Le nouveau Programme d’investissements d’avenir prévoit 1,5 milliards d’euros pour la Défense

Pour pouvoir maintenir son budget à 31,4 milliards d’euros pour les trois prochaines années, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a besoin de recettes exceptionnelles. « J’ai besoin de 1,3 milliard en 2013, je l’ai, et j’ai besoin de 1,8 milliard en 2014, je les aurai », a-t-il affirmé le mois dernier. Et il faudra le même montant de ressources extra-budgétaires en 2015 et 2016, soit trouver 5,4 milliards.

Qui plus est, et de l’aveu du ministre, il n’y a pas de plan B. Si ces recettes exceptionnelles (our REX) venaient à manquer, alors la trajectoire financière que fixera la prochaine Loi de programmation militaire (LPM), inspirée par le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, serait fortement compromise.

En outre, ces REX sont aléatoires. Notamment quand il s’agit de mettre sur le marché des biens immobiliers que le ministère de la Défense ne veut plus conserver ou bien encore des fréquences hertziennes. Sur ce dernier point, il est question que l’Etat cède celles de la Télévision numérique terrestre (TNT) aux opérateurs télécoms, avec un objectif de recettes de 3 milliards d’euros, dont on n’est pas certain qu’il soit atteint, étant donné que le secteur des télécommunications traverse une passe difficile et qu’il vient de mettre 3,5 milliards sur la table pour les licence 4G.

Une autre piste est d’alimenter le budget de la Défense avec le produit des cessions de participations que l’Etat détient dans des groupes publics. « Qu’il y ait des cessions d’actifs potentielles dans les recettes exceptionnelles, cela me semble une hypothèse possible mais c’est complètement indépendant », a indiqué M. Le Drian.

En attendant, pour boucler le budget 2014, il manque toujours ces 1,8 milliards dont le ministre de la Défense a la certitude d’obtenir. A moins que le nouveau Programme d’investissements d’avenir (PIA), présenté cette semaine par le gouvernement, apporte une solution. Du moins une partie.

En effet, sur les 12 milliards qu’il est ainsi prévu d’investir, 3,65 milliards iront à la recherche et aux universités, 2,3 milliards à la transition énergétique et à la « ville de demain », 1,7 millard à l’innovation industrielle, 1,3 milliard à l’aéronautique et l’espace et 1,5 à « l’excellence technologique des industries de défense. »

« Le PIA poursuivra son engagement en faveur de l’excellence technologique de nos industries aéronautiques, spatiales et de défense, qui exportent, qui embauchent, et dont les savoir-faire de pointe irriguent l’ensemble de l’économie », a commenté Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre.

Sur son blog, Mme le député Marie Récalde, par ailleurs membre de la commission de la Défense et des Forces armées, précise : « En matière de Défense, c’est le programme 146 (Equipements) qui en sera le principal bénéficiaire (…). Avec 1,5 milliard d’euros, soit la quasi-totalité des 1,8 milliard d’euros de recettes exceptionnelles attendues, le budget de la défense en 2014 sera à la hauteur de nos ambitions et de la compétitivité de nos industries de défense. » Et d’ajouter : « Les programmes aéronautiques civils et spatiaux seront abondés à hauteur de 1,3 milliards d’euros. Soit 2,8 milliards d’euros pour développer les technologies de pointe  dans ce domaine d’excellence avéré de l’industrie française. »

Ce nouveau PIA s’inscrit dans le droit fil du Grand emprunt, lancé sur la base des travaux de la commission Juppé/Rocard. Il est géré par le Commissariat général à l’investissement (CGI), actuellement dirigé par Louis Gallois, l’ancien patron d’EADS.

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