Certains matériels du Génie affichent de faibles taux de disponibilité

Interrogé, la semaine passée, sur les conditions de vie très rustiques des militaires français engagés dans l’opération Sangaris, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait mis en avant que la Centrafrique était un « pays extrêmement démuni, où il n’y a quasiment ni eau (courante?), ni électricité ». C’est ce qui expliquerait le fait qu’il n’ait que 2 douches disponibles au camp de M’Poko, comme l’a récemment remarqué un sénateur lors d’une mission parlementaire.

Pourtant, des moyens existent, comme le MATEM (Matériel aérotransportable de traitement d’eau modulaire), qui, mis en oeuvre par le Génie, présente une capacité de traitement des eaux superficielles « de type A3 par floculation et filtration (7000 litres par heure) », selon la description qui en est faite par l’armée de Terre.

Seulement, encore faut-il que ces matériels (7 étaient en dotation à la fin de l’année dernière contre 10 un an plus tôt) soient disponibles. Or, c’est loin d’être le cas. En réponse à une question écrite posée par le député-maire de Saint-Dizier, François Cornut-Gentille, le ministère de la Défense a en effet précisé que leur taux de disponibilité moyen avait été de 0% en 2012 et de seulement 9% en 2013. Qu’en est-il cette année?

« Face à la multiplication des opérations en Afrique, il serait temps de s’inquiéter », a estimé le parlementaire, qui siège désormais à la commission des Finances tout en gardant un oeil attentif sur les questions militaires.

Cela étant, les Unités mobiles de traitement de l’eau (UMTE), qui ont une capacité de traitement de tout type d’eau par distillation à basse température et basse pression (1500 litres par heure) ne figurent pas dans le tableau communiqué au député Cornut-Gentille.

Autre point noir : les 14 Aravis, encore appelé véhicules blindés hautement protégés  (VBHP), produits par Nexter. Avec un âge moyen de 4 ans, ces derniers ont vu leur taux de disponibilité passer en un an de 70,30% à seulement 11,30%. Le tout avec un coût unitaire de maintien en condition opérationnelle de 200.000 euros en 2013. « Aucune explication n’accompagne ce chiffre préoccupant », a commenté M. Cornut-Gentille.

Les taux de disponibilité d’autres matériels ont suivi la même pente, comme par exemple le véhicule MRAP Buffalo, acquis en urgence opérationnelle auprès des Etats-Unis pour l’Afghanistan (25,40% contre 44,50 un an plus tôt) ou encore le Souvim (29,50% contre 71,10).

Cela étant, d’autres matériels affichent des taux de disponibilité moyen supérieur à 50%, même si ces derniers sont en baisse d’une année sur l’autre. C’est notamment le cas de l’EGAME (aide au déploiement) ou encore de l’EGRAP (aménagement et protection du terrain).

Seule exception au tableau : le SPRAT (aide au franchissement des coupures par la pose rapide de travures pour les véhicules chenillés ou à roues), dont le taux de disponibilité est de 96,50%. Mais pour un âge moyen de 2 ans seulement.

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