Le Parlement turc autorise une intervention militaire contre les « groupes terroristes » en Syrie et en Irak

Dans un premier temps, la Turquie avait refusé de participer à la coalition mise en place sous l’égide des États-Unis pour combattre l’État islamique (EI, ou Daesh), une organisation jihadiste qui a établi un califat à cheval sur la Syrie et l’Irak, sur la base de ses gains territoriaux. Cette position s’expliquait par le sort de 46 ressortissants turcs retenus en otage à Mossoul par le mouvement terroriste.

Mais, le 20 septembre, ces otages ont été libérés par l’EI dans des conditions qui restent à préciser. Du coup, le gouvernement turc a changé d’avis en se disant désormais près à engager des moyens militaires en Syrie et en Irak, et cela d’autant plus que les jihadistes progressent le long de la frontière turque.

Pour cela, il fallait passer par le Parlement afin d’en obtenir l’autorisation. Ce qui a été fait, à une large majorité (298 voix pour, 98 contre) le 2 octobre. En outre, le feu vert a aussi été donné déploiement de forces de la coalition anti-EI sur le sol turc. La base d’Incirlik pourra donc servir de point de départ pour d’éventuels raids aériens.

Comme le fait remarquer RFI, le mandat ainsi donné par le Parlement aux forces armées turques vise « tous les groupes terroristes ». « Nous lutterons énergiquement contre l’État islamique et toutes les organisations terroristes de la région, telle sera toujours notre priorité », avait affirmé Recep Tayyip Erdogan, le président turc, lors de son discours prononcé le 1er octobre à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire.

Aussi, cela peut concerner tout aussi bien l’EI et ses alliés comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a établi des bases arrière en Irak.

Cela étant, la principale menace pour la Turquie vient du nord de la Syrie, où la ville kurde d’Aïn al-Arab (ou Kobané) est sous la pression des jihadistes. Pour le moment, les Unités de protection du peuple (YPG, la principale milice kurde) résiste difficilement et se disent prêtes à livrer un combat de rues.

La prise de cette cité par l’EI lui permettrait de contrôler intégralement un large territoire le long de la frontière turque. En outre, des exactions contre les civils qui n’ont pas pu fuir sont à redouter. D’où la proposition de la Turquie de créer une zone tampon dans le nord de la Syrie afin de protéger sa frontière et d’accueillir les réfugiés.

Par ailleurs, Abdullah Öcalan, le chef du PKK, a prévenu que la prise de Kobané par l’EI ferait échouer le processus de paix amorcé par son mouvement et les autorités turques. Et il a exhorté les Kurdes à aller combattre les jihadistes « afin que le processus et le voyage de la démocratie n’échouent pas en Turquie ».

Quoi qu’il en soit, la Turquie pourrait engager des forces terrestres en Syrie et en Irak. Le président turc, qui a rappelé que l’u, des objectifs d’Ankara reste la chute du régime de Bachar el-Assad, a en effet estimé que les frappes aériennes actuellement menées par la coalition sont insuffisantes.

« Les tonnes de bombes qui seront larguées par les airs ne constituent qu’une solution temporaire et ne font que retarder le danger et la menace », a-t-il déclaré. « sommes ouverts à toute coopération mais tout le monde doit savoir que la Turquie n’est pas un pays qui se satisfera de solutions temporaires », a-t-il ajouté.

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