La Chine et la Russie se sont opposées à des sanctions visant deux responsables libyens accusés d’entraver la réconciliation nationale

Le 5 juin, et après pris le contrôle de l’aéroport de Syrte aux dépens de la milice Fajr Libya, la branche libyenne de l’État islamique (EI) a annoncé la conquête de la ville d’Haroua, située dans le même secteur. L’information a été par la suite confirmée par une source militaire, qui, d’après l’agence Reuters, a précisé que les jihadistes s’étaient emparés des immeubles gouvernementaux.

Pendant que l’EI continue sa progression, les deux gouvernements rivaux libyens peinent toujours à se mettre d’accord sur un programme d’unité nationale. Pour rappel, l’un, reconnu par la communauté internationale et appuyé par le général Khalifa Haftar, a pris ses quartiers dans la région de Tobrouk tandis que l’autre s’est installé à Tripoli, après d’intenses combats ayant opposé, au cours de l’été 2014, la milice islamiste Fajr Libya aux brigades de Zenten, proches des milieux libéraux.

Depuis, les deux factions s’affrontent, notamment pour le contrôle des infrastructures pétrolières. Et, dans le même temps, le médiateur des Nations unies, Bernardino Leon, tente vainement, du moins jusqu’à présent, de trouver une issue politique en favorisant le dialogue entre les deux bords afin d’arriver à former un gouvernement d’union nationale.

A priori, il n’y a pas de solution militaire sur le terrain, les deux factions n’ayant à l’évidence pas les capacités militaires suffisantes pour espérer l’emporter. Et, pendant ce temps, cette opposition fait le jeu de l’EI…

Pour favoriser cette issue politique, la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et les États-Unis ont donc réclamé des sanctions à l’encontre de deux responsables libyens, qui, appartenant à l’une ou l’autre des factions rivales, sont accusés de saper les discussions menées sous l’égide de Bernardino Leon. Il s’agit d’Adboul Rahman Swehli, un homme politique de Misrata proche de la milice Fajr Libya, et d’Othman Maliqta, un commandant de l’une des brigades de Zenten.

Bien que ces deux hommes ne sont pas des personnalités de premier plan, la mission des États-Unis auprès des Nations unies a expliqué que des sanctions prises à leur égard « enverraient le signal clair que les entraves au processus politique ne seront pas tolérées ». Seulement, la Russie et la Chine s’y sont opposées.

Selon l’AFP, les diplomates russes ont fait valoir que cette demande de sanction avait été préparée « dans la précipitation » et qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves et de documentation pour l’appuyer. Quant à leurs homologues chinois, ils ont estimé que les discussions se trouvaient « à un croisement crucial » et qu’il fallait « être très attentif et prendre plus de temps pour examiner cette affaire ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]