L’armée de l’Air aura un drone MALE armé… mais pas pour tout de suite

Sauf rebondissement de dernière minute, le successeur du drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) Harfang, actuellement en service au sein de l’armée de l’Air, devrait être le MQ-9 Reaper du constructeur américain General Atomics.

Et la question de savoir si la France devait se doter ou non de drones armés a été tranchée : comme son homologue américaine, l’armée de l’Air disposera bel et bien de cette capacité… Mais pas pour tout de suite, si l’on en croit les informations publiées par La Tribune.

En effet, afin de se ménager une certaine autonomie dans leur emploi, Paris entend « franciser » les drones MALE acquis aux Etats-Unis. Ce qui suppose d’avoir accès au code-source des appareils en question.

D’où l’intention de commander des MQ-9 Reaper non armés, ce qui devrait permettre d’obtenir plus facilement auprès de Washington les autorisations nécessaires pour que la vente puisse se faire. Et cela, en plein débat juridique, outre-Atlantique, sur l’utilisation de drones armés.

La procédure devrait prendre au moins un an pour aboutir. Si son issue est positive, alors l’armée de l’Air pourrait recevoir ses premiers Reaper dès 2016, voire même avant. Quant à savoir quand elle disposera de drones armées, il faudra patienter au moins jusqu’en 2020, si ce n’est plus.

En novembre dernier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), le général Denis Mercier, avait exposé le problème devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat. « La solution qui me paraît la plus pertinente est l’achat du drone américain Reaper, sous réserve de pouvoir rapidement ‘l’européaniser' », avait-il expliqué.

« Ce drone pourra constituer une solution intermédiaire jusqu’aux années 2020-2025. Pour l’étape suivante, il paraît indispensable de recourir à une solution européenne, notamment du fait des vastes potentialités d’exportation de ce type de matériel », avait-il ajouté.

D’où le débat en cours, évoqué par La Tribune : faut-il créer une filière européenne de drones MALE en dépit des contraintes budgétaires ou bien passer son tour étant donné le retard pris en la matière par les Européens et continuer d’acheter ce type d’appareil à l’étranger?

Pourtant, des projets visant à développer un drone MALE européen ont été lancés ces dernières années. Ainsi, EADS s’était vu confier le développement du Talarion… Mais faute de financements, ce programme a été abandonné en juillet 2012.

Et l’on n’entend plus parler non plus du projet franco-britannique lancé dans le cadre des accords de Lancaster House de novembre 2010. Confié à BAE Systems et à Dassault Aviation, il semblait pourtant bien parti, les deux industriels s’étant entendus pour le développement du Telemos, lequel devait aboutir 10 ans plus tard. Seulement, ils attendent toujours le contrat pour passer à l’étape supérieure.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]