L’aviation camerounaise intervient contre le groupe jihadiste Boko Haram

S’il est surtout actif dans le nord du Nigéria, où il tente d’établir un « califat » comme l’a fait l’État islamique (EI ou Daesh) à cheval entre la Syrie et l’Irak, le groupe jihadiste Boko Haram étend ses opérations dans les pays voisins, notamment dans le nord du Cameroun.

Seulement, les autorités de ce pays n’ont pris la mesure de cette menace, tantôt asymétrique, tantôt conventionnelle, que très récemment. Auparavant, le nord du Cameroun servait de base arrière pour les militants de Boko Haram.

Depuis, Yaoundé a renforcé ses effectifs militaires (environ 2.000 hommes, dans le cadre des opérations « Alpha » et « Émergence ») pour y contrer les infiltrations de Boko Haram. Mais, étant donné la porosité de la frontière, ces effectifs paraissent insuffisants. Cela étant, les accrochages se multiplient et gagnent en intensité… au point que l’aviation camerounaise a été contrainte d’intervenir pour la première fois, le 28 décembre.

Ainsi, ce jour-là, « plusieurs centaines » de combattants de Boko Haram, selon les communiqués officiels, ont lancé une attaque contre le camp militaire d’Assighasia, dans l’extrême-nord du Cameroun. « Les forces de défenses camerounaises ont dû reculer après avoir tenté de défendre leur position », a admis Yaoundé.

Du coup, « sur très hautes instructions du président de la République (Paul Biya) l’aviation de chasse camerounaise est entrée en action pour la première fois depuis le début de ce conflit. Après deux passages et un feu nourri de ses vecteurs de combats, les assaillants ont déguerpi du camp d’Assighasia », a expliqué Issa Tchiroma Bakary, le ministre camerounais de la Communication. Aucun bilan cette action n’était encore disponible ce 29 décembre.

« L’entrée en action de notre aviation dans ce conflit constitue une nouvelle gradation de la riposte camerounaise face à la multiplication (…) des attaques ennemies venues du groupe terroriste Boko Haram », a encore fait valoir Yaoundé.

L’aviation camerounaise, qui, dans la région, dispose de la base de Maroua, est faiblement équipée. Ses capacités de combat se limitent à quelques avions Alphajet et Aermacchi MB-326K Impala II (dont on ignore l’état).

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