Les capacités antimines du Littoral Combat Ship de l’US Navy sont déficientes

Après le F-35C, la version navale du Joint Strike Fighter, qui ne peut pas apponter sur un porte-avions, voilà un nouveau problème qui concerne un autre programme majeur de l’US Navy, c’est à dire celui du Littoral Combat Ship (LCS).

Cette nouvelle classe de navires est appelée à prendre une part prépondérante au sein de la marine américaine dans les années à venir puisque cette dernière envisage d’en acquérir 55 exemplaires – à 500 millions de dollars l’unité – auprès d’Austal et de Lockheed-Martin.

Seulement, ces LCS auront, entre autres missions, la tâche de détecter et de détruire les mines. Et au moment où l’on parle d’interdiction d’accès de voies maritimes avec l’affaire du détroit d’Ormuz, l’on apprend, via un rapport de l’Operational Testing and Evaluation office (DOT&E, Bureau des évaluations et des essais opérationnels du Pentagone), que les systèmes devant leur permettre d’accomplir des actions de déminage sont « déficients ».

Du moins, c’est ce qui a été constaté sur celui conçu par Austal, l’USS Independance, l’un des deux LCS en service dans la marine américaine, l’autre étant l’USS Freedom (un troisième, l’USS Coronado, ne devrait pas tarder à les rejoindre).

En cause, le sonar AN/AQS-20A Mine Detecting Set et l’Airborne Laser Mine Detection System (ALMDS), qui ne satisfont pas aux exigences exprimées par l’US Navy. D’où la conclusion du DOT&E : si ces lacunes ne sont pas corrigées, elles « nuiront à l’efficacité opérationnelle » du LCS, lequel ne devrait d’ailleurs pas « survivre dans un environnement de combat hostile ».

Cela étant, il n’y a rien d’irrémédiable. Par exemple, Lockheed-Martin a indiqué, au début de cette année, avoir terminé la phase d’évaluation de la fiabilité d’un drone sous-marin de type RMMV (Remote Multi-Mission Vehicle) développé pour la guerre des mines. En tout cas, cette « déficience » est peut-être moins ennuyeuse que les problèmes de corrosion constatés sur l’USS Independence, entré en service en 2010.

Le principe du LCS repose sur la modularité, ce qui en fait une sorte de couteau suisse naval. En clair, sa configuration change en fonction de la nature des missions qu’il doit accomplir, lesquelles sont la lutte anti-sous-marine et anti-navire, la guerre des mines, la surveillance côtière, le renseignement et les opérations spéciales.

L’armement de ces LCS est faible, comparé à d’autres navires, avec seulement un canon de 57mm et un autre de 30 mm, ainsi qu’une quinzaine de missiles et 4 mitrailleuses de 12,7mm. En fait, ces bâtiments sont prévus pour être engagés en réseau infocentrés (Naval Fires Network) soit avec d’autres LCS, soit avec d’autres bateaux plus imposants. Cela dit, il à noter qu’aucun deux navires de ce type en dotation dans l’US Navy au moment de l’affaire libyenne n’a été engagé dans l’opération Unified Protector. Cela aurait pu leur donner le cachet « combat proven »…

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