargée des exportations d’armements, d’un avis daté du 10 novembre dans lequel il est recommandé au Congrès d’approuver la vente possible à la France de 4 C-130J Hercules, soit la version la plus moderne de cet avion de transport conçu par Lockheed-Martin.
Ainsi, cette commande « éventuelle » française porte sur 2 C-130J et 2 KC-130J, ainsi que sur les « équipements associés » (pièces de rechange, soutien, documentation technique, etc…). Son montant serait de 660 millions de dollars.
Dans cet avis, qui ne signifie pas que la vente est conclue, la DSCA explique qu’il est « vital pour les intérêts nationaux américains d’aider l’armée de l’Air » en lui fournissant les capacités nécessaires pour mener les « opérations nationales, de l’Otan, des Nations unies et d’autres coalitions ».
En outre, fait encore valoir la DSCA, la livraison de ces 4 avions « permettra d’accroître considérablement » son « interopérabilité avec l’US Air Force » et les « autres alliés de l’Otan ».
Cela étant, l’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, votée l’été dernier, ne prévoit qu’une enveloppe de 330 millions d’euros pour financer l’achat de ces 4 C-130 supplémentaires.
« La commande sera passée en 2016. Si elle excède 330 millions d’euros, je demanderai au ministre de bien vouloir m’indiquer les arbitrages budgétaires en conséquence, compte tenu des niveaux de report de charges atteints », a expliqué Laurent Collet-Billon.