Le ministère de la Défense s’explique sur la sécurité de la base de l’Ile-Longue
Suite aux révélations du quotidien Le Télégramme, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a demandé à l’Inspection générale des armées de mener une « enquête approfondie » sur la sécurité de la base navale de l’Ile-Longue, laquelle accueille les 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Force océanique stratégique (Fost).
Cependant, si les faits relatés par le journal breton ont été pris au sérieux par le ministère de la Défense, ce dernier les a toutefois relativisés. Ainsi, selon son porte-parole, Pierre Bayle, les « informations de presse ne traitent que d’une partie des mesures de protection statiques de l’Île-Longue » étant donné que le « dispositif de sécurité repose sur différentes couches supplémentaires » qui « fait intervenir tous les services de l’Etat qui participent également à une protection dynamique et en profondeur. » Pour des raisons évidentes liées à la sensibilité des lieux, ces mesures restent confidentielles.
En fait, la base navale est entourée de « cercles de sécurité concentriques », avec différents niveaux d’alerte et de détection des menaces. Plus on s’approche du coeur du site, plus les mesures de protection sont élevées, avec des vérifications d’identité, des inspections, voire des fouilles.
La sécurité, dont la charge revient au commandant de la base, le COMILO, est régulièrement évaluée par le Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD). Et le renseignement prend une part prépondérante dans l’anticipation d’éventuelles menaces.
« Le risque de voir des camions-bennes transportant des explosifs accéder au site est pris en compte bien en amont », assure-t-on au ministère. Ce qui n’empêche pas pour autant d’installer devant l’entrée des chicanes, par exemple, le risque zéro n’étant qu’une vue de l’esprit. Quant à la protection aérienne de la base, elle n’est que ponctuelle et dépend du contexte international.
En outre, Pierre Bayle a expliqué que « de nombreux capteurs contribuent à la protection du site et les clôtures sont intègres. » La sécurité est assurée par « plusieurs centaines » de gendarmes maritimes et de fusiliers marins.
Cela étant, la prochaine Loi de Programmation Militaire devrait prévoir 21 millions d’euros pour moderniser la sécurité de la base de l’Île-Longue, notamment au niveau des clôtures et du poste de commandement de la protection. Ce dernier suit en temps réel l’activité et contrôle toute opération, en terme de sécurité, sur le site.