Selon un tract syndical, Nexter pourrait être repris par le Qatar

Après le Paris Saint-Germain et le Printemps, le Qatar mettra-t-il la main sur le groupe d’armement terrestre Nexter? Bien évidemment, l’on n’en est pas encore là. Et ce n’est, pour le moment, qu’une rumeur rapportée par le syndicat CFDT de l’ancien Giat Industries.

Afin de maintenir l’effort de Défense à un niveau qui permettrait aux forces françaises de concerver l’essentiel de leurs capacités, l’idée que l’Etat puisse céder les participations qu’il détient au capital des groupes d’armement a été avancée. Il s’agirait ainsi d’obtenir des recettes exceptionnelles afin d’abonder le budget de l’Hôtel de Brienne. D’où l’inquiètude exprimée par les employés CFDT de Nexter, qui est 100% public.

« Il faut enfin s’interroger sur cette souveraineté de la France dont tout le monde parle encore – et en premier lieu le gouvernement – dès lors que nos braves technocrates qui n’ont pas fait varier d’un iota leur logique depuis plusieurs décennies, n’auraient pas d’états d’âme à vendre au plus offrant, les bijoux de famille… Et comme cela se susurre en coulisse, Nexter pourrait ainsi avoir pour repreneur le Qatar! », font-ils valoir dans un tract daté du 2 avril dernier.

« Il y a des rumeurs qui circulent. Il n’y a sans doute pas d’interdit pour un gouvernement de faire ça », a expliqué André Golliard, administrateur CFDT Nexter, d’après l’AFP. Même si l’on dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu, une rumeur ne fait pas une information.

Il est certain, en revanche, que la transformation de Nexter en une société anonyme dont toutes actions sont détenues par l’Etat peut en effet ouvrir le champ à une « privatisation partielle. » C’est à dire qu’il y a encore de la marge entre tout vendre et céder moins de 50% du capital afin de garder le contrôle du groupe. Et quand bien même, il peut également conserver une « golden share », c’est à dire une action spécifique qui donne un droit de regard sur la stratégie de l’entreprise.

Par ailleurs, il faudrait que le Qatar soit éventuellement intéressé par investir dans Nexter et que, le cas échéant, l’Etat donne son accord. L’on en est très loin pour le moment. Ce qui est sans doute à l’origine de cette rumeur est la récente déclaration de Doha, qui s’était prêt « à étudier toute possibilité d’investir dans EADS », qui est aussi présent sur le marché militaire.

Mais si l’Etat devait vendre une partie de Nexter, il est en revanche très probable que Volvo soit intéressé. Le groupe suédois a déjà mis la main sur Renault Trucks Defense, ACMAT et Panhard.

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