Début de l’exercice Gulf Falcon au Qatar

Alors que les forces françaises sont engagées avec 4.000 hommes dans l’opération Serval au Mali, la France va prendre part à l’exercice Gulf Falcon, qui va se dérouler du 16 février au 7 mars avec, là encore, des moyens relativement importants.

Ainsi, pour les besoins de ces manoeuvres conjointes, 1.300 militaires français seront mobilisés sous le commandement de l’Etat-major interarmées de force et d’entraînement (EMIA-FE).

Pour l’armée de Terre, l’Etat-major de force (EMF) n°3 de Marseille a été projeté. En outre, la 13e Demi-Brigade de la Légion Etrangère (DBLE), le Régiment du Marche du Tchad (RMT), le 1er Régiment de Chasseurs (RCh), le 2e Régiment de Dragons, le 3e Régiment d’Artillerie de Marine (RAMa), le 54e Régiment d’Artillerie (RA), les 13e et 19e Régiments de Génie (RG) ainsi que des éléments de la 11e Brigade Parachutiste ont été sollicités.

Pour le première fois, le Système de pose rapide de travures (SPRAT), qui permet de déposer, en quelques minutes, deux ponts mobiles courts de 14 mètres ou un seul de 26 mètres, afin de pouvoir franchir une brèche de 24 m de large. En outre, 17 chars Leclerc seront engagés par le 1er RCh, de même que 4 Camions équipés d’un système d’artillerie (Caesar) seront mis en oeuvre par le 3e RAMa. Enfin, le dispositif terrestre est complété par 23 Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) et 22 Véhicules de l’avant blindé (VAB).

L’armée de l’Air va quant à elle mobiliser 1 hélicoptère Puma ainsi que 3 Mirage 2000-5 et 3 Rafale tandis que la Marine nationale engagera la frégate de défense antiaérienne Chevalier Paul.

Basé sur un scénario de conflit haute intensité, l’exercice Gulf Falcon comprendra trois phases : montée en puissance, engagement (dès le 2 mars) et stabilisation.

La coopération militaire entre la France et le Qatar est ancienne. Récemment, les aviateurs français et qataris ont d’ailleurs travaillé ensemble depuis La Sude, en Crète, dans le cadre de l’opération Harmattan en Libye, et mené des missions de supériorité aérienne avec leurs Mirage 2000-5 respectifs.

Qui plus est, Doha est un bon client de l’industrie française de l’armement. « Depuis 2007, les prises de commandes se sont élevées à 450 millions d’euros pour 200 millions d’euros de matériels livrés », rappelait, il y a peu, le général Martin Klotz, le porte-parole ajoint du ministère de la Défense. Et ce n’est sans doute pas fini dans la mesure où le Qatar pourrait acquérir des Rafale dans un avenir proche.

Cependant, si Paris et Doha partageaient la même position lors de l’affaire libyenne, il en va autrement pour la situation malienne. Ainsi, le Qatar a émis des doutes sur l’intervention militaire française visant à contrer les groupes jihadistes présents au Nord-Mali et qui menaçaient Bamako au début de cette année.

Le jeu de l’Emirat dans la région n’est pas très clair. Du moins d’après certains témoignages rapportés par plusieurs organes de presse, des soupçons sur une aide qatarie aux islamistes radicaux via le Croissant-Rouge et Charity Qatary ayant été avancés. Ce que Doha a toujours démenti jusqu’à présent.

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