M. Le Drian confirme le maintien de tous les hôpitaux militaires
Malgré le contexte budgétaire, il n’y aura pas de suppression d’hôpitaux militaires. C’est l’assurance qu’a donnée le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors d’un déplacement effectué ce 5 avril à l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) de Laveran de Marseille.
« Nos HIA, et Laveran en particulier, jouent un rôle premier dans l’entretien du lien armée-nation, par l’offre de soins souvent unique qu’ils garantissent dans les territoires. C’est notamment pour cette raison que j’ai pris la décision de ne fermer aucun des neuf hôpitaux militaires, en particulier Laveran, qui est précieux à nos armées ainsi qu’à la ville de Marseille. Je sais l’inquiétude qui a pu s’exprimer à ce sujet et je tenais à vous rassurer », a en effet déclaré M. Le Drian.
Les Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) avaient été dans la ligne de mire de la Cour des comptes, en octobre 2010. Il leur été notamment reproché un manque de productivité mais aussi et surtout un « déficit d’exploitation hors normes », alors évalué à 280 millions d’euros.
Le président de la Cour des comptes, Migaud, avait avancé que le choix de garder un réseau d’hôpitaux militaies dans les années 1990 « s’avèrait coûteux et inadapté. » Et si le Service de santé des armées (SSA) s’était ouvert au monde civil, c’était, toujours d’après lui, par « opportunisme, essentiellement parce qu’il avait besoin d’une patientèle civile pour faire travailler ses équipes hospitalières. »
Seulement, la situation s’est arrangée depuis. Ce que les magistrats de la Rue Cambon ont souligné dans leur dernier rapport, en reconnaissant que des « efforts indéniables » avaient été accomplis. Toutefois, ils ont aussi estimé qu’il restait encore des progrès à faire, notamment en matière de coopération avec les acteurs du système civil de santé et passent notamment par une plus grande liberté d’action laissée, au niveau local, aux hôpitaux militaires. »
A cette fin, M. Le Drian, qui n’a pas manqué de rappeler l’excellence du SSA, que ce soit sur les théâtres d’opérations comme sur le territoire national, a annoncé avoir demandé que soit conduit un projet « novateur » qui reposera à la fois sur la médecine au profit des forces et sur la médecine hospitalière.
Il s’agit de permettre au SSA de s’insérer dans l’offre de soins territoriale pour, selon le ministre, « favoriser un recentrage sur les capacités techniques et l’émergence de véritables pôles de compétences densifiés, notamment en traumatologie et en médecine d’urgence. »
« Ce projet renforcera, au niveau territorial et dans le cadre de la stratégie nationale de santé, les moyens de réponses aux enjeux de résilience de la Nation et aux besoins des forces armées », a-t-il précisé.